- Mais M'sieur Claude, je
vous entends ronchonner depuis mon tout petit bureau minuscule
depuis des heures ! Quel est le problème ?
- Ahhhhh Sonia, je cherche
une idée pour la 300ème chronique classique, une œuvre dont le
numéro de catalogue soit égal à 300…
- Moui, je vois comme les
symphonies K200 et D200 de Mozart et de Schubert qui avaient été au centre de la
200ème chronique. Vous avez essayé Bach je suppose ?
- Oui bien entendu, vous
pensez à BWV 300, mais c'est un chœur de quelques minutes. Pareil pour D300 de
Schubert : un très court lied…
- Mince, mais je vous vois
sourire… Vous avez trouvé le truc ?
- Oui, dans le cycle de 12
concertos pour violon de Vivaldi titré La Cetra, on trouve un joli concerto
numéroté RV 300, c'est le 10ème, Je me lance…
- Chouette, Vivaldi plaît
toujours comme dirait M'sieur Bruno !
Christopher Hogwood (1941-2014) faisant ovationner Claude Toon |
Six
ans de chroniques hebdomadaires dédiées à la musique dite classique, ça donne
le vertige. À noter d'emblée que l'ami Pat Slade a contribué aussi à construire
ce patrimoine, notamment dans un domaine que j'aborde très peu : l'opéra. Et de
rappeler ces papiers sur trois top du genre : La damnation de Faust de
Berlioz, l'un de ses compositeurs favoris,
et la sulfureuse Carmen
de Bizet ou encore La belle Hélène d'Offenbach. Et sans compter quelques
chroniques sur des thématiques diverses (Petit cours de
classique à sa fille Cécile devenue Deblocnoteuse il y a peu). Ou
encore des musiques à découvrir comme les Danses de Galanta de Kodaly le comparse de Bartók
ou la musique extravagante pour piano de Satie
l'original… Sans oublier le dé**age "classique" de Luc par Mozart et Bruckner.
Le
temps est aux sondages et statistiques pour tout et rien. Je ne saurais jamais
quel score j'aurais fait à la présidentielle puisque des petits salopards ont
torpillé ma campagne en propageant des rumeurs sur des sévices infligés à Wofgang (alias Wolfi), mon iguanodon qui
continue de brouter les plantes dans le bureau de Sonia…
- Mais, Wofgang ! C'est en
rapport avec Mozart M'sieur Claude ?
- Ah tiens, ça fait tilt au
bout de cinq ans, vous avez le neurone alerte Sonia !
- Ô ça va les vacheries…
Vous connaissez beaucoup de blogs parlant de musique savante et en même temps d'un iguanodon d'intérieur qui boulote le philodendron de la secrétaire ? Mes amis, très solennellement : le Deblocnot est unique dans le monde du Net ! Un peu vantard, mais il n'y a pas de mal à se faire plaisir, na ! Ctaprem', Maggy Toon a recueilli ce témoignage d'un collègue qui venait de découvrir le blog (plutôt Rock, Blues) : "C'est incroyable, érudit, plus complet et mieux écrit que Rock & Folk". Hein, la messe est dite…
Vous connaissez beaucoup de blogs parlant de musique savante et en même temps d'un iguanodon d'intérieur qui boulote le philodendron de la secrétaire ? Mes amis, très solennellement : le Deblocnot est unique dans le monde du Net ! Un peu vantard, mais il n'y a pas de mal à se faire plaisir, na ! Ctaprem', Maggy Toon a recueilli ce témoignage d'un collègue qui venait de découvrir le blog (plutôt Rock, Blues) : "C'est incroyable, érudit, plus complet et mieux écrit que Rock & Folk". Hein, la messe est dite…
Et
pour la rubrique classique, les mêmes échos… N'est-ce pas Pat…
Bon
je diverge dans l'autosatisfaction.
- Mais, Sonia ! Vous venez faire quoi dans mon burlingue avec un tube de dentifrice ? Vous brosser les chailles ?
- Pas du tout M'sieur
Claude, c'est une pommade antalgique pour vos chevilles…
- Très drôle !
XXXXXXX |
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Qui
dit baroque italien dit Vivaldi,
ou encore les Quatre saisons, son œuvre la plus célèbre : quatre concertos pour
violon mettant en images musicales diverses scènes bucoliques.
- Votre pizza quatre
saisons M'sieur Claude… Avec ou sans olives noires ? Je passe la commande chez Antonio…
- Plutôt sans, Sonia,
merci…
J'en
suis où ? Ah oui, Vivaldi, l'homme aux 400
concertos (on n'en possède que 84 hélas). Souvent pour violons - Vivaldi était un virtuose de l'archet - mais
également pour une myriade d'instruments à cordes pincées (luths, mandolines)
ou à vent, etc. (Clic)
& (Clic) Quand je pense que le compositeur était surnommé le Prêtre Roux
(Ordonné vers 1703) et enseignait dans un établissement pour jeunes filles
vers ses 28 ans. Bonjour la tentation permanente de trahir ses vœux. J'imagine
Rockin' héritant du job ! Dur pour lui (sans allusion). Je digresse encore dans la paillardise. Ma
réputation de musicologue éclairé va en prendre un coup !
On
ne présente plus le compositeur italien aussi célèbre que Bach
en Allemagne ou Haendel, lui aussi d'origine
teutonne mais ayant œuvré en Angleterre. Point commun aux trois grands du
baroque tardif : l'écriture de cycles de concertos pour divertir et faire
briller en société les virtuoses de l'époque. Qui n'a pas entendu parler des Brandebourgeois
de Bach ou des concertos grosso de Haendel ? Pour Vivaldi,
bien au-delà de l'immortel carré d'as des quatre saisons, ce sont une dizaine
de séries de concertos qui constituent un vaste catalogue et sont connus par un
sous-titre : L'estro
armonico, La Stravaganza et
aujourd'hui un groupe de 12 concerti pour violon, La Cetra. (La cetra
est un nom vaguement générique désignant les mandolines, luths et autres lyres.)
Chaque
ouvrage est assez bref, une petite dizaine de minutes, et comporte invariablement
trois mouvements, vif-lent-vif, forme concerto encore en usage de nos jours.
La Cetra a été publié en
1727, 12 concertos pour violon,
cordes et basse continue. Le N° 10 RV 300 (on y arrive) est
caractéristique de l'ensemble par la verve endiablée de l'allegro molto
initial. La thématique est simple et attachante et pourrait même paraître répétitive si Vivaldi ne variait pas gaiement les
accentuations. Crescendos et decrescendos sont
diablement abrupts lors des réexpositions et concourent à offrir facétie et jovialité au discours
musical. Les solos de violons reflètent une virtuosité qui préfigure les hardiesses
d'un Paganini, notamment par le jeu sur deux
cordes, de la haute voltige. Dans la gravure de Christopher
Hogwood, la vitalité est au rendez-vous : des tempos ardents,
des contrastes affirmés du phrasé et surtout de l'humour. Ainsi l'andante
cantabile fait jouer l'orchestre en pizzicati rappelant ainsi l'Hiver
et la marche d'un brave petit cheval sous le ciel mordoré de l'Italie. Une musique
gorgée de joie de vivre à écouter le soir au coin du feu ou l'été sous l'ombre
bleutée du cerisier dans le jardin en Haute-Savoie (Vincent connait).
Pour
conclure en musique et dans le même ton, écoutons le N° 5
RV 358. Il commence tout en douceur. Ne me demandez surtout pas quelle est la logique de la
numérotation RV complètement anarchique a priori, mêlant chronologie et dates
d'édition… Une affaire de spécialistes…
Merci à tous mes fidèles lecteurs et à
la semaine prochaine pour de nouvelles aventures (J'ai une centaine de titres
en prévision…).
Ce Concerto me semble tout à fait correspondre à l'image de la plastique de Mlle Sonia : alléchant et plein de promesses....
RépondreSupprimerC'est trop d'honneur de parler de ma petite contribution dans le classique du Déblocnot, je ne fais que survoler le genre, c'est toi le spécialiste du concerto, le big boss du quintette , le parrain de la symphonie, le pape de la cantate, le patron de la variation, le directeur du lieder, le manitou du requiem, le mandarin du quatuor et j'en passe des meilleurs ! Happy Birthday !
RépondreSupprimerMerci Pat
SupprimerEt sans oublier "le clair de lune de la sonate" (pas celui de Maubeuge) :o)