Cyndi Lauper et les vraies couleurs par Pat Slade
Avec Guy Hauray |
Très tôt, elle se réfugie dans
la musique et écoute les œuvres de Billie Holiday,
Ella Fitzgerald et les Beatles.
A 12 ans, elle apprend à jouer de la guitare et commence à écrire des chansons.
Ado, son goût pour la fantaisie vestimentaire et les délires capillaires la
démarquera du commun des mortels et en fera une fille populaire. Peu à peu,
sa passion pour la musique devient tellement envahissante dans sa vie qu’elle se désintéresse de l’école. Elle va suivre des études d’art et voyagera un peu.
Elle reviendra à New York dans les années 70 et commencera à chanter avec des
groupes locaux spécialistes en interprétation et animation. Elle se fera remarquer
avec une reprise de Fleetwood Mac : «You make lovin’
fun». Mais un incident va remettre tout en question. En 1977, elle s’abîme les cordes vocales et se retrouve obligée de mettre sa carrière de chanteuse de coté et d'effectuer un
break d’un an. Elle travaillera avec le coach vocal Katie
Agresta et le fondateur du Neuro
Coaching Guy
Hauray (Qui s’occupera aussi de Tina Turner). Après un travail intensif, elle va
retrouver sa voix et peut voir sa carrière sous des cieux plus cléments.
Elle rencontre le saxophoniste John Turi (Qui
plus tard jouera avec Aérosmith et composera pour Black
Sabbath) et ensemble, ils forment le groupe Blue Angel
qui tournera au Etats Unis et assurera la première partie de Joe Jackson lors de sa tournée en Europe. La maquette
de leur album tombera entre les mains de Roger Massarky
le producteur du Allman Brothers Band qui les
fera signer chez Polydor Records. Un album éponyme sortira en 1980 mais le succès ne sera que mineur.
Le groupe décide de se séparer de leur manager qui les attaque en justice pour
rupture de contrat. Criblés de dettes les Blue Angel
se séparent. Cyndi
Lauper vivra d’expédients et de petits boulots dans des magasins de
détails tout en chantant dans les restaurants et les clubs locaux de New York.
Son style vocal unique et ses
quatre octaves de tessiture vont croiser la route de David Wolff qui
deviendra son manager, mais aussi son boyfriend et futur mari. Il lui fait décrocher un contrat
chez Columbia et, en 1983, elle sort
son premier album solo «She’s So Unusual»
avec les singles «Girls Just Want To Have Fun» et «Time After Time». L’album va se
répandre sur la planète comme une trainée de poudre, en partie grâce à sa
nouvelle image Wave/Punk. Avec 15 millions de copies vendues, «She’s So Unusual»
n’est qu’un condensé de hits, « She Bop», «Money Change Everything» et «When You Were
Mine» une reprise d’un titre de Prince, avec cet album Cyndi Lauper
devient la première artiste de l’histoire à classer cinq hits au top ten du
Bilboard. Et les clips ne font que rajouter de l’huile sur le feu. David Wolff saura gérer les affaires de sa protégée, lui fera signer des contrats avec des sponsors à la mode, entre autre avec la WWF (World Wrestling Federation), un
organisme de catch américain. Et dans le clip «Girls Just Want To Have Fun» Captain Lou Albano, un grand nom du catch des années
80 fait une apparition. Pour MTV, les clips de Cyndi Lauper sont du pain béni,
pour preuve elle remportera l’Award de la meilleure vidéo en 1984. Elle fera la une du Time et de
Newsweek avec le titre «Woman in rock of the year». Elle sera
sollicitée par Steven
Spielberg pour assurer le poste de directrice musicale du film
dont il a crée l’histoire : «The Goonies». La BO fera un tabac avec le
titre phare «The
Goonies ‘R’
good enough». Elle apparaitra la même année avec un panel de stars au
phénomène «USA
for Africa» avec le titre «We are the World».
A
partir de 1986, elle va chercher à
sortir de son image de chanteuse exubérante et décalée, elle sort l’album «True Colors»
qui se vendra à 3 millions d’exemplaires aux Etats-Unis et à 12 millions dans
le reste du monde. Le titre «True Colors» deviendra plus tard un hymne pour
la communauté gay et lesbienne. Cyndi Lauper apparait souvent dans les
différente Gay pride des Etats-Unis et du Canada. Quatre singles seront déclinés de
cet album dont une reprise de Marvin Gaye «What’s Going On»
et «Blue Boy»
ou elle fera don des recettes de la chanson pour la recherche sur le
sida.
Deux ans plus tard, elle
s’essaye au cinéma et joue dans «Vibes» une comédie sans prétention avec Jeff Goldblum (le savant fou de La mouche) et Peter
Falk (Columbo).
Mais elle reviendra à la chanson avec un nouvel album «A Night To Remember», un disque
aux sonorités plus rock. Les six singles tirés de l’album n’auront pas le
succès escompté hormis «I Drove All Night» une reprise de Roy Orbison. Elle en vendra quand même 300.000
exemplaires rien qu’aux États-Unis. Le 21 juillet 1990, on la retrouve sur la scène du concert «The Wall» de Roger Water à
Berlin et elle chantera le hit «Another Brick In The Wall» en compagnie de Thomas Dolby ainsi que «The Tide Is Turning» avec Joni Mitchell, Bryan Adams
et Van Morrison. Elle va aussi se lier d’amitié
avec Yoko Ono et participera au concert en
hommage à John Lennon à Liverpool, elle chantera
«Hey Bulldog»
et «Working
Class Héro».
Le temps passant, elle aura
du mal à conserver le succès qu’elle avait dans les années 80, elle va
rencontrer David Thornton sur le tournage d’un
film «Off And
Running». Ce dernier deviendra son mari et manager. En 1992 elle est sur l’adaptation anglaise
de Starmania : «Tycoon» ou elle reprendra le rôle de Fabienne Thibeault «Le Monde Est Stone» (The World Is Stone).
Le
quatrième album «Hat
Full Of Stars» montre une Cyndi Lauper plus sage par
l’image qu’elle dégage, mais sa musique est toujours aussi attrayante. Elle se
permet même d’ajouter des instruments rarement rencontrés dans le rock, sur le
titre «That’s What I Think», notamment de la flûte
a bec alto. Il se vendra à six millions d’exemplaires dans le monde.
Elle disparaît le temps de devenir maman et de mettre la main a son nouvelle
album «Sisters
Of Avalon», un album très tourné vers la communauté gay et
lesbienne, le titre «Ballad Of Cléo and Joe» raconte les
complications de la double vie d’un drag queen, «Brimstone And Fire» peint le
portrait d’une relation lesbienne, «Say A Prayer» a été écrit pour un de ses amis mort
du sida et «Unhook
The Stars» servira à la cérémonie de clôture des Gay Games IV à
New York. C’est aussi à cette époque que Cyndi Lauper apprend le dulcimer. L’album ne fera
pas d’énormes recettes, mais fera de la chanteuse une icône très plébiscitée
auprès de la communauté gay à travers le monde.
Et elle va doucement
disparaître de la scène médiatique. Elle fera une tournée avec Cher, assumera la première partie de la tournée de Tina Turner, fera quelques films et apparaîtra dans
certains épisodes de série. Elle réapparaît en 2003 avec «At Last» un album de reprise qui ira de Nina Simone «My Baby Just Cares for Me» à Edith Piaf «La Vie En Rose» en passant par un étrangissime mais non
désagréable «If
You Go Away (Ne Me Quitte Pas)» de Jacques
Brel. L’année suivante, ce sera «Shine» l’album que presque personne ne
connait, son label ayant mis la clé sous la porte, le disque ne sortira qu’au
Japon, il est donc devenu un objet de collection.
«The Body Acoustic»
: le très bon album de ses grands titres en acoustique, celui d’une Cyndi Lauper qui a pris de la
maturité. Elle va moins enregistrer, en moyenne un album tout les deux ans,
mais elle ne disparait pas de la scène pour autant, le lundi 11 juillet 2016,
elle était en concert au grand Rex à Paris (Merci
à Olivier pour les vidéos du concert sur FB).
Personnellement,
je pense que Cyndi
Lauper à souffert de l’arrivée un an après elle de Louise Ciccone dite Madonna. Autant la première à joué sur l’extravagance
avec une pop humoristique, des textes recherchés et des ballades émouvantes que
la deuxième que l’on surnomme The Queen
Of Pop a repris à ses débuts le même
look que Cyndi
Lauper et le même genre de pop, mais ses titres ne m’ont
jamais touchés. Peut être est-ce parce que j’aime le petit grain de folie qu’il
existe chez certains artistes ? ? Surement !!!
Cyndi Lauper, la madame foldingue à la
voix d’or de la pop musique.
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