BUNNY, OPERATION PUSSY de Joonas Makkonen (2015) par Luc B.

On connait les séries B, les séries Z, mais là… il manque une lettre à l’alphabet pour qualifier cette chose… BUNNY THE KILLER THING en VO, mais j’adore le titre français BUNNY, OPERATION PUSSY, tout en poésie. C’est un film d’horreur finlandais réalisé par… ça vous intéresse vraiment le nom du réalisateur ? Bon, okay : Joonas Makkonen, également scénariste et acteur. Il en avait fait une première version en 2011, un court métrage.

C’est un slasher, un film dont les jeunes protagonistes vont se faire dézinguer les uns après les autres, dans un flot continu d’hémoglobine et hurlements d'épouvante. La première séquence évoque FRANKENSTEIN, avec savant fou et expérience, d'où le lapin... Mais je ne vais pas vous gâcher le suspens. 

Ensuite, on déroule le scénario inhérent au genre : un groupe de garçons et filles s’isolent dans une cabane paumée au fond des bois, pour boire des coups et en tirer, aussi. On a donc droit à quelques scènes de cul, soft, une paire de loches, ou deux, par-ci par-là qui se ballottent, les classiques tourtereaux sous la douche, le traditionnel allez les filles, faites-vous des trucs, ça nous existe. Jusque-là, ça va, le cahier des charges est respecté. Et pis il fait un peu frais dehors, on ne leur reprochera pas de vouloir se réchauffer un peu. 

Y’a aussi un groupe d’anglais qui débarque, et se joint à la fête. Bizarres les engliches, pas francs. Tueur il y a, forcément, sinon, comment voulez-vous décimer le casting. Et le tueur est un… lapin géant et priapique. D’où le titre, le « Bunny » et le « pussy » en question, puisque la peluche monstrueuse hurle « de la chatte, de la chatte ! » en guise de cri de guerre !

Le bestiau libidineux devient fou dès qu’il voit un sexe féminin. Ou croit en voir un, car visiblement le lapin est myope ou un peu con. Si un gars arbore un tee shirt au motif tendancieux – le film est de très bon goût – le voilà coursé par le Bunny en rut, chibre à la main (y’a même des plans subjectif avec la bite du monstre au premier plan !) à travers la steppe enneigée. Quand le mec comprend pourquoi le lapin lui en veut, il se dessape, pensant être plus malin. Mais non.

Le film devient une suite de scènes gore, les p'tits jeunes finissent dans des états lamentables (c’est assez dégueulasse, je ne peux pas tout dire !), le terme « bouffer de la chatte » n’est pas ici un vain mot. Y’a un gars qui se fait culbuter par une voiture de flics, qui avaient entendu le message d’alerte à propos du oryctolagus cuniculus (le nom latin du lapin, ça s'invente pas...), et dont le trois pièces-cuisine reste accroché aux essuie-glaces ! Rien ne nous sera épargné, jusqu'au Noir de la troupe, armé d'un braquemart sur-dimensionné, et qui s'en sert de massue !

Ce qui fascine le plus, c’est ce garenne sex-addict, joué par un mec en costume, entre les jambes duquel l’accessoiriste a cousu un gode XXL. C’est tellement affligeant que ça en devient drôle. Il a trouvé du fric pour tourner ça, le mec ??? Le pire, c’est que l’image est plutôt travaillée, en scope, et que le film a fait le tour des festivals spécialisés. On ne sait pas s’il a fini aux Hot d’Or, ou à Avoriaz…

Subjugué par la surenchère scabreuse, c'est la curiosité malsaine qui nous fait tenir, car l'histoire, on s'en cogne. On attend de savoir si le bouffeur de carottes terminera en blanquette, au four, tartiné de moutarde et enveloppé de papillotes. Ce lapin-mutant ne réfléchissant qu’avec sa queue - pas le petit truc en boule tout mignon - ça ne va pas être très difficile de lui tendre un piège, ce stupide animal n’ayant visiblement pas lu La Chèvre de monsieur Seguin.

Le serial-violeur à grandes oreilles finira par payer par où il a pêché… ouille, mais le film n'est pas fini, non, non, hélas, ça continue, on retrouve le labo du savant tripoteur d'ADN avec quelques dégueulasseries en bonus ! 

A la question, mais comment en es-tu arrivé à regarder un film pareil, je répondrai… pas. J’ai ma pudeur. Si vous êtes amateur du genre, ne vous privez pas de cette pièce de choix. Mais attention, c’est vraiment très con et très crade. On éloigne les enfants, évidemment. Pas que, on éloigne un maximum de monde !! Ma prochaine expérience sera de regarder sans rire - et le calepin à la main pour prendre des notes - ZOMBEAVERS (2014) à propos de castors zombie tueur de filles en bikini. Oui, oui, ce film existe ! 

couleur  -  1h35  -  scope 2:35

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