Charles
Edward Anderson Berry, plus connu sous le nom de Chuck Berry, vient de nous
quitter à l'âge de 90 ans et avec lui c’est tout un pan de la musique populaire
depuis 1950 qui disparaît.
Retour
sur la vie et l’œuvre de ce personnage singulier, pionnier du rock’n’roll et
authentique bluesman, dont l’influence aura été énorme puisque, on le verra,
des plus grands groupes anglo-saxons, aux vedettes françaises, en passant par
tous les orchestres du Samedi soir de la Creuse à l'Oural, tous ont un jour ou
l’autre pioché chez Berry.
Sa
"patte" - un rock n roll rythmé gorgé de blues, rythm and blues, de
country mais aussi de jazz, de musique tex mex, caribéenne ou hawaiienne -
aisément identifiable ainsi que le nombre incroyable de standards qu’il a créé
en font indubitablement l’artiste le plus important de l’histoire du rock et
au-delà de la musique moderne (et ne venez pas me parler de Mickael Jackson,
Madonna ou David Guetta, je pourrai m’énerver…).
Tout
commence le 18 Octobre 1926 à Saint Louis, dans le Missouri où voit le jour le
petit Charles, fils d’une mère enseignante et d’un père charpentier mais aussi
diacre dans la paroisse baptiste du quartier, il est le troisième d’une famille
de 6 enfants.
Contrairement
à beaucoup de bluesmen de cette époque, il ne vécut pas une enfance dans la
pauvreté et dans la rue, pas plus qu’il ne sera illettré, c’est assez rare pour
être souligné. Dès 6 ans il chante dans les chœurs de l’église de son père puis
apprend peu à peu la guitare. Il poursuivra sa scolarité à la Sumner High
School, première High School noire à l’Ouest du Mississippi. Parallèlement à la
musique il s’intéresse de près à la photographie.
C’est
alors que vont survenir ses premières rencontres avec la justice. En 1944,
avant d’avoir eu leurs diplômes, lors d’une virée avec 2 copains, le trio est
arrêté et déclaré coupable de vol à main armée à Kansas City, condamnés tous
les 3 à 10 ans au pénitencier pour jeunes délinquants d’Algoa, près de
Jefferson. Berry y passera 3 ans, chantant dans la chorale gospel et pratiquant
la boxe, il sera libéré en 1947, il a alors 21 ans.
chuck et sa femme |
1952,
Chuck entame sa carrière de musicien professionnel avec le Sir John Trio dont
le leader est le pianiste Johnnie Johnson (1924 -2005), le troisième larron
étant le drummer Ebby Hardy. Ils formeront le groupe résident du Cosmopolitan
Club de Saint-Louis.
Berry
et Johnson entament une longue collaboration et Berry s’inspire du jeu de
piano-boogie de Johnson pour son propre jeu de guitare. Cette amitié de 50 ans
se terminera en 2000 devant les tribunaux. Johnson demandant des droits
d’auteur partagés sur les hits de Chuck composés alors qu’ils jouaient
ensemble, affaire classée sans suite, le tribunal estimant que trop de temps
s’était écoulé depuis lors… Ce trio, vite rebaptisé Chuck Berry trio, joue
alors du hillbilly, des blues, du boogie ou des ballades.
1955,
Chicago nous voici ! A l’occasion d’un concert, Chuck rencontre son idole,
Muddy Waters, et ce dernier va l’introduire auprès de Chess Records. Le label
des frères Chess, est alors LE label de blues de Chicago qui veut toucher
d’autres marchés que celui du blues et du Rythm & Blues ; Léonard Chess
flaire le bon coup et signe Berry.
L’histoire
est en marche. Le 21 mai 1955 sort un premier single "Maybellene ",
enregistré avec Johnnie Johnson au piano, Jérôme Green aux maracas (un des
musicos de Bo Diddley), Jasper Thomas aux drums et à la basse Willie Dixon
lui-même, le boss du Chicago blues.
Le
succès est fulgurant, N°1 des charts Rythm & blues, N° 5 des charts pop, 1
million de copies écoulées ; en face 2 un blues lent : "Weewee" blues
comme Berry en composera beaucoup, même s’ils seront souvent occultés par ses
faces plus rock 'n' roll. Au passage il se fait arnaquer sur les droits
d’auteur, et à partir de cette date il devient son propre manager, un emmerdeur
de première aussi, seule façon de ne pas laisser de plumes dans ce panier de
crabes qu’est le show bizz. Par exemple le Chuck ne commencera jamais un
concert sans avoir été payé avant, et en cash…
De
1955 à 1960, c’est la déferlante, accompagné de la crème des musiciens Chess
(Dixon, Otis Spann, Lafayette leake, Fred Below ou Bo Diddley), il place pas
moins de 20 hits dans les charts ("roll over Beethoven", "Johnny
Be Good", "Memphis Tennesse", "Havana moon" (un subtil
calypso) etc.). Totalement en adéquation avec le vent rock 'n' roll qui souffle
sur la jeunesse américaine qu’il a en partie insufflé, Chuck parle voiture,
vitesse, filles, sexualité ("rock 'n' roll music", "school
days", "sweet little sixteen", "sweel little rock n
roller"…), avec beaucoup d’humour ; sur des musiques endiablées où son jeu
tout en cascade de notes fait merveille. Il a là un gros avantage sur ses
rivaux car il écrit lui-même ses textes. Bête de scène, il se fait remarquer
par son duck walk où il imite le pas du canard, pas qui influencera un certain
Angus Young… Les barrières s’entrouvrent, Berry fait aimer la musique noire aux
jeunes blancs, c’est l'âge d’or du rock 'n' roll. Outre Berry, Elvis, Eddie
Cochran, Jerry Lee Lewis, Buddy Holly, Little Richard, Bill Haley ou Gene
Vincent font danser la jeunesse américaine, au grand dam de l’establishment qui
y voit la patte du diable !
Mais
le revers de la médaille est proche et, comme Icare, les Dieux du rock 'n' roll
vont se brûler les ailes…
Buddy
Holly, Richie Valens (1959) Eddie Cochran (1960), c’est l’hécatombe chez les
rockers ; Jerry Lee, suite à une affaire de mœurs, voit sa popularité
s’effondrer.
Quant
à Chuck il a ouvert en 1958 le club Bandstand à l’Ouest de St Louis, dans un
quartier blanc huppé, où la présence d’un club de rock’n’roll tenu par un noir
fait scandale. Berry a les flics sur le dos et à la première occase ils ne vont
pas le louper… En décembre 1959, Berry joue au Texas, à El Paso, et fait excursion
au Mexique, à Juarez. Il ramène dans ses bagages une jeune fille de 14 ans,
pour faire serveuse dans son club. Le 21 Décembre elle est arrêtée pour
prostitution et Berry accusé d’avoir fait passer la frontière à une mineure
pour la prostituer, il est condamné à 5 ans de prison et son club doit fermer.
Il a beau clamer son innocence et que la jeune fille avait quitté son
établissement avant les faits, il purgera sa peine et sera libéré en 1963. Il
ne sera jamais plus le même.
De Février 64 à Mars 65 il placera 6 singles dans les charts, tous écrits en
prison, dont "Nadine" et" No particular place to go" ; puis
ce sera le déclin, la fin de l'âge d’or et Berry capitalisera sur son passé. La
société puritaine qui voyait le diable dans le rock aura eu sa peau. Il faudra
attendre une dizaine d’années et le Flower Power pour que la musique fasse à
nouveau trembler le pouvoir en place…
En
1964, Berry fait sa première tournée en Grande Bretagne et enregistre "two
great guitars" avec Bo Diddley et ouvre Berry Park, un parc d’attraction à
Wentzville dans le Missouri. Sa popularité remonte, il va bénéficier du rock
'n' roll revival et des hits des Beatles et des Stones sur ses reprises
("rock'n'roll music", "Carol", "around and
around"…).
En
1966 il quitte Chess Records pour Mercury mais les albums qui naîtront de cette
union seront des échecs commerciaux malgré un bon "live at the
Fillmore", très bluesy et gravé en compagnie du Steve Miller Band (1967)
et, en 70, Berry retourne chez Chess pour quelques bons albums dont "back
home" et "San Francisco blues", mais Leonard Chess est mort
entre temps (en 1969), les nouveaux gérants de Chess ne sont pas à la hauteur
et le label n’est plus ce qu’il a été. Lors d’un show en public est enregistré "my
ding a ling" qui sera N°1 en Juillet 1972 et la plus grosse vente de
Berry, dont les paroles à double sens évoquent… la masturbation !
Berry
sortira son dernier album studio "Rock it" en 1979, à 53 ans ; 20 au total,
plus 7 live, ce qui est peu pour un pareil artiste. Sortiront ensuite des
dizaines (centaines?) de compiles et rééditions. En 2017 devait sortir un nouvel
album de titres inédits : "Chuck", enregistré avec ses enfants
Charles Berry Jr à la guitare et Ingrid Berry à l'harmonica, ce sera à titre
posthume…
Il
continuera à tourner, devant un public de tous âges qui le connaît via les
reprises continuelles dont son répertoire est l’objet ; quasiment jusqu’à la
fin, précédé d’une réputation d’incontrôlable et il connaîtra encore quelques
ennuis avec la justice assortis d'un 3ème séjour derrière les
barreaux pour évasion fiscale. De la marijuana sera également trouvée dans son
restaurant et il sera accusé de voyeurisme, pour cause de caméras dans les salles de bain de Berry
Park et du "Southern air", son restaurant !
En
concert, sa particularité est de ne pas avoir de groupe, il débarque dans une
ville et comme backing band prend un groupe local, sa seule exigence est qu’ils
connaissent son répertoire. C’est ainsi qu’un jour il jouera avec le groupe qui
assurait sa première partie, un jeune groupe débutant mené par un certain Bruce
Springsteen… Bruce qui se rappelle,
amusé, que quand il demanda la set list à Chuck, celui-ci lui répondit qu’il
n’y en avait pas. En fait Chuck faisait les intros à la guitare et le groupe
devait embrayer, ce qui créait parfois une belle panique. (Springsteen dans le
film Hail Hail rock’n’roll).
Habile
transition pour parler justement de Hail Hail rock’n’roll, film de Taylor
Hackford, entre concert et documentaire tourné en 1986, pour les 60 ans de
Berry sur l’initiative de son plus grand fan, Keith Richards. A voir absolument,
pour la musique ; car Berry joue tous ses grands titres live au Fox Theater de
St Louis (clin d'œil car il se rappelle qu'on lui en interdisait l'entrée quand
il était gamin, à cause de sa couleur de peau), soutenu par Richards lui-même,
mais aussi Robert Cray ou Eric Clapton, Linda Rondsatt et Etta James ; mais
aussi pour les témoignages passionnants de Jerry Lee Lewis, Bo Diddley, Little
Richard, et bien d’autres. Il faut voir le passage des répétitions où Chuk fait
la leçon à Keith… Keith qui déclare ensuite que Berry l’a plus fait tourner en
bourrique en une semaine que Jagger en 30 ans…
Il
serait impossible de dresser ici la liste de tous ceux qu'il aura influencés
(Stones et Beatles déjà), ceux qui se sont inspirés de ses chansons ( 2
exemples : les Beatles pour "Back in the USSR", réponse à "Back
in the USA" et les Beach Boys avec "surfin’ USA" inspiré de
"Sweet litte sixteen") ou ont repris ses titres, on y retrouve aussi
bien des "proto-rockers" (Elvis, Jerry Lee, Bill Haley), des punk
(Sex Pistols, Green Day), des rastas (Peter Tosh), des bluesmen (BB King,
Johnny Winter, Hendrix), des chanteuses de country (Emmylou Harris, Linda
Rondstatt), des groupes de rock psyché (Grateful Dead, 13th Floor elevators,
Byrds), des hardos (Judas Priest, ACDC, Status Quo, Ted Nugent, Maiden,
Aérosmith, Bon Jovi, Scorpions, Motorhead), les british (Who, Yardbirds, Kinks,
Stones, Beatles, Animals, Ten Years after, Cream), et j’allais oublier les
Beach Boys, Simon and Garfunkel, David Bowie, Elton John, Springsteen, Bob
Seger, Prince, Rory Gallagher, Georges Thorogood, Dr Feelgood et des tas
d’autres, même des rappeurs (Mos Def)… Il y a aussi les hardos californiens de
Buckcherry qui lui ont presque emprunté son nom.
En
France aussi, pourtant terre brûlée pour le rock, il a été abondamment adapté
notamment par Johnny : "Maybellene", "Johnny reviens"
("Johnny be good)", "au rythme et au blues" ("roll
over Beethoven"), "rien que 8 jours" ("thirty days"),
"Carole"..) et Eddy :"à
credit et en stéréo" "(no particular place to go")", Eddie sois
bon" ("Johnny B good"), "Donne-moi une idée" "(school
days"),"Memphis", "Maybellene", "repose
Beethoven" ("roll over"), "j'aime le rock 'n' roll"
("rock 'n' roll music"), "c'est un rocker" ("it's a
rocker") , "c'est la vie mon chéri" ("almost grown");
mais aussi Polnareff ("ring a ding") ou Danyel Gerard
("Memphis"). Et aussi nos amis "les ennuis commencent" avec
"Come on"…
Classé
6ème meilleur guitariste de tous les temps par Rolling Stone en
2003, l'homme à la Gibson ES-335 aura laissé un héritage immense à la musique
populaire, et son nom n’est pas près de disparaître des mémoires tant qu’il y
aura des musiciens pour porter ses chansons dont l’évidence en font des hymnes
immortels qui s’inscrivent au patrimoine de l’humanité, ou s'y inscriront.
Et
peut-être même au-delà, vu que Johnny B Good voyage dans l’espace dans la sonde
Voyager au côté d’autres grandes réalisations humaines à destination d’autres
civilisations…
Le
mot de la fin à John Lennon : "Si vous essayez de donner un autre nom au
rock’n’roll, vous pouvez l’appeler Chuck Berry."
RIP CHUCK, Hail Hail
rock’n’roll !
DISCOGRAPHIE SELECTIVE
La
première période Chess 1955-1965 dont les meilleurs disques sont :
- "after
school sessions" (1957)
- "one dozen
Berrys" (1958)
- "Chuck
Berry is on top" (1959)
- "New juke
box hits" (1960)
Pour
les completistes, le coffret "his complete 50's Chess recordings", 4
CD et en bonus beaucoup de prises
alternatives.
"Live
at the Fillmore auditorium" (mercury-1967) (beaucoup de reprises de
standards du blues, "Hoochie coochie man", etc mais cherchez le 33 tours, la
version CD occulte la moitié de l'original)
De
la seconde période Chess (inférieure à la première)
- "Back
home" (chess- 1970)
- "San
Francisco Dues" (chess- 1971)
- "BIO"
(chess-1973)
Le
DVD Hail "hail rock 'n' roll" (choisir l'édition récente 2 DVD,
bourrée de bonus éclairant la personnalité de Chuck)
Lemmy lui même idolâtrait Chuck Berry. Avec Elvis Presley et Little Richard, il formait selon lui LE TRIO qui aura donné naissance au Rock'N'Roll. Les Maîtres s'étaient eux !
RépondreSupprimerJe le crois sur parole ! La musique Rock perd aujourd'hui l'un de ses plus éminent représentant. Un Pionnier. Angus et Keith doivent en chialer je pense.
La citation de John Lennon résume parfaitement l'importance d Chuck Berry.
RépondreSupprimerLes divers hommages vont déferler de toutes parts outre-atlantique, tandis que dans l'hexagone ... :-(
Dans l'hexagone, Johnny s'est fendu d'un tweet, Jean Louis Aubert aussi, et je crois avoir vu Dick Rivers dire un mot à la télé... C'est peu. Mais nous ne sommes pas spécialement le pays du Rock (vous imaginez Drucker faire un hommage à Chuck Berry un samedi soir sur la 2 avec les fréros Delavegua, Shym' et Thomas Dutronc pour la caution guitaristique ?!!) et depuis Chuck Berry, les générations sont passées ! Ceci peut expliquer cela.
RépondreSupprimerEn tout cas, avec ces hommages, ça m'a rappelé le nombre de "tubes" que ce mec avait écrits... Gravés dans le marbre, ça restera !
Oui ... mais comment expliquer que dès qu'un acteur américain rend l'âme, c'est de suite le branle-bas de combat, avec immédiatement divers films en hommage ; alors que pour une personne comme Chuck Berry - Chuck Berry tout de même ! -, un des inventeurs du Rock'n'Roll, que dalle. Même pas un p'tit concert à 3 heures du mat'. Bande de bouffons !!!
SupprimerPour BB King, Arte avait tout de même programmé un sympathique documentaire.
Par contre, quand M Pokora verse une p'tite larme parce que marcher - juste une heure ... - dans la forêt avec un sac-à-dos c'est plus dur que dans les jeux vidéo, alors là, ça fait le buzz ...
c'est simple Bruno, le rock 'n'roll (et ses dérivés), jugé dangereux et subversif pour la jeunesse a été délibérément occultés des médias depuis sa naissance dans les années 50, il n'existe pas pour la culture officielle, un peu comme les OVNIS dont les médias ne parlent que pour les tourner en dérision..
SupprimerOui .. effectivement, tu as raison. Ce qui signifie que "notre" censure est restée bloquée aux années 50. Du moins pour ce qui était censuré à cette période.
SupprimerQue l'on censure, plus ou moins d'une façon ou d'une autre, le Rock'n'Roll parce qu'on le juge subversif pour la jeunesse, à la limite, on peut le concevoir. Mais alors pourquoi ouvrir les portes au Rap et au R'n'B où les paroles sont bien plus explicites, parfois même hautement salaces. Quant aux clips ... à mon sens (sachant que des jeunes, des adolescents sont du même avis) c'est parfois proche du porno.
D'un autre côté, aujourd'hui, on fait faire des disques et/ou des livres à d'anciennes "actrices" de porno. Elles passent même à des heures de grandes écoutes. Là, ce n'est pas subversif.
Rares, aujourd'hui, sont les films auxquelles il a pas été imposé une scène torride (généralement sans rapport avec le sujet). Même les séries s'y mettent.
Mais peut être qu'il en aurait été autrement si Chuck avait été blanc (voir l'exemple d'Elvis ... )
Le fait aussi que Chuck Berry n'était plus en activité depuis très longtemps, au contraire des Bowie, Prince, et Lemmy, dont les disparitions ont eu plus d'impact.
SupprimerEt comme dit JL, le rock reste de la culture "populaire", on le l'apprend pas dans les livres (sauf peut être les Joan Baez, Bob Dylan si on parle des mouvements sociaux 60's). Les jeunes générations actuelles connaissent sans doute un peu les Beatles (gros marketing autour d'eux), les Stones peut être aussi, on en parle dans les médias, mais Chuck Berry... qui connait ce pan de la culture ? Juste des gars comme nous...
Et puis, les innovations de Chuck Berry ont tellement été copiées, digérées, intégrées par tout le monde, dans tous les pays, qu'on ne sait même plus d'où ça vient ! Ses fameuses intro à la guitare, c'est d'un banal aujourd'hui, on ne fait même plus gaffe !
Et oui, la dérision ! On n'a pu le constater à maintes reprises. On a même pu voir Manoeuvre se moquer parfois ouvertement de musiciens qu'il interviewait.
SupprimerMais personne ne tourne en dérision toutes ces grandes artistes, et athlètes, qui parviennent à chanter parfaitement tout en effectuant de réelles prouesses physiques. Et sans un souffle ou une reprise de respiration. Trop fort !
A croire que l'on respecte plus le fictif ...
Elvis était blanc, oui, mais surtout, sa révolution à lui, ce n'est pas strictement musicale, c'est l'attitude. Et paradoxalement, ça touche beaucoup plus profondément les gens.
SupprimerJe ne crois pas trop à l'aspect subversif du rock, qui serait censuré encore aujourd'hui. D'ailleurs les seuls cas de censure, ces dernières années, concernent des textes de rap. Ce que passent les radios généraliste ne reflète pas grand chose. Alors que les innombrables festivals de rock, et notamment de heavy métal, une scène extrêmement active, le nombre de groupes amateurs, le nombre d'école de musique avec des gamins qui apprennent guitare, basse, batterie, ça rend mieux compte de la situation.
il ne s'agit pas vraiment d'une censure, aux débuts sans doute, mais plutôt d'une habitude qui a été prise depuis des années d'occulter le rock (et d'autres musiques), d'ailleurs il y a longtemps que le rock au sens subversif de ses origines est mort et enterré (avec Kurt Cobain et la vague grunge) ..
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