MICHAEL FALZARANO I got blues for ya (2016)

 Michael Falzarano est loin d'être un débutant même si son nom ne vous dit sans doute rien, voila en effet plus de 40 ans qu'il arpente avec ses guitares les scènes avec Hot Tuna (depuis 1990), New Riders of the Purple Sage (depuis 2004), le Jorma Kaukonen Trio ou les Memphis Pilgrims. Musicien de studio et de tournée demandé, il a ainsi joué entre autres avec John Lee Hooker, Dr John, Greg Allman, David Crosby, Warren Haynes et Dereck Trucks. On pourrait le qualifier de second couteau ou d'homme de l'ombre et il publie là seulement son troisième album solo.

12 titres au menu: 10 originaux et 2 reprises: "Death don't have no mercy" du Révérend Gary Davis et "Let's work together" de Wilbert Harrison (1962, rendue célèbre par Canned Heat en 70). Quant je parlais d'album solo le terme est inexact au vu de la pléiade de musiciens qui accompagnent Falzarino qui a dû faire venir tous ses copains sur cet album, 5 ou 6 batteurs et bassistes différents, des guitaristes, des joueurs de fiddle, mandoline ou farfisa, des choristes, et sur la moitié des titres Professor Louie (piano et orgue Hammond).

Avec le CV du bonhomme on pourrait s'attendre à du blues rock imprégné de country rock, de folk ou encore de touches southern, alors voyons ce qu'il en est:

source: michaelfalzarano.com

Ça démarre fort avec "The night King Curtis died" qui rend hommage au légendaire saxophoniste assassiné en Août 1971, un mid tempo assez lourd, presque du Bo Diddley beat, avec éclairs de guitares et descentes de slide (Kane Daily), un titre très fort.

Encore guitare et slide en avant sur le blues rock titre "I got blues for ya" avant l'arrivée du Professor Louie et ses claviers sur "I never think about you", slow blues illuminée par une guitare à la Albert King (Josh Colow) et des chœurs féminins (Miss Marie) qui apportent une touche gospel. Changement de registre avec "Snake box boogie", rockin' boogie fumant, et "Big fish", country blues chaloupé avec slide (Kerry Kearney) et fiddle (Vassar Clements).

Place à la fête avec "We got a party going on" irrésistible avec son piano barrelhouse, ses chœurs à répondre, et son festival de guitares, de quoi faire bouger dans les juke joints!

Retour au blues rock avec "Good good lovin'" où slide et guitare s'entremêlent tout comme les voix de Falzarano et de Lisa Bouchelle; "Crossroads avenue" revisite la légende du Crossroads dans une ambiance presque Voodoo à la Dr John et de belles séquences d'harmonica (Charlie Wolfe). "The devil's gone fishin" nous ramène sur les rivages d'un Chicago blues classique à la Buddy Guy alors que "Death don't have no mercy" de Gary Davis est une jam acoustique recorded live avec beaucoup d'instruments (guitares, mandoline, fiddle), un grand moment de pur blues, avec un chant hanté de Falzarano. On termine avec "Trouble", un Texas blues enjoué et la reprise qui bouge tout autant de "Let's work together".

Voilà un bel abum qui par sa variété sort des standards du blues rock formaté et dégage un grand plaisir, celui qu'on dû avoir les musiciens à le jouer, et le notre à l'écouter. Les amateurs de guitare et slide se régaleront, on appréciera aussi les claviers du Professor Louie, les touches de fiddle et mandoline et la présence de Falzarano au chant et à la guitare, celui ci se révèlant un leader convaincant. Pas de doutes, ce Falzarano en a  dans le falzar.

ROCKIN-JL

avec Hot Tuna (Fazarano c'est le gars avec la casquette)