Trois ans après leur premier album "Can't get enough" revoilà The Rides, un groupe pas comme les autres qui ressuscite l'esprit des "supergroupes" des seventies. En général ces groupes ont une durée de vie éphémère, la faute aux discordes sur les orientations musicales, aux confrontations d'égo ou aux carrières solo pas toujours compatibles avec la vie de groupe…
Sacré réunion de talents avec 2 septuagénaires, Stephen Stills,71 ans - est il besoin de présenter le S de CS&N (Crosby Stills & Nash) - et Barry Golberg, 74 ans (Electric Flag, Super Session..) et un petit jeune Kenny-Wayne Shepherd (39 ans quand même), une des valeurs sures de la guitare blues. Coté CV le batteur Chris Layton n'est pas mal non plus (61 ans, ex des mythiques Double Trouble, la rythmique de Stevie Ray Vaughan décédé en 1990), enfin à la basse Kevin Mc Cormick qui a joué avec CS&N, Melissa Etheridge, Johnny Lang ou Jackson Browne. Stills et Shepherd se partagent lead guitares et vocaux et Goldberg officie au piano et à l'orgue. Le titre de cet album fait référence à la marque de voiture américaine Pierce-Arrow (active de 1901 à 1938) , célèbre au début du siècle dernier pour ses voitures haut de gamme, elle fut la première voiture officielle de la Maison Blanche (1909) et c'est son logo (un archer) qui illustre la pochette. Un clin d'oeil quand on connaît l'interaction entre belles cylindrées et rock'n'roll mais pour autant ce n'est pas un album de rock fifties revival que nous avons entre les mains comme nous allons le constater avec
les 8 compos signées du trio Shepherd/Goldberg/ Stills et les 2 reprises au menu.
Dès "Kick out of it" ça démarre pied au plancher sur ce
solide "classic rock", avec Stills et sa voix burinée au
chant et ces guitares qui sifflent comme un nid de crotales, avec
"Riva Diva" le rythme accélère encore pour un rockin'
blues échevelé avec cette fois Shepherd au lead vocal. On se calme
avec "Virtual word" une belle ballade mid tempo avec
harmonies vocales, pas de doutes ces gars ont dû écouter dans leur
jeunesse Crosby Stills & Nash!....
Dans "By my side" c'est Kenny Wayne qui s'empare des rênes
pour un slow blues tout en feeling puis "MR Policeman" nous
fait remuer sur un soul/Rythm'n'Blues dansant à la Sam & Dave ou
Wilson Pickett. Première reprise avec "I ve got to use my
imagination", enfin reprise façon de parler puisque
signée...Barry Goldberg en 1973, pour Gladys Knight qui porta le
titre au sommet des charts soul, elle sera l'objet de nombreuses
reprises dont celle de Joe Cocker. Ici on a droit un belle version
veloutée, un peu dans le style d'un Robert Cray, avec Shepherd au
chant et auteur d'un des plus gros solos de l'album. Pour finir,
retour au rock avec Stills au chant sur "Game on" puis "I
need tour lovin" rockab' blues porté par le piano barrelhouse
de Golberg , une ballade cool "There was a place" et la
seconde reprise: "My babe" de Willie Dixon, sans harmonica
(alors qu'elle a été créée en 1955 pour Little Walter!) mais avec
Goldberg déchaîné sur son piano.
Finalement le seul reproche qu'on pourrait faire à tout ça est un
certain manque d'originalité et de prises de risques, un sentiment
de "déjà vu" (titre du premier album de Crosby Stills Nash
& Young en 1970…), pour le reste c'est du haut niveau, avec 2
grands guitaristes qui multiplient les passes d'armes, des claviers
très présents, une rythmique imparable et 2 chanteurs aux voix
différentes, ce qui amène de la variété ; donc au final n'hésitez
pas à vous embarquer pour un ride with the Rides. (NB - Procurez
vous la version avec 3 bonus tracks : "same old dog",
"take out some insurance" (Charles Singleton), "Born
in Chicago" (Paul Butterfield)).
ROCKIN-JL
(article paru initialement dans BCR la Revue N°45)
Autant le premier ne m'avait pas emballé, autant celui-là (que j'ai acheté) est quasiment parfait. A mon avis, c'est Stills qui emmène tout; compositions et chant. J'ai appris l'origine du titre de l'album.
RépondreSupprimerAh ben tiens Shuffle a acheté le disque, quasiment parfait en plus j'en reviens pas! Oui c'est vrai mais je pense pas que seul Stills emmène tout, Shepherd et ses chorus lumineux n'y sont pas pour rien dans la qualité de ce disque. Le précédent par contre m'avait déjà convaincu. C'est quoi qui clochait pour toi dans le précédent Shuffle? Les reprises peut-être non?
RépondreSupprimerNotamment celle des Stooges. Dans l'ensemble, c'était un peu plus faiblard, tout en restant largement au-dessus des productions des tâcherons habituels.
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