MOTÖRHEAD - CLEAN YOUR CLOCK - par Pat Slade

The Last Concert

Même mort depuis une année déjà, le Dieu Lemmy est encore capable de venir me  casser les oreilles pour noël avec un certain plaisir. Un cadeau et pas n’importe quel cadeau : le dernier live enregistré par Motörhead à Munich les 20 et 21 novembre 2015, soit cinq semaines avant le décès du chanteur et bassiste du groupe.

«Clean your clock», "nettoyer votre horloge" !  Si seulement l’horloge en question était une machine temporelle, nous pourrions revenir en arrière et les défunts de l’année pourraient revenir pour charmer nos oreilles. Que ce soient les David Bowie, les Alan Vega, les Prince, Billy Paul, Léonard Cohen, Paul Kantner, Léon Russell et autre Rick Parfitt, le Rock n’roll a payer en 2016 un lourd tribut. 

Il n’y aura plus de «Motörhead tours» parce que Lemmy a décidé de prendre une retraite définitive. «Clean Your Clock» sera l’épitaphe d’un groupe qui aura marqué son époque avec son rock brut de décoffrage. Un dernier live pas aussi bon que «No Sleep ‘til Hammersmith» en 1981, mais la sincérité du groupe est toujours la même, il ne triche pas, aucun overdubs ni prestation édulcorée et retravaillée postérieurement en studio. La tournée célébrait les quarante ans du groupe et la promotion de «Bad Magic» et pourtant, ils feront les choses simplement, comme une tournée normale avec au dessus de la tête le bombardier de lumière comme sur la pochette de l’album live de 1981.

Un début de concert marqué par beaucoup de larsen, ce qui prouve que Motörhead a toujours la gnaque. Du rock pied au plancher. Les sirènes d’alerte sonnent et «Bomber» ouvre les hostilités, tout de suite on peut se rendre compte que la voix du vieux lion est un poil en dessous de ses précédentes performance et le son de sa basse est trop en retrait par rapport à la guitare de Phil Campbell. Des titres comme «Stay Clean», «Ace of Spades» et «Overkill» ont un tempo réduit et d’autres vont donner dans le bluesy comme «Lost Woman Blues» ou «Just’Cos You Got The Power». Lemmy communiquera moins avec son public, moins de talking, néanmoins, il fera une exception pour annoncer «Doctor Rock» qu’il dédiera à Philthy «The Animal» Taylor, le batteur historique du trio décédé deux semaines avant l’enregistrement de ce concert. L’avant dernier titre sera «Whorehouse Blues» joué en acoustique avec Mikkey Dee et Phil Campbell aux guitares et Lemmy à l’harmonica, on peut dire qu’il n’était pas un spécialiste de l’instrument, mais le combo pond un très beau blues du delta.

Une belle présentation de l’album avec une pochette à double battant qui une fois ouverte représente la scène avec les musiciens et le bombardier en arrière plan. Il sortira aussi en édition limité avec un badge métallique.  

Après avoir écouté l’album, j’ai tâté du DVD. Des images assez difficiles à regarder quand on voit les traits tirés de Lemmy, mais la route était sa vie et son attachement à la scène et à ses fans son credo. Les dernières images de la dernière tournée d’un monstre sacré avec sa rage et sa sincérité qui a su forger sa légende et lui permettre de rentrer de plein pied dans le Panthéon du Rock n’roll.

Merci papa noël Lemmy  pour les acouphènes que tu m’as apportés.