jeudi 18 août 2016

CYNDI LAUPER - par Pat Slade


Cyndi Lauper et les vraies couleurs par Pat Slade





L’extravagante




Avec Guy Hauray
J’ai toujours aimé les frappadingues et les allumés notoires comme Nina Hagen et autres artistes déjantés, et Cyndi Lauper fait partie de cette catégorie. Complètement folle, extravagante, imprévisible, elle a été une icône incontournable des années 80. Elle voit le jour en 1953 à New York dans le quartier de Brooklyn, elle grandira dans le Queens et puis à Ozone Park. Elle est très jeune quand ses parents divorcent, sa mère l’élèvera seule à partir de l’âge de cinq ans, mais les problèmes financiers la contraignent à placer Cyndi ainsi que son frère et sa sœur dans un pensionnat.

Très tôt, elle se réfugie dans la musique et écoute les œuvres de Billie Holiday, Ella Fitzgerald et les Beatles. A 12 ans, elle apprend à jouer de la guitare et commence à écrire des chansons. Ado, son goût pour la fantaisie vestimentaire et les délires capillaires la démarquera du commun des mortels et en fera une fille populaire. Peu à peu, sa passion pour la musique devient tellement envahissante dans sa vie qu’elle se désintéresse de l’école. Elle va suivre des études d’art et voyagera un peu. Elle reviendra à New York dans les années 70 et commencera à chanter avec des groupes locaux spécialistes en interprétation et animation. Elle se fera remarquer avec une reprise de Fleetwood Mac : «You make lovin’ fun». Mais un incident va remettre tout en question. En 1977, elle s’abîme les cordes vocales et se retrouve obligée de mettre sa carrière de chanteuse de coté et d'effectuer un break d’un an. Elle travaillera avec le coach vocal Katie Agresta et le fondateur du Neuro Coaching Guy Hauray (Qui s’occupera aussi de Tina Turner). Après un travail intensif, elle va retrouver sa voix et peut voir sa carrière sous des cieux plus cléments. 

Elle rencontre le saxophoniste John Turi (Qui plus tard jouera avec Aérosmith et composera pour Black Sabbath) et ensemble, ils forment le groupe Blue Angel qui tournera au Etats Unis et assurera la première partie de Joe Jackson lors de sa tournée en Europe. La maquette de leur album tombera entre les mains de Roger Massarky le producteur du Allman Brothers Band qui les fera signer chez Polydor Records. Un album éponyme sortira en 1980 mais le succès ne sera que mineur. Le groupe décide de se séparer de leur manager qui les attaque en justice pour rupture de contrat. Criblés de dettes les Blue Angel se séparent. Cyndi Lauper vivra d’expédients et de petits boulots dans des magasins de détails tout en chantant dans les restaurants et les clubs locaux de New York.


Son style vocal unique et ses quatre octaves de tessiture vont croiser la route de David Wolff qui deviendra son manager, mais aussi son boyfriend et futur mari. Il lui fait décrocher un contrat chez Columbia et, en 1983, elle sort son premier album solo «She’s  So Unusual» avec les singles «Girls Just Want To Have Fun» et «Time After Time». L’album va se répandre sur la planète comme une trainée de poudre, en partie grâce à sa nouvelle image Wave/Punk. Avec 15 millions de copies vendues, «She’s So Unusual» n’est qu’un condensé de hits, « She Bop», «Money Change Everything» et «When You Were Mine» une reprise d’un titre de Prince, avec cet album Cyndi Lauper devient la première artiste de l’histoire à classer cinq hits au top ten du Bilboard. Et les clips ne font que rajouter de l’huile sur le feu. David Wolff saura gérer les affaires de sa protégée, lui fera signer des contrats avec des sponsors à la mode, entre autre avec la WWF (World Wrestling Federation), un organisme de catch américain. Et dans le clip «Girls Just Want To Have Fun» Captain Lou Albano, un grand nom du catch des années 80  fait une apparition. Pour MTV, les clips de Cyndi Lauper sont du pain béni, pour preuve elle remportera l’Award de la meilleure vidéo en 1984. Elle fera la une du Time et de Newsweek avec le titre «Woman in rock of the year». Elle sera sollicitée par Steven  Spielberg pour assurer le poste de directrice musicale du film dont il a crée l’histoire : «The Goonies». La BO fera un tabac avec le titre phare «The Goonies ‘R’ good enough». Elle apparaitra la même année avec un panel de stars au phénomène «USA for Africa» avec le titre «We are the World».

A partir de 1986, elle va chercher à sortir de son image de chanteuse exubérante et décalée, elle sort l’album «True Colors» qui se vendra à 3 millions d’exemplaires aux Etats-Unis et à 12 millions dans le reste du monde. Le titre «True Colors» deviendra plus tard un hymne pour la communauté gay et lesbienne. Cyndi Lauper apparait souvent dans les différente Gay pride des Etats-Unis et du Canada. Quatre singles seront déclinés de cet album dont une reprise de Marvin Gaye «What’s Going On» et «Blue Boy» ou elle fera don des recettes de la chanson pour la recherche sur le sida.   

Deux ans plus tard, elle s’essaye au cinéma et joue dans «Vibes» une comédie sans prétention avec Jeff Goldblum (le savant fou de La mouche) et Peter Falk (Columbo). Mais elle reviendra à la chanson avec un nouvel album «A Night To Remember», un disque aux sonorités plus rock. Les six singles tirés de l’album n’auront pas le succès escompté hormis «I Drove All Night» une reprise de Roy Orbison. Elle en vendra quand même 300.000 exemplaires rien qu’aux États-Unis. Le 21 juillet 1990, on la retrouve sur la scène du concert «The Wall» de Roger Water à  Berlin et elle chantera le hit «Another Brick In The Wall» en compagnie de Thomas Dolby ainsi que «The Tide Is Turning» avec Joni Mitchell, Bryan Adams et Van Morrison. Elle va aussi se lier d’amitié avec Yoko Ono et participera au concert en hommage à John Lennon à Liverpool, elle chantera «Hey Bulldog» et «Working Class Héro». 

Le temps passant, elle aura du mal à conserver le succès qu’elle avait dans les années 80, elle va rencontrer David Thornton sur le tournage d’un film «Off And Running». Ce dernier deviendra son mari et manager. En 1992 elle est sur l’adaptation anglaise de Starmania : «Tycoon» ou elle reprendra le rôle de Fabienne Thibeault «Le Monde Est Stone» (The World Is Stone).

Le quatrième album «Hat Full Of Stars» montre une Cyndi Lauper plus sage par l’image qu’elle dégage, mais sa musique est toujours aussi attrayante. Elle se permet même d’ajouter des instruments rarement rencontrés dans le rock, sur le titre «That’s  What I Think», notamment de la flûte a bec alto. Il se vendra à six millions d’exemplaires dans le monde. Elle disparaît le temps de devenir maman et de mettre la main a son nouvelle album «Sisters Of Avalon», un album très tourné vers la communauté gay et lesbienne, le titre «Ballad Of Cléo and Joe» raconte les complications de la double vie d’un drag queen, «Brimstone And Fire» peint le portrait d’une relation lesbienne, «Say A Prayer» a été écrit pour un de ses amis mort du sida et «Unhook The Stars» servira à la cérémonie de clôture des Gay Games IV à New York. C’est aussi à cette époque que Cyndi Lauper apprend le dulcimer. L’album ne fera pas d’énormes recettes, mais fera de la chanteuse une icône très plébiscitée auprès de la communauté gay à travers le monde.

Et elle va doucement disparaître de la scène médiatique. Elle fera une tournée avec Cher, assumera la première partie de la tournée de Tina Turner, fera quelques films et apparaîtra dans certains épisodes de série. Elle réapparaît en 2003 avec «At Last» un album de reprise qui ira de Nina Simone «My Baby Just Cares for Me» à Edith Piaf «La Vie En Rose» en passant par un étrangissime mais non désagréable «If You Go Away (Ne Me Quitte Pas)» de Jacques Brel. L’année suivante, ce sera «Shine» l’album que presque personne ne connait, son label ayant mis la clé sous la porte, le disque ne sortira qu’au Japon, il est donc devenu un objet de collection.
«The Body Acoustic» : le très bon album de ses grands titres en acoustique, celui d’une Cyndi Lauper qui a pris de la maturité. Elle va moins enregistrer, en moyenne un album tout les deux ans, mais elle ne disparait pas de la scène pour autant, le lundi 11 juillet 2016, elle était en concert au grand Rex à Paris (Merci à Olivier pour les vidéos du concert sur FB).

Personnellement, je pense que Cyndi Lauper à souffert de l’arrivée un an après elle de Louise Ciccone dite Madonna. Autant la première à joué sur l’extravagance avec une pop humoristique, des textes recherchés et des ballades émouvantes que la deuxième que l’on surnomme The Queen Of Pop a repris à  ses débuts le même look que Cyndi Lauper  et le même genre de pop, mais ses titres ne m’ont jamais touchés. Peut être est-ce parce que j’aime le petit grain de folie qu’il existe chez certains artistes ? ? Surement !!!

Cyndi Lauper, la madame foldingue à la voix d’or de la pop musique.   





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