UNE CHRONIQUE POUR TOUS - par Pat Slade

- M’sieur Pat, m’sieur Pat, y a m’sieur rockin et m’sieur Claude qui veulent vous causer, je ne sais pas ce que vous avez fait, mais ils tirent une tête… !

- Ah ? Je pense surement que c’est au sujet de ma chronique sur la culture Gay ! Je pense qu’ils ont peur que cela crée une polémique auprès de certains lecteurs. Pourtant, je ne prends pas position (Ce n’est pas dans l’esprit du Débloc’), je n’exprime que ce que j’entends sur les ondes radio et télévisés. Après, je ne peux pas empêcher les gens de penser  ce qu’ils veulent, c’est leur droit. Si c’est cela qui fait peur, la prochaine fois, je parlerais de l’éducation national dans la chanson, mais la aussi je risque d’avoir tous les rectorats de France sur le dos.

Quand la musique est gaie

Quels sont les points communs entre Holly Johnson (Frankie Goes To Hollywood), Marc Almond (Soft Cell), Tracy Chapman et Luis Mariano ? Vous ne voyez pas ? Alors plus simple, les points communs entre Freddy Mercury, Georges Michael, Jimmy Somerville, Elton John et Boy George ? Oui, tous ces chanteurs (euses) sont gays. Dans une époque ou la liberté de se marier est désormais la même pour tous, je voulais faire un petit tour du coté de la culture Gay. Mais je ne m’étendrais pas au delà de nos frontières. Je ne m’aventurerais pas sur le terrain glissant des évènements de 2013 avec lesquels les médias nous ont gavés, ce n’est pas la le but de ma chronique. Quant à la chanson traitant de ce qui fut le microcosme gay, elle fut le plus souvent interprétée par des hétéros que par les homos eux-mêmes. Une des plus connue étant Charles Aznavour avec «Comme ils disent». Et puis toute compte-fait, Culture gay ? Culture hétéro ? Franchement, cela n'est qu'une pseudo frontière qui n'a aucun sens ; culture tout simplement avec la mise en musique et en paroles de tous les sujets touchant l'humain...

Pour rajouter à cette chanson d'Aznavour, la rue Sarasate située dans le 15^e arrondissement de Paris, tient son nom d’un violoniste virtuose Espagnol mort en 1908, Pablo de Sarasate. Écrite en 1972, l’auteur chanta la difficultés et les déboires d’un homme, un vieux garçon  qui vit chez sa mère et qui est travesti de surcroît. Chantée sur un ton presque dramatique, la chanson fit un triomphe. A cette époque, l’homosexualité était encore un sujet sensible et tabou, même certaines personnes prenaient encore ça pour une maladie ou une perversité (c'est encore souvent le cas). La même  année, on fustigeait Michel Polnareff qui montrait son arrière train sur les murs de la capitale. Où va se nicher la bêtise, l’hypocrisie et l'obscurantisme ! 

Déjà, d’où viennent les couleurs du «Rainbow flag» ? Qui a eu l’idée d'utiliser ce pavillon polychrome comme symbole de la communauté homosexuelle qui comptait 8 couleurs au début ? Un homme, Gilbert Baker, artiste et activiste pour les droits civique, concevra le drapeau en 1978. Le rouge pour la vie, l’orange pour la guérison, le jaune pour la lumière su soleil, le vert pour la nature, le bleu pour la sérénité et l’harmonie et le violet pour l’esprit.

Les Fleurs du mâle

La France compte aussi son lot d’artistes homos. Qui aurait pu croire qu'un artiste comme Charles Trenet aimait plus les garçons que les femmes ? Un homme comme Jean Sablon, qui fut l’un des premiers crooners français dans les années 30 – 40, avec son physique à la Guy William (Le Zorro de Walt Disney), à la petite moustache fine, au sourire Gibbs, toujours tiré à quatre épingles et avec une voix qui faisait tomber toute les femmes en pâmoison, lui aussi avait des amitiés particulières comme l'a si bien écrit Roger Peyrefitte ?

Le prince de l’opérette Luis Mariano, celui qui chantait la beauté d’une belle de Cadix, genre de Carmen qui au contraire de l’héroïne de Prosper Mérimée  ne voulait pas d’un amant (Chi-ca ! Chi-ca ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay ! ♫ ♪), entretenait une liaison depuis 1949 avec son chauffeur et ami. Un autre prince, celui de la chanson de charme, André Claveau avec son «Cerisier rose et pommier blanc» qui comme Jean Sablon fit tourner la tête des demoiselles avec sa voix chaude, le Bing Crosby bleu blanc rouge avait une préférence masculine. Dario Moreno, la rondeur joviale, le Sancho Panza de Brel, le maçon viril pote d’Yves Montand dans «Le salaire de la peur» et le chanteur de «Si tu vas à Rio», cachait à peine son homosexualité.

Les disciples de Lesbos

Et les dames ? Suzy Solidor sera la figure emblématique dans les années 30 de «La garçonne», symbole des amours lesbiens. Yvonne George, chanteuse Belge décédée en 1930, grande amie de Robert Desnos, ne cachera pas son émancipation dans ses textes. On suppose aussi que Fréhel et Damia étaient (petites) amies, mais n’ayant eu aucune confirmation dans mes diverses investigations, je préfère m’abstenir pour ne pas de donner des informations qui seraient fausses. Mick Micheyl l’ancienne meneuse de revue, Colette Mars chanteuse et personnage de la vie nocturne des années 50-60... et beaucoup d'autre encore, on pensait que toutes ces femmes étaient des croqueuses d'hommes...

La génération Homo sapiens

Homo sapiens qui veut dire en latin : Homme savant ou homme moderne. Avec le temps, l’image de L’homosexualité est sortie de son ghetto grâce à des écrivains comme Jean-Louis Bory avec son livre «Le pied» ou Cyril Collard  et ses «Nuits Fauves» mort du Sida en 1993 au niveau 12 de  l’hôpital Bichat dans le service des maladies infectieuses (Aile est), j’étais moi-même hospitalisé au même étage dans l’aile ouest le jour de son décès.

Les chanteurs et les chanteuses gay du XXI ème siècle font leurs «Coming-out». Il est plus facile de nos jours de parler de sa préférence sexuelle que de la tenue de son compte en Suisse (Pour ceux qui en on un). Catherine Lara, Juliette, Hervé Vilard, Patrick Juvet, Eric Morena, Dave ne cachent pas leur homosexualité, certains restent plus discret comme le hollandais Dick Annegarn, le breton Yann-Fanch Kemener, Etienne Daho ou Jean Guidoni...

Beaucoup d’artistes ont eu une image "Gay" collée par le public (Comme pour Amanda Lear qui à une époque était prise pour un homme). Les textes de leurs chansons et leur image auprès du public homosexuel on fait que, systématiquement, les gens leur ont collé une étiquette. 
L’exemple le plus flagrant étant le cas de Mylène Farmer, certains de ses textes à connotation saphique et son image très controversée font d’elle une icône du public Gay. Pourtant elle n’est pas lesbienne, peut être bisexuelle, mais je n’irai pas vérifier. Autre personnage admiré et adulé des Gay, Dalida. La première avant la précédente à avoir eu un public élargi aux diverses communautés. Son coté bi et militante active des droits homosexuels y seront pour quelque chose. Juliette Gréco qui dans une interview pour le journal allemand «Die Zeit» expliquait  qu’elle avait eu des relations avec des femmes «Pour ne pas mourir idiote». Marie-Paule Belle qui révélera sont homosexualité chantera Barbara qui de son vivant défendra les droits homos et mènera un combat contre le Sida. Elle écrira une chanson dans ce sens : «Sid’Amour à mort».

Enfin de compte, Homo, Hétéro ou même bi, le talent reste le talent quelques soient les personnalités et leurs désirs les plus intimes, les différences...