Un jour, un destin
Je ne crois pas me souvenir que VERONIQUE
SANSON ait déjà eu les honneurs du Déblocnot’ depuis sa création. Une
faute, un manquement, ou simplement une étourderie de notre part tant l’éminente
musicienne reste sans égal dans sa catégorie. Mais de quelle catégorie
exactement parles-tu mon petit Vincent ? Non, parce que des femmes musiciennes,
compositrices et interprètes de ce calibre-là, j’ai beau me creuser les
méninges… je ne trouve toujours pas. Même et encore de nos jours. VERONIQUE
SANSON, qu’on se le dise une bonne fois pour toute, est une artiste
absolument unique. Et puis VERO (pour les intimes) et sa signature
vocale si caractéristique, c’est aussi une histoire musicale débutée il y a
maintenant tout juste 40 ans au côté de son ami d’enfance : Michel Berger.
Son grand amour déchu. Durant de longues années, VERONIQUE et Michel
vont ainsi écrire et s’écrire par disques interposés sur leur passion amoureuse
avortée, alors que la toute jeune VERONIQUE SANSON venait à peine
d’accoucher d’un premier album encore aujourd’hui référent. Le fort justement
intitulé Amoureuse (1972).
Car justement, c’est bien après ce coup
d’amour que surviendra l’impensable et l’irréparable : Le coup de foudre.
Ce coup de folie qui allait instantanément amener la très jeune VERONIQUE
à tout quitter du jour au lendemain pour convoler et s’envoler aux bras d’une
des plus grandes Stars américaines du moment, le beau; talentueux et déjà
totalement fou Stephen Stills (celui de Crosby, Stills, Nash and
Young bien évidemment).
De cet exil et de ce purgatoire long de
quelques 10 ans en terres Américaines, de cet amour saboté et inconsolable de
la toute jeune VERONIQUE d’alors et de son alter égo Michel Berger,
il en résultera quelques albums parmi les plus intenses de toute sa
discographie. Débuté en 1972 avec De L’Autre
Côté de mon Rêve, en passant par son premier vrai gros
succès Français Vancouver (1976), pour ce finir avec Laisses là
Vivre (1981), la femme écorchée vive que VERONIQUE
SANSON est alors devenue, n’aura eu de cesse, aux travers de ses premiers
disques, d’exorciser son mal être, ses regrets, son dégoût, ses douleurs
immenses d’actes manqués.
Plus tard, dans ce début des années 80,
quand la blonde électrique sera revenue vers des cieux plus cléments, en
France, se seront alors d’autres histoires, d’autres tumultes qui continueront
encore à construire son histoire sur d’autres albums.
Mais pour l’heure, en cette dernière
soirée passée sur la scène de l’Olympia, dans cette salle parisienne qui
l’aura tant de fois déjà accueillie, VERONIQUE SANSON allait clore cette
formidable tournée qu’elle aura donc initialement orchestré autour d’un seul
répertoire. Celui de ses fameuses et fumeuses “Années Américaines”.
Capté le 9 Janvier 2016, ce répertoire
"haut de gammes" voit là VERONIQUE entrer seule en scène en
chantant sans le moindre accompagnement sur les premières paroles de “Vancouver”. Croyez-moi sur parole, il ne faut pas
attendre le début du premier refrain de cet emblématique morceau pour sentir
très vivement que quelque chose de fort est déjà en train de prendre possession
de la salle.
Quand déboule le deuxième morceau, le plus
méconnu “Féminin”, il faut voir tous les sourires lumineux que les musiciens affichent
déjà sur scène. Et ils ne sont pas les seuls…
S’en suit un autre classique, avec le très
chaloupé “Alia Souza”. Le final tout en cuivres est déjà à lui seul un vertige. Mais la
pirouette du tromboniste a la toute fin de celui-ci, et qui déclenchera
aussitôt la stupéfaction et le fou rire de VERONIQUE, nous fait
définitivement rentrer dans ce spectacle chargé en émotions et en vibrations.
Car la complicité qui émane de tous ceux qui accompagnent la chanteuse ce soir-là
est sans commune mesure et immanquablement contagieuse.
Car si ce soir-là, et de toute évidence,
c’est bien à une leçon de musique et de musicalité à laquelle nous sommes conviés,
cet ultime concert des “Années Américaines” atteste également que VERONIQUE SANSON est enfin et très clairement
devenue une femme épanouie et heureuse. Enfin !? Il y a tout lieu de le
croire. Boire et déboires c’était hier ! A la vue de toutes ces très belles
images, il semble évident que la désormais plus que sexagénaire en a
définitivement fini avec ses démons.
“French Touch” pour ces Années
Américaines
D’ailleurs, cette soirée pourrait bien
être à marquer d’une pierre blanche tant cet enregistrement est une réussite à
tous les niveaux.
Outre de très belles lumières et un son
tout aussi parfait, il est surtout merveilleux de voir à quel point, aux
regards de tous ces sourires, de tous ces éclats de rires, de cette joie
collective irradiant tout l’Olympia durant 2 heures et demi de concert, ceux
qui accompagnent VERO prennent un plaisir immense dans tout ce qu’ils
jouent. Et VERONIQUE, amoureuse de la musique et des musiciens comme
elle l’a toujours été, saura, à chaque fois, mettre tous ses musiciens en
parfaite valeur, et ce durant tout le spectacle.
A cet égard, lors de “Devine-Moi”, elle les couv(r)ent littéralement de
toute sa bienveillance et de tout son amour. Le trompettiste Steve “Magical”
Madaio (Janis Joplin, Stevie Wonder, the Beach Boys, Bob Dylan, Allman
Brothers, B.B. King, John Lennon, Donna Summer, Lynyrd Skynyrd, Madonna, z’en
voulez encore !!!), seul américain de cette formation, est ainsi présenté
comme “son vieux complice de ses années américaines”.
Dominique Bertram est, selon elle, l’un des plus grands bassistes qu’elle connaisse, tandis
que le percussionniste François Constantin est tout bonnement “l’homme
le plus fort du monde”. Et puis il y a aussi l’un des batteurs les plus prisé
du circuit. Loic Pontieux (Nougaro, Jonasz, Mitchell, Farmer, Bruel,
entre autres) est lui aussi présenté avec une attention toute particulière par la
petite blonde électrique. “C’est pas juste un batteur qui fait tchik boom !
C’est un vrai mélodiste” dit-elle. Puis d’ajouter que, quand elle se plante, il
est toujours là pour la remettre sur les bons rails. Voilà aux travers de ces
quelques exemples ce qui s’appelle aimer sincèrement les gens avec qui l’on
joue. Il faut voir ça ! Tout l’espace qu’elle leur accorde sur nombre de ses
morceaux... Une vraie fête et un vrai festival pour des oreilles telles les
miennes.
Et puis parce que VERONIQUE SANSON
c’est aussi ça sur scène: Une femme intrinsèquement vraie, sincère et juste
jusque dans ses maladresses. Impudique et sans filets. Sans filtre aucun. Une
femme 100% naturelle, forcément émouvante et qui sait parler à nos âmes comme
personne, Les Années Américaines – Le Film est sans doute à ce jour le témoignage le plus poignant d’une femme qui se
refuse à abdiquer.
Petit bémol tout de même: Sur les 24
morceaux joués ce soir-là, VERONIQUE s’écarte épisodiquement de ce
fameux catalogue exclusivement américain. Mais pouvait-elle décemment écarter
du spectacle de titres aussi emblématiques que “Amoureuse” ou “Bahia” ?
Sachez enfin qu’autour de ces Années Américaines, un très bel ouvrage, notamment
constitué de photos, de manuscrits et d’archives diverses, a également été
publié à la même période. De quoi vous immerger dans ces années d’insouciance,
a jamais révolues.
1.
Vancouver
2.
Féminin
3.
Alia Soûza
4.
Toi et Moi
5.
Monsieur
Dupont
6.
Je suis la
Seule
7.
Bernard’s
Song
8.
Les Choses
qu’on dit aux Vieux Amis
9.
Le Maudit
10.
Full Tilt
Frog
11.
Besoin de
Personne
12.
Je me
suis Tellement Manquée
|
13.
Etrange
Comédie
14.
Il a tout
ce que J’aime
15.
Chanson sur
ma Drôle de Vie
16.
Devine-Moi
17.
Celui qui
N’essaie Pas (ne se trompe qu’une seule fois)
18.
Paranoïa
19.
Bouddha
20.
On M’attend
Là-Bas
21.
Sad
Limousine (duo avec son fils Christopher Stills)
22.
Amoureuse
23.
Ma
Révérence
24.
Bahia
|
Dominique Bertram: Basse & Direction
Musicale
Basile Leroux: Guitares
Loïc Pontieux: Batterie
François Constantin: Percussions
Franck Sitbon: Claviers
Steve “Magical” Madaio: Trompette
Michael Joussein: Trombone
Yannick Soccal: Saxophone & Flute
Medhi Benjelloun: Choeurs
Guillaume Eyengo: Choeurs
|
Petites digressions sur les
années américaines.
Vincent, tu aurais du monter au quatrième étage au service archive du Déblocnot' pour voir que j'avais fait en avril 2013 une thématique en deux chroniques sur l'ex.compagne de Stephen Stills.
RépondreSupprimerJe vous laisse régler vos comptes. Bon, moi je trouve que Pontieux est un batteur tout à fait moyen et qu'il a tendance à plomber tous les morceaux sur lesquels il joue. Notamment On m'attend là_bas qui se traîne péniblement alors qu'à l'origine, le morceau a un énorme groove.
RépondreSupprimerPat c'est promis, j'irai fouiller dans tes archives dès que possible. Mais tu sais a quel point j'ai le vertige ! Et le 4ème c'est quand même déjà vachement haut pour moi. Et en plus l’ascenseur est encore en panne... ;-)
RépondreSupprimerShuffle je vais te faire une confidence. Mais que cela reste bien entre nous: Je rêverai d'atteindre le niveau "moyen" d'un batteur tel que Loic Pontieux.
Et puis pour affirmer, comme tu viens de le faire, un truc pareil (mais je sais que cela t'amuses toujours beaucoup) il faut vraiment ne pas avoir vu ni écouter un spectacle tel que celui ci. A moins, et c'est tout a coup beaucoup plus embêtant, d'être atteint de réels problèmes auditifs. Sans même parfois en avoir pris soit-même conscience ! N'hésites pas a consulter un ou plusieurs spécialistes ami Shuffle. Je voudrais tellement être sûr que l'on parle bien de la même chose.
A ce sujet d'ailleurs, nous les batteurs, nous ne mesurerons jamais assez les dégâts que provoquent certaines fréquences liées a de notre instrument préféré. Surtout après de longues années de pratique.
Amis batteurs, on ne vous le dira jamais assez: Protégez au maximum vos oreilles quand vous jouez. Sinon... Voilà le résultat !
Merci a tous de votre passage ici.
@ + les amis !
Je joue sans oreillettes. On verra les dégâts plus tard, quand l’arthrose m'empêchera de pratiquer...
RépondreSupprimerAu sujet de Pontieux : rien à signaler. Pour le moment, on verra après écoute du disque. Mais j'aimerais avoir aussi son savoir-faire, et son CV.
Concernant Véronique Sanson, je dis : J'AIME CETTE FEMME !
Vincent : dans le genre compositeur, pianiste interprète, il y avait aussi Barbara, dont on a parlé il y a peu. Mais il est certain que la Véro est une des premières a s'affirmer comme auteur-compositeur interprète. J'aime cette femme. je l'ai déjà dit ? je vais acheter ce cd, obligatoire, Pontieux ou pas Ponteiux !
Si tu es équipé du matériel adapté pour le bon gros son HD (indispensable dans ce cas très précis !) afin de savourer un tel spectacle mon cher Luc, alors laisses-moi te dire que tu vas prendre ton pied comme pas permis. Je peux te le garantir.
RépondreSupprimerPrêt pour le grand frisson ?
Pour moi, c'est tout bonnement son meilleur Live. Rien que ça. Les images et la réalisation sont carrément somptueuses.
Je vais vous rassurer sur ma santé, du moins auditive. Après avoir vainement essayé de comprendre, il y a 2 ou 3 ans, quelqu'un qui me parlait dans un téléphone portable (celui d'un copain) je me suis précipité chez un ORL pour passer une batterie (arf arf) de tests auditifs. Résultats excellents, largement supérieurs à la moyenne, et à ceux de l'ORL qui m'a avoué avoir perdu une bonne partie de ses capacités lors d'un concert d'Elton John à la patinoire Mériadeck de Bordeaux (aller voir Elton John, aussi...). J'ai toujours fait très attention à mes oreilles, je joue chez moi au casque, quand mes compères montent trop le son, je sors mes bouchons d'oreille et je suis assez souvent passé pour un blaireau au concert avec les dits bouchons ou les doigts dans les oreilles.
RépondreSupprimerS'agissant de Pontieux, mon avis s'applique au professionnel qu'il est. Pour un type qui joue depuis des années, dont la batterie est l'unique pratique (je ne sache pas qu'il joue d'autre chose), je le trouve bien moyen.
Quant à mon appréciation de On m'attend là-bas, je l'ai fait précéder de plusieurs écoutes comparatives, à différentes époques. What else?
Ah oui, pour le téléphone: comme je n'en ai pas, je ne sais pas le tenir. Je devais l'avoir devant moi, à 30cm.
Quant à l'adulation pour Sanson, serait-elle la même, si la chanteuse avis le physique de Juliette? La question mérite d'être posée.
Au moins sur ce point là, me voilà rassuré. Mieux vaut passer, aux yeux de certains, pour un con en protégeant ses feuilles, plutôt que de jouer avec des mecs qui n'entendent, eux, plus rien correctement. J'en connais un paquet !
RépondreSupprimerQuant a l'hypothèse que celle d'aimer beaucoup une artiste en partie grâce a son physique... Ben je sais tellement pas quoi te répondre là ! Il me semble en tout cas me souvenir que tu avais déjà évoqué, il y a peu, ce sujet: L'importance, l'influence, la crédibilité d'un ou d'une Artiste en fonction de son physique. Je crois qu'il devait s'agir de la corpulence des guitaristes de Blues. Personnellement je ne m'encombre jamais de ce genre de caractéristique.
Le fait est que Véronique Sanson a, en plus de tout ce que j'ai pu évoquer dans mon commentaire, une toujours bien jolie silhouette, ainsi qu'un visage des plus resplendissant... Effectivement. Mais peut être que j'en fais un peu trop là ?
Ben oui mais c'est toi qu'a commencé Shuffle hein !
;-)
A la lecture des commentaires ci-dessus, je me dis que c'est peut-être moi finalement qui ait des problèmes auditifs , parce que quand V. Sanson chante je comprend qu'un mot sur cinq......Ses chevrotements récurrents m'ont toujours replongé dans un des mes anciens métiers , éleveur de chèvres!
RépondreSupprimerEt après, c'est moi qu'on accuse de mauvaise foi et de provocations.
RépondreSupprimerTu fais bien de le faire remarquer ici JP. Puisque justement, ces chevrotements (tant décriés et rayés) dont tu fais a l'instant mention, sont plutôt a conjuguer au passé depuis quelques années maintenant. Sanson n'ayant plus exactement le même timbre vocal qu'avant ni la même capacité a monter aussi haut qu'elle le faisait. Et je dois bien reconnaître a mon tour que c'est en grande partie a cause de cette effet de voix que je m'étais longtemps éloigné de l'univers de la chanteuse. Comme quoi un physique ne fait assurément pas tout. Mêêê oui messieurs !
RépondreSupprimer;-)