LADY H. 'Reconnection"

Si pour vous Saint Etienne évoque toujours Bernard Lavilliers, Manufrance et des poteaux carrés un soir de Mai 76 à Glasgow (*) c'est que vous avez mon âge (ou plus..) et qu'il est grand temps de se remettre au gout du jour. Avec par exemple ce  groupe stéphanois nommé Lady H., quatuor composé de Pierre-Jean Savin (chant, guitares), Laurent De Carvalho ( guitares), Elvina Frout (basse, violon) et Mathieu Desvignes (batterie, percus). Voici leur premier album, après un Ep fin 2014.
Pour situer un peu,  les influences reconnues de ces jeunes musiciens sont à chercher du coté des  Black Keys ou de Jack White (White Stripes) mais aussi en Angleterre ( Damon Albarn (Blur, Gorillaz), Radiohead..), soit du blues, du rock garage, de la brit pop alternative, bref de quoi faire un cocktail détonnant. Et de fait il nous pète à la gueule d'entrée avec "Train station", assez difficile à décrire ce qui prouve que ce groupe possède déjà un univers bien à lui, un morceau qui pourrait servir dans la  BO  d'un bon vieux western spaghetti crépusculaire  avec la touche apportée par le violon d'Elvina et un riff entêtant.

credit photo: Urbex42

 Autre qualité de ce groupe, sa facilité à se mouvoir d'un genre à l'autre, ainsi ce tube en puissance qu'est "High on heels"qui balance vraiment bien , à faire danser un cul de jatte, et qui ramène aux années disco et funk, à un Earth Wind & Fire mâtiné de Funkadelic, avec de beaux éclairs de guitares. "Trapped" possède aussi ce groove qui emballe ce pop rock élégant, un rien dandy, avec encore un bon travail de guitares. Avec "Desert of respite" le ton se durcit, les riffs s’acèrent, les guitares rugissent, on flirte avec  hard, garage et  punk ,  le chant est parfait aussi (d'ailleurs  à ce sujet, si pendant longtemps quand les français s’aventuraient à chanter en anglais c'était souvent désastreux voire pire, il semble qu'avec la nouvelle génération ce défaut s'estompe). "Boogie bogey man" dépote bien aussi, dopé au blues saturé mais nouveau changement de cap avec "Floating away" qui oscille entre  folk et modern' pop, tout comme "Monster wave" dont le violon apporte un  touche country bienvenue. Après cette petite pause retour aux choses sérieuses et au rock bien énervé  avec "Union town devil" puis "Dreaming machine" qui nous offre un gros solo de grattes et combine influences heavy seventies et britpop. Le morceau titre "Reconnection" offre de belles envolées instrumentales que l'on pourrait qualifier de progressives alors que "Wouldn't it be nice" qui n'est pas une reprise des Beach Boys, mais peut être un clin d'oeil, est un beau morceau  pop avec la voix d'Elvina qui partage le chant. Enfin pour clore ce voyage musical, 'Travel song", pop/rock avec guitares bluesy.

Rythmique efficace, bons chants et guitares, capacité créatrice et  volonté de ne pas se laisser enfermer dans un genre, voila les atouts de cette Lady H. qui augurent de belles années à venir, c'est tout le mal qu'on leur souhaite.

ROCKIN-JL

leur site : .ladyh-music.com (sortie en cd et plateformes digitales le 7 Mars)