Une soirée à l’Olympia
A une certaine
époque, les jeunes chanteurs en manque de vedettariat ne passaient pas une
semaine ou deux d’affilée sur les planche du fameux music-hall du boulevard des
Capucines. Leurs programmations étaient de une voire deux prestations au
maximum. Avec ses deux albums «Mon Frère» et «Le steak» dans son sac, Maxime le Forestier s’attaque à la scène la plus
prestigieuse de Paris, (tenue à l’époque par le maire de la ville de Cabourg sur
la côte Normande : Bruno Coquatrix), pour une
seule et unique représentation.
En 1973, Maxime Le Forestier monte sur les planches avec ses deux complices d’alors : Alain le Douarin le guitariste barbu et breton qui
accompagnera aussi Yvan Dautin et Gabriel Yared. Alain le
Douarin, un musicien qui fera de multiples
choses et qui décèdera discrètement en 2010.
Patrice Caratini, le contrebassiste chauve et
moustachu, aussi compositeur et chef d’orchestre, jazzman accompli qui
accompagnera le pianiste Martial Solal, Marcel Azzola, l’accordéoniste attitré de Brel, et pendant plus de dix ans, il accompagnera Stéphane Grappelli.
Il aura comme soutien au piano, Georges Arvanitas,
pianiste de jazz, qui jouera aussi avec Serge
Gainsbourg et Brigitte Fontaine.
Le soir du 12 février 1973, c’est une soirée «Musicorama» Europe N°1. Un concert qui
fleure bon le pavé et qui a encore quelques relents de la révolte étudiante de
68. Maxime, en tenue jean et barbe de rigueur,
commence son tour de chant par un inédit «La ballade des marguerites» chanté a capela. Les morceaux
qui ont fait son succès arrivent : «L’éducation sentimentale» : «Ce soir à la brume nous irons, ma brune
cueillir des serments…». Deuxième inédit pour continuer : «Mai 68»,
un morceau de Jean-Michel Caradec, le jeune chanteur breton décédé dans un accident
de la route en 1981. Dans le public,
on entendrait une mouche voler. A la fin de la chanson, après avoir donné le nom de l’auteur
du morceau, une énorme salve d’applaudissements témoigne bien de l'émotion et de la complicité du
public. Pour la suite, deux phrases suffisent «Avec
ce que j’ai fait pour toi Disait le père», les premières parole
de «Dialogue», relancent
l’enthousiasme du public. «Mauve» et «Marie-Pierre et Charlemagne» glissent tout en
douceur. Le calme de la salle en est presque inquiétant, tu te demandes même si le public ne s’est pas endormi ? Mais non ! Il écoute religieusement
ce jeune barbu aux textes si poétiques.
Deuxième face de l’album, un troisième
inédit «Ballade
pour un traitre» avec des paroles de Pierre
Billon le fils de Patachou, grand copain
à Michel Sardou et Johnny
Hallyday. Une petite improvisation qui n’en est pas une : «Relaxe»
écrite par Ricet Barrier, un court morceau
musicale où les trois hommes ont l’air de bien s’amuser. «Relaxe» qui sert de tremplin au
morceau suivant «San
Francisco» accueilli bien évidemment par des applaudissements
nourris. Maxime sait aussi parler, il va faire
un talking pour évoquer le du jardin du Luxembourg avant d’entamer «Entre 14 et 40
ans», chanson où les paroles très militantes contre la police et l’armée seront souvent ponctuées
d’applaudissements (L’époque Giscardienne voulait ça !). Il
calme le jeu avec «Mourir pour une nuit» et finira en beauté
avec «mon
frère».
Un beau live. Le suivant apparaitra 6 ans plus tard au Palais des Sport en duo
avec Graeme Allwright
et en solo, il faudra attendre 1989
au Bataclan.
J'ai
vu Maxime Le Forestier à une fête communiste dans les années 70 et au Palais des Congrès en 1975. Une époque où il n’avait pas
encore acheté un rasoir.
Très belles chansons de maxime le Forestier ont reve sur de belles paroles
RépondreSupprimerTrès bon disque que je découvre, il est vrai avec un certain retard, cet après-midi. La cause : premier concert en 2021 au théâtre de la mer à Sete, sous la tombe de Brassens, de M. Le Forestier. Emotion quand tu nous attrapes.
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