mardi 1 novembre 2016

Shari PUORTO "My obsession" (2016)

 Il y a peu de chances que vous ayez déjà entendu parler de Shari Puorto et de ses jolies gambettes, sauf si vous êtes un habitué de la scène blues californienne; en effet la chanteuse établie à Los Angeles écume les clubs de la baie depuis les années 2000 et a eu l'occasion de partager les planches avec Joe Bonamassa, Johnny Winter, Tommy Castro, Slash, Robin Trower, Dickey Betts, Robben Ford... Elle a été souvent comparée à Janis Joplin notamment pour ses performances scéniques et l'intensité qu'elle met dans ses interprétations, mais entre nous ces comparaisons incessantes à Janis dés qu'une chanteuse se pointe ça m'énerve un peu, d'autant qu’après plusieurs écoutes je trouve sa tessiture de voix bien différente de celle de "Pearl". D'ailleurs son idole ce serait plutôt Etta James, elle s'est aussi nourrie au rock des 70's, de Led Zep aux Stones en passant par Clapton, les Doors ou les Doobies sans oublier blues et rythm'n' blues, Aretha Franklin, Bonnie Raitt, le southern rock (Allman Brothers, Lynyrd); bref des influences multiples qu'on va retrouver dans sa musique qui n'est aucunement cantonnée au blues rock auquel on la rattache le plus souvent.
au Doheny blues festival (dohenybluesfest)
 Pour ce 4eme album elle s'est entourée d'une fine équipe, c'est ainsi qu'autour de la rythmique composée de Tony Braunagel (drums, également à la production) et Bob Glaub (basse), gravitent aux guitares Jimmy Vivino, Johnny Lee Schell (Bonnie Raitt, Eric Burdon, Phantom blues band), Johnny Hawthorn, et Steve Fister; aux claviers Mike Finnigan (Hendrix, Crosby Still&Nash, Joe Cocker, Etta James, Buddy Guy, Leonard Cohen (rien que ça!) et Phantom blues band), Barry Golberg (Electric Flag, The Rides..) au piano sur un titre et qui cosigne 7 des 11 titres avec Shari, et Jim Phug (Etta James, Robert Cray John Lee Hooker, BB King..) , sans oublier des percus, des cuivres et des choristes. Avec "It's a damn shame" on entame avec un funky blues qui balance bien, on apprécie le chant juste de Shari et son phrasé parfait appuyé par les choristes, ainsi que la guitare de Johnny Hawthorn et la ligne de basse de Bob Glaub, c'est le morceau de choix de l'album. "Home of the blues" verse dans la blues rock solide avec un Steve Fister fumant à la lead guitare et à la lap steel et un festival de Finnigan à l'orgue B3. "Six month sober" est enjolivé par une belle partie de piano de Jim Pugh et la guitare de Hawthorn alors que "Sugar daddy" est un blues avec un parfum laid back à la JJ Cale et une guitare subtile à la Robben Ford. " Dans "My Obsession" Shari nous parle de sa passion pour les chaussures(!), un excellent titre qui débute en slow blues puis s'accélère sous les coups de boutoir de Vivino et Finnigan à la guitare et à l'orgue; là encore le chant est parfait, bien secondé par les chœurs. On se repose avec une ballade mid tempo ("old silo road") avec Finnigan au piano puis sur "Workin the room" voici Goldberg qui nous incite à danser avec son piano boogie woogie.
 Chaud devant également avec "Better left unsaid" où Vivino officie avec justesse à la guitare et où Raymon Yslas et ses percus colorent ce Rythm'n'Blues d'effluves tropicales. Une bonne question que ce "What's the matter with the world?" blues/rock au swing chatoyant, presque countrysant, , un titre à potentiel de hit. Une nouvelle ballade que "All about you" puis "Turned to stone" qui ne m'a pas pétrifié mais presque car cette country avec sa lap steel est vraiment bien fichue et entraînante. Pour finir, une reprise du classique de la soul "When a man loves a woman" immortalisée par Percy Sledge en 1966, Shari s'en tire bien avec un chant chargé d'émotion, bien soutenu par les cuivres.

Voilà une chanteuse que je vous invite à découvrir tout au long de cet album très cohérent par la qualité des musiciens présents et qui alterne les genres, blues, rock, country, soul.
Shari varie mais rassurez vous, le résultat est loin d'être un charivari.

ROCKIN-JL
(article paru simultanément dans le N°46 de BCR la Revue)  

4 commentaires:

  1. La dernière phrase vaut que l'article soit désigné au Grammy Awards. Bravo!!

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    1. mouais, suis surtout bon pour être contacté par l'almanach Vermot avec de genre de jeux de mots pourris...

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  2. Ahhh, ça fait du bien....L'album n'est pas donné....

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