Fish Se Raccroche aux Branches
On va encore me dire que j’ai
du retard dans mes livraisons ! mais je voulais parler d’un des plus beaux
concerts qu’il m’a été de voir. En décembre 1987, j’étais au Palais Omnisports de Paris Bercy pour aller voir
ce qui était considéré à l’époque comme le top du progressif et du néo-prog
confondus : Marillion. Le groupe surfait depuis 1985 sur le succès de l’album «Misplaced Childhood» et venait de sortir
depuis peu «Clutching
at Straws».
La
seule chose que le public ne savait pas, c’est que ce serait le dernier album
et la dernière tournée avec Fish le géant
écossais.
Ce
quatrième album sera surement l’un des plus beaux et des plus sombres qu’ils
aient pus sortir. «Clutching at Straws» (Se raccrocher aux branches) autrement dit à des choses dérisoires.
Est-ce un concept-album ? L’histoire de Torch,
un personnage sorti tout droit de l’imagination de Fish,
qui est un écrivain en manque d’inspiration et qui passe ses nuits dans les
pubs en noyant ses échecs dans l’alcool. Torch
le double maudit de Fish ? Un album
autobiographique ?
On
commence avec «Hôtel
Hobbies» et «Warm Wet Circle» et Torch qui regarde autour de lui l’entourage, la fange dans
laquellle il erre et la vie qu’il mène «The
warm wet circles… (Les milieux humides et chauds…)». «That Time of the Night (The Short Straw)» et «Going Under» où Torch explique
comment il a pu tomber si bas et ses dérives dans l’existence.
«Just for a Record» Torch exorcise le personnage qu’il était et commence
à faire son coming-out «Just
for a record, I’m gonna change my life
around… (Pour la petite histoire que je vais changer de vie…)». Et puis la Russie, ou plutôt l’URSS
avec «White Russian», Torch y a t’il
voyagé ? On y parle de guerre froide, de goulag et de White Russian : le
cocktail à base de vodka, de liqueur de café et de crème (Le même que boit Le Duc dans
«The Big Lebowski»). Ce titre est-il à part dans l’histoire ? Ou est-ce
un clin d’œil à la boisson favorite de son héros dipsomane ?
Le hit de l’album sera «Incommunicado» avec un Torch à la recherche de la
reconnaissance de sa gloire passée : «I’m
a Marquee veteran, a multimedia bonafide celebrity… (Je suis un vétéran de
renom, une célébrité de bonne foi des multimédias…)». «Torch song» avec Torch qui parle avec son médecin qui lui signale que s'il continue à
maintenir ce mode de vie, il n’atteindra jamais 30 ans. «Slainte Mhath» Un titre qui porte le nom d’un bar à Edinburgh, avec une musique qui
décoifferait un chauve et la puissante voix de Fish qui va décrocher les araignées. «Sugar Mice» musicalement le plus beau titre de l’album où notre
héros noie dans l’alcool les morceaux de sa vie sentimentale et le regret de ne
pouvoir voir ses enfants. «The Last Straw» avec un Torch qui parle de sa vie et de ses travers et en fait une généralité «Are we too far gone, are
we so irresponsible (Sommes-nous
allés trop loin, sommes nous si irresponsable…)». Un album qui se termine dans un «Happy Ending» une fin heureuse… avec plutôt un rire cynique qu’autre chose.
La
pochette de l’album comporte des «Invités» qui se mélangent au groupe comme Robert Burns, un poète
écossais du XVIIIème siècle, Dylan Thomas, écrivain et poète Gallois, le romancier
américain Truman Capote
et le comédien satiriste Lenny Bruce. Au dos de la pochette, John
Lennon, James Dean et Jack Kerouac, trois célébrités reconnues. Les
inspirations de Fish pour les paroles de l’album
auquel il fera des allusions comme dans «Torch Song» : «Read
some Kerouac…» (Lisez un
certain Kerouac…).
Un
album qui sera très bien reçu et recevra des critiques élogieuses. Le journal Rolling Stones le
classera n°37 des 50 meilleurs albums de rock prog de tous les temps. J’ai
surtout parlé de l’histoire de l’album, mais pour ce qui est de la musique,
c’est encore mieux… de «Warm Wet Circles» à «White Russian» en passant par le
bondissant «Icommunicado»
et le magnifique «Sugar Mice» ce quatrième album de Marillion est le plus abouti,
le plus fini, le plus léché. Avec le guitariste Steve
Rothery qui sort des arpèges à la manière d’un Steve
Hackett à l’époque de Génésis, Mark Kelly et ses claviers omniprésents et surtout la
voix de Fish qui prédomine.
Un
album qui aura droit à une réédition en double CD en 1999 avec des titres additionnels et une version vinyle en 2013.
Marillion la machine live
Marillion à Bercy 14/12/1987 |
Marillion
sur scène, c’est un spectacle total, interdit de s’absenter pour besoin naturel
pendant un de leur concert. C’est comme si vous alliez voir un film et que vous
vous absentiez au moment où le héros embrasse sa dulcinée. Les talking de Fish, le jeu de scène, une sono de première qualité (Et pourtant le son de Bercy est loin d’être
le meilleur !), des décors,
des lumières comme je n’en avais jamais vues avant (Et comme je n’en verrais
jamais plus !). Pour ce faire une idée, il suffit de regarder le DVD
du spectacle de Marillion
«Live From
Loreley». Mais ce dernier, même s'il est très bon, a été filmé en
extérieur et la différence se fait tout de suite sentir. Mais Marillion
n’est plus Marillion
depuis le départ de Fish, je ne dis pas que Steve Hogarth est mauvais, loin de là, mais je trouve
qu’il a moins de charisme que le géant écossais. En première partie, nous eûmes
le groupe Dalbello (Lisa Dalbello), c’est triste à dire,
mais je n’en ai aucun souvenir et je ne trouve aucune trace de ce groupe. Marillion
jouera une partie de « Clutching at Straws» et reprendra ses
classiques de scène :
Set list :
Set list :
01 The Thieving Magpie
(La Gazza Ladra)
02 Assassing
03 White Russian
04 Sugar Mice
05 The Last Straw
06 Hotel Hobbies
07 Warm Wet Circles
08 That Time Of The Night (The Short Straw)
09 Misplaced Childhood (Part 1)
10 Fugazi
11 Incommunicado
12 Garden Party
13 Market Square Heroes
02 Assassing
03 White Russian
04 Sugar Mice
05 The Last Straw
06 Hotel Hobbies
07 Warm Wet Circles
08 That Time Of The Night (The Short Straw)
09 Misplaced Childhood (Part 1)
10 Fugazi
11 Incommunicado
12 Garden Party
13 Market Square Heroes
Hello mon poto, j'y étais également à Bercy ce soir là ....
RépondreSupprimerEt comme souvenirs ? As tu les mêmes ??
SupprimerJ'y étais également. C'était géant, un véritable voyage. Je n'ai jamais trouvé les mots pour "parler" de ce concert. Merci pour ce partage
SupprimerCher(e ?) anonyme, je suis exactement dans le même état d'esprit pour définir ce magnifique concert et cela même après 29 ans !!
SupprimerUne anonyme...
SupprimerNous avons eu beaucoup de chance. J'ai revu Fish (seul) à l'Olympia. Pour moi également, Marillion a disparu avec le départ de Fish, l'immense Fish.
29 ans et pourtant je m'en souviens parfaitement... on n'oublie pas le bonheur, la preuve !
En effet, les merveilleux souvenirs ne disparaissent jamais ...
SupprimerQuel fantastique album et quel fantastique groupe était ce Marillion là ! Bien sûr l'autre Marillion aura aussi réussi d'autres beaux albums avec le remplaçant de Fish, mais rien ne sera plus jamais comme avant. L'énergie et l'aspect introspectif du groupe a cette époque aura ensuite cédé sa place a une une forme de Pop Ambiante bien trop souvent porté par des relents par trop mélancoliques selon moi. J'ai d'ailleurs beaucoup plus suivi Fish au cours de sa carrière en solo. Mais même là, rien ne sera jamais parvenu a hauteur de cette alchimie qui émanait entre ces 5 musiciens. Malheureusement aussi, Fish chante aujourd'hui comme une savate.
RépondreSupprimerA la votre !
sont deuxième solo "Internal Exile" et sont dernier en 2013 "A Feast of Consequences" sont de très bon albums. Je trouve que sa voix est plus proche de Peter Gabriel vieux qu'autre chose.
RépondreSupprimerJe parlais surtout de sa voix désastreuse en concert principalement. C'est drôle mais Internal Exile compte parmi ceux que j'aime le moins de sa discographie, même s'il possède de très bonnes choses. Mon choix se portera sur Sunsets on Empire (1997), Raingod with Zippo's (1999) et 13th Star (2007).
RépondreSupprimerJ’achèterais surement un de ces jours ce fameux Feast of Consequences dont j'ai lu beaucoup de très bons avis.
Je regrette de ne pas maîtriser l’anglais comme d'autres, tant je sais a quel point les textes de Fish ont toujours été d'une grande richesse.
PS: La filiation avec la voix de Peter Gabriel a toujours été chez le géant écossais me semble-t-il ? Ce qui lui aura été souvent reproché par ses détracteurs. Son maquillage dans les premières années de Marillion y étant pour beaucoup aussi.