mercredi 26 avril 2017

John "Jay" GEILS - R.I.P. (20.02.1946 - 11.04.2017)



     Bien généralement, les groupes portant le nom d'une personne suivi d'un « band » ou d'un « group », traduisent immanquablement qui est le leader. Leader, tel un despote, qui a imposé son patronyme et qui est, dans une forte majorité de cas, aussi le fondateur. Une évidence.
Dans de rares cas, il arrive que ce leader - fondateur soit occulté par la présence et le charisme ou la musicalité (ou tout ça à la fois) d'un des membres du groupe. Ainsi, le collectif est parfois rebaptisé en conséquence, ou alors explose en plein vol, meurtri par des rancœurs, de l’incompréhension ou de la jalousie. Normalement, tout cela se passe avant que le groupe n'ait acquis une certaine notoriété ou ait réalisé un disque.
Le J. Geils Band est un cas à part.
J. Geils en 1968

      En effet, car dès que l'on énumère ou entend ce patronyme ou pense irrémédiablement à Magic Dick, l'énergique harmoniciste binoclard à la tignasse afro et surtout au chanteur Peter Wolf. Voire, pour les connaisseurs, au pianiste Seth Justman, compositeur exclusif. Ce dernier devenant même aussi auteur à partir de 1981. Parfois, le spectateur lambda, le simple curieux, pensait que J. Geils n'était autre que le chanteur. L'énergumène filiforme qui haranguait la foule et suait sang et eau à force d'arpenter la scène de toutes parts. 
C'est qu'a contrario, sur scène, Jay Geils (John Warren Geils le 20 février 1946 à New-York) ne fait rien de particulier pour se faire remarquer. Rien pour accrocher l’œil, si ce n'est de se présenter avec sa Gibson Flying V de 1958 customisée (avec son nom en lettres de nacres sur le manche, un large filet - binding - nacré et un cinquième potentiomètre) (1). Il ne fait pas ostensiblement front avec le public, préférant parfois rester légèrement en retrait, près de la batterie, laissant le soin à Magic Dick et Wolf faire le show. Il ne vient s'offrir au public que lors de quelques concis soli. John W. Geils vient de l'école des Steve Cropper qui préfère s'effacer au profit de la cohésion d'une instrumentation solide et infaillible.

     Et en studio, ce n'est guère mieux. Contrairement aux canons des enregistrements de disques Rock des années 70, la guitare reste en retrait par rapport au piano. Et la basse profite aussi d'un régime de faveur. Cependant, pour son cas, on peut légitimement subodorer qu'il s'agit d'une résurgence de la décennie précédente où la Soul et le Rhythm'n'Blues s'appuyaient essentiellement sur le groove de la basse.
Certes, je force un peu le trait, mais c'est pour appuyer sur le fait que John Warren Geils n'a pas les attributs - ou ne souhaite pas les avoir - propre au guitar-hero. Un fait qui a d'ailleurs parfois refroidi nombre d'amateurs de Rock fort et lourd, habitués alors aux guitares cossues et parfois stridentes des années 80.

     Quoi qu'il en soit, le fondateur de ce groupe, c'est bien John Geils. C'est lui qui a réuni cette bande de flibustiers, unis pour prêcher la bonne parole d'un Rhythm'n'Blues pur, âpre et torride.
Initié à la musique par les disques de Count Basie, Benny Goodman, Louis Amstrong et de Duke Ellington de son père, son premier instrument est la trompette. Il en joue dans l'orchestre de son université (en 1964). Mais lorsqu'il rentre à l'institut polytechnique de Worcester - pour étudier l'ingénierie mécanique -, il profite de la proximité du campus avec Boston, pour fréquenter assidûment les clubs et s'imprégner de la scène locale qui l'amène à s'intéresser au Folk et au Blues. Ses nouveaux centres d'intérêts musicaux l'incitent à délaisser sa trompette au profit d'une guitare.  

     C'est dans ces bars Bostonniens qu'il fait une rencontre décisive en la personne de Richard Salwitz ; l'harmoniciste plus connu sous le nom de scène de Magic Dick. Ensuite, c'est au tour du bassiste Danny Klein. Désormais, c'est trois là ne vont plus se lâcher et vont faire un bon bout de chemin ensemble. Ils montent un trio de Blues acoustique : le J.Geils Blues Band
Mais une troisième rencontre va se montrer radicalement déterminante, et va modifier les perspectives futures du petit trio qui était promu à un avenir modeste. En 1967, Peter Blankenfeld rejoint la petite bande et prend la place de chanteur. Ce disc-jockey d'une radio de Boston (WBCN), fils de chanteur d'opérette, possède une impressionnante collection de disques qui va servir de terreau pour la nouvelle direction musicale. Avec Blankenfeld devenu Peter Wolf et Stephen Jo Bladd à la batterie, le trio devient quintet et durci le ton en conséquence.

Jay et sa fameuse Flying V 1958 modifiée

    En 1969, un élément clef se joint au collectif. Il s'agit de Seth Justman qui va rapidement prendre les rênes en devenant le compositeur de la troupe. 
La bande opte pour oublier le « Blues » et se contente d'un plus simple J. Geils Band
Sans disque à son actif, mais précédé d'une très bonne réputation scénique, la bande est conviée à ce produire au festival de Woodstock (août 1969). Offre qu'elle refuse (!). Une décision qui aurait pu leur coûter chère.

     Heureusement, quelques mois plus tard, en 1970, c'est la signature chez Atlantic et un premier disque remarqué (la revue Rolling Stone désigne alors le groupe comme le plus prometteur de l'année). Geils ne signe qu'un titre sur onze (six reprises, le reste étant de la plume duo Wolf – Justman). Sa Les Paul est à la fois sobre et brute, exempte de tous artifices. Directement branchée dans un ampli que l'on ménage, que l'on se garde bien de pousser dans ses retranchements. Et il ne change pas d'un iota sur les albums suivants. Même en live, il prend garde de ne pas prendre la moindre saturation (pratiquement). En fait, ses Gibson durcissent parfois le ton, soit en jouant des potentiomètres, soit en ayant recours à une petite et timide Fuzz, mais en se gardant bien de percer dans le mix. Un parti pris pour ne pas se détacher de ses collègues.  Même si derrière, il y a deux lascars, en l'occurrence Magic Dick et Danny Klein, qui au contraire n'hésitent pas à lâcher les watts. (Si bien qu'à la même époque, en comparaison, John Fogerty avec sa Les Paul Black Beauty ou sa Rickenbaker, semble nager en plein Heavy-rock).

     Il faudra attendre l'album "Monkey Island" (sorti sous le patronyme raccourci, Geils) pour l'entendre épaissir le son de sa guitare, et lui offrir d'autres couleurs. Une tendance qui va s'accentuer pour se perdre dans les années 80 dans des sonorités coincées entre un Hard-efféminé et de la Pop synthétique et rigide.
Ce qui n'enlève rien aux qualités certaines de Geils. Les arcanes du Blues, du Funk, de la Soul et du Rhythm'n'Blues n'ont pas de secret pour lui. Au besoin, il sort quelques rythmes Reggae, à une époque où les p'tits blancs qui prenaient le risque de s'y frotter se comptaient sur les doigts d'une main. Et même en solo, s'il n'a pas la flamboyance d'un Otis Rush ou d'un Buddy Guy (pour rester dans un créneau, temporel et musical, un peu près similaire) ses interventions, toujours concises, tiennent la route et surtout, sont musicales. Certains sont même aptes à être chantonnés.

     Il a toujours été admis que le J. Geils Band était un groupe qui s'appréciait sur scène. Que leurs disques studio n'étaient qu'un pâle reflet de sa véritable nature. Bizarrement, à l'exception peut-être sur les premiers opus, le studio ne parvient pas à restituer l'énergie torride que le groupe déployait sur scène. En comparaison, les enregistrements paraissent édulcorés, limite policés. D'ailleurs, pendant longtemps, en dépit d'un succès grandissant, le groupe ne ralenti pas la cadence de ses concerts. Simplement parce qu'il aime ça. Pour lui, c'est in besoin viscéral.A partir de l'album « Nightmares … And Other Themes from Vinyl Jungle » (souvent considéré comme le meilleur disque studio), il se produit à guichet fermé dans des salles plus grandes.


     Pendant longtemps, lorsque l'on demandait par quel disque débuter pour découvrir ce groupe, c'était généralement les enregistrements publics qui étaient chaudement conseillés. Trois disques live :  « Full House », « Blow Your Face Out » et « Showtime ! ». Et chacun défendant ardemment son préféré. 
Toutefois, commercialement, ce sont « Love Stinks » et surtout « Freeze Frame », poussé par le hit "Centerfold" et appuyé par des vidéo-clips, qui leur ouvrent les portes à un succès international. Et des rentrées pécuniaires plus conséquentes. Pourtant ces disques sont perclus de froides sonorités new-wave et de rythmes binaires, où le Rhythm'n'Blues n'est plus qu'un lointain souvenir honteux. En dépit de leur succès, ils annoncent un proche et rapide déclin, précipité par le départ de Peter Wolf. Ce sont les disques les moins bons qui remportent le plus de succès, le dernier, sans Wolf, étant hors concours car unanimement décrié. Un illogisme et un paradoxe qui auront raison du collectif. Ces disques des années 80, grevés par une production datée et aseptisée, ont bien plus souffert du temps que ceux de la décennie précédente. 
Fait rare pour une formation de plus de quinze ans d'âge, et qui, de surcroît, est longtemps resté sur les routes : de sa genèse à son dissolution, elle ne changea jamais de personnel.

     Après le split, John W. Geils se range et mène désormais une vie tranquille. Amplement mérité après de nombreuses années passées sur la route. Il s'installe à Ayer (dans le Massachusetts) et y monte une affaire qui va lui permettre d'assouvir une seconde passion. Depuis longtemps, il affectionne les voitures sportives des années 60. Plus particulièrement les européennes et principalement les Italiennes. Le KTR European Motorports (99, Fitchburg Rd) propose la revente, l'entretien et la restauration de voitures de sports européennes anciennes. Et prépare aussi pour les véhicules pour la compétition. (Jay possède lui -même des sportives de cette époque, dont une Alfa-Roméo, une Lancia et une Ferrari)

     Malgré cette nouvelle activité, il ne délaisse par pour autant la musique. Son attachement est profond. Son respect des anciens, des fondateurs, l'amène à collectionner du matériel antique de ses premières idoles ; à savoir Charlie Christian, T-Bone Walker et B.B. King (dont, pour ce dernier, le fameux vieux petit Fender Deluxe bariolé des « Bee Bee King » et « WDIA » que l'on peut voir sur les premières photos). 
Parfois, il retrouve les joies simples de sa jeunesse en jouant dans quelques clubs de Boston, retrouvant à l'occasion le vieux compère Magic Dick avec qui il enregistre deux disques de Blues classiques (sur Rounder) ; "Bluestime" en 1994 et "Little Car Blues" en 1996.
Jay avec une Gibson 1951, ES-5 natural

      Plus tard, c'est pour des reformations éphémères du J. Geils Band, le temps d'un concert ou d'une mini-tournée, qu'il décroche ses guitares. Cependant, l'entente n'est plus au beau-fixe et Jay finit par soupçonner la troupe de vouloir tourner sans lui mais en gardant son nom. Seulement, le J. Geils Band sans Jay Geils ... ça ne veut plus rien dire.
Plus souvent, à partir des années 2000, ce sont ses Gibson ES-250 et ES-150 qu'il sort pour taquiner le Jazz des années 30 et 40, et le Jazz-blues d'un T-Bone Walker
Cela devient plus sérieux à partir de 2004 où il enregistre un disque en compagnie de Gerry Beaudouin et de Duke Robillard, "New Guitar Summit", qui sera rapidement suivit d'une tournée qui sera l'objet d'un enregistrement : "New Guitar Summit : Live at the Stoneham Theatre".
Par la suite, il continue dans la même direction et enregistre trois disques sous son propre nom :  "Jay Geils play Jazz !" en 2005, " Jay Geils, Gerry Baudouin and the Kings of Strings, featuring Aaron Weinstein" en 2006, et "Toe Tappin' Jazz" en 2009. 

     En fait, John Geils était de la trempe des Steve Cropper, des Malcom Young. Bien qu'à l'époque héroïque du Band, il bougeait nettement plus (c'est un euphémisme). Des guitaristes qui ne souffrent pas d'un égo démesuré et qui donc s'épanouissent sainement par le simple plaisir de faire partie d'un ensemble, et de participer, de donner vie à une musique au sein d'un orchestre. De jouer la musique qu'il aime, sans pression, sans se soucier des éventuelles retombées commerciales.

     Le J. Geils Band a été nominé à deux reprises (en 2010 pour 2011 et en 2016 pour 2017) pour être intronisé au Rock'n'Roll of Fame mais n'a finalement pas été retenu. Il devait l'être pour 2018. Hélas, ce sera sans son fondateur. John Warren Geils a été retrouvé décédé à son domicile de Groton (Massachusetts). Il avait 71 ans. 

     Si on loue légitimement les musiciens brillant par leur talent, on a aussi trop pris l'habitude de louer ceux qui se font remarquer par leur exubérance. Avec pour conséquence, une surenchère perpétuelle. Au point où, aujourd'hui, c'est l'image qui prime avant l'authenticité, la probité. Nous avons malheureusement hérité d'une société qui nous ressemble. Où règne la futilité et le mensonge.


(1) pour revenir sur sa Gibson Flying V modifiée, si Jay a utilisé différentes guitares du temps du J. Geils Band, diverses Gibson et une Fender Stratocaster, c'est bien à cette guitare personnalisée qu'il a été associé.


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13 commentaires:

  1. Un de mes groupes préférés. Je suis pas vraiment d'accord sur le côté à moitié raté des disques studios. Même Ladies invited (généralement décrié), avec le monstrueux Chimes est un bon disque. 71 ans, c'est pas vieux. Cause de la mort?

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    1. Ha, mais non ; j'ai dû mal m'exprimer. Je ne considère pas que les disques studios soient à moitié ratés. Et effectivement, même "Ladies Invited" a de bien bonnes choses. J'ai seulement voulu souligner la différence entre le J. Geils Band en live et celui du studio. Et que, comme beaucoup de groupes des années 70, il y avait une différence notable entre ces deux facettes. Notamment celle de ne pouvoir restituer l'ambiance torride qu'il pouvait dégager sur scène. Initialement, ce sont d'ailleurs par ses incessantes tournées que le groupe est parvenu à acquérir une certaine notoriété (la preuve, l'invitation à Woodstock), plutôt que sa discographie.
      Cependant, si effectivement, on a souvent considéré qu'il fallait absolument découvrir ce groupe par ses enregistrements publics (ce qui n'était d'ailleurs pas donné à tout le monde ... ), il serait dommage de passer outre sa production studio (de 1970 à 1978).
      Par contre, en ce qui concerne la production des années 80, oui. Là, franchement, en dépit du succès commercial, c'est à moitié raté.

      Et en aparté, je trouve incompréhensible que sa discographie n'ait pas encore le sujet d'une réédition décente ; à des prix décents. (Je n'ai jamais pu écouter "The Morning After" et j'ai apparemment paumé le disque éponyme)

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    2. La police aurait annoncé "cause naturelle". Mais, si j'ai bien suivit, des proches, plus sceptiques, auraient demandé, ou souhaité, une enquête.

      (paraîtrait que l'on vivrait plus longtemps ... excuses pour bosser plus, pour moins gagner ...)

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    3. Il y a eu deux séries de rééditions dans la collection Five originals albums. Comme il me manquait le Ladies invited que je n'avais pas en CD, j'ai acheté la première série. Les années 80 sont effectivement catastrophiques; il n'y a quasiment rien sauver. Showtime, à part I do, je le trouve moyen. Pour moi, Blow your face out est un sommet, avec Nightmares, que j'écoute depuis sa sortie.

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    4. Nous sommes bien d'accord. Les deux meilleurs.

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  2. La série Original albums series, tu vas la toucher à environ 15 euros. C'est raisonnable. Autrement, je te fais Morning after en CD pressage us à 200 euros, et le vinyle, également us, à 250. Dépêche-toi, les prix vont monter.

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    1. Mouais, mais ces séries "Original albums" ce sont ceux qui proposent les CD dans une simple pochette où l'on ne peut rien lire, et sans aucune remasterisation. N'est-ce pas ?
      C'est un peu l'arnaque non ? Certes, 15 €, c'est plus qu'abordable mais généralement, ces éditions ne sont guère mieux qu'un téléchargement.

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    2. Il semblerait que le coffret dont parle Shuffle et édité par Rhino, présente des enregistrements remastérisés. C'est du moins ce que j'ai pu lire sur des comm Amazone. Pour ma part je n'ai que le "Full House" alors je vais peut-être me laisser tenter.
      Hé Shuffle au prix ou tu fais tes Cd, si tu veux j'ai les deux premiers LP du Grateful Dead pressage US d'époque pour .....218,34 euros piece....ça t'intéresse pas ?

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    3. J'ai la version complète des "Deep End" de Gov't Mule ! Soit volume 1 et 2 réunis. Occase à saisir, comme neuve. Pas cher. Prix d'ami à 40 €uros.

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  3. et merde, moi aussi un des mes groupes favoris. j'avais en projet une chronique sur eux, trop tard, elle sera posthume. RIP

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  4. La collection est un peu cheap, mais le son est correct. Les Grateful dead, je les ai vus dans un vide-grenier récemment: 2 euros, je crois. 3 pour les deux. Le type m'a fait un peu pitié, mais s'il fallait aider tous les nécessiteux et ceux qui se sont fourvoyés dans des choix musicaux indigents, on n'en sortirait plus.

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  5. Quelle est la différence entre Peter Wolf et Warren Haynes? 120 kilos.
    Just can't stop me, il est terrible.

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  6. J'ai eu la chance de les voir sur scènes et à ce propos je trouve l'hommage de Peter Wolf sur la toile tout à fait approprié : "«Je repense à tous ces moments où on a cassé la baraque et fait rocker tout le monde! R.I.P. Jay Geils»,

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