Tracy Chapman la Black Flower
Samedi11 juin 1988, une autre époque
Le mur de Berlin était encore
debout, nous étions à des années lumière de l’élection de Barack Obama et, en ce jour du 11 juin 1988 au stade de Wembley, le Nelson Mandela
70th birthday tribute va (Comme le
Live Aid en 1985)
donner au rock la possibilité de prendre la dimension d’un langage universel.
72 000 spectateurs et une retransmission par 17 chaînes de télévision qui
rassembleront une audience évaluée à 600 millions de personnes. Un concert pour
fêter les 70 ans de Nelson Mandela et ses 25 ans
d’incarcération. Les fonds réunis serviront à la lutte anti-apartheid et à l’aide
à l’enfance.
Et
quelle belle affiche : Sting, Joe Cocker, Simple Minds,
Dire Straits, Eric
Clapton, Peter Gabriel,
Fish et toute une flopée d’artistes musiciens ou
acteurs de renom. Mais suite à l’absence de Stevie Wonder pour des soucis d’ordres techniques, on verra à sa place arriver une jeune
femme noire habillée en gris avec sa guitare en bandoulière et à l’air intimidé. Un premier titre «Behind the Wall»
à capela enchaîné avec «Talkin’ bout a Revolution». Elle repassera plus
tard avec un troisième titre «Fast car». Ce passage au concert de Wembley
sera un tremplin pour Tracy Chapman : cette jeune femme de 24 ans née dans un
milieu pauvre et monoparental. Très tôt, elle écrit des poésies et a une
attirance pour la musique. Sa mère, malgré ses maigres ressources arrivera à
lui offrir une modeste guitare. Elle joue régulièrement au service de la
chapelle, si bien que le révérend organisera une quête pour lui offrir un
nouvel instrument.
A 18
ans, elle part dans le Massachusetts et obtient un diplôme d’anthropologie
et d’études africaines. Mais la musique reste sont univers. Elle fait
partie d’un groupe de percussions africaines et joue de la guitare dans les
bars, dans la rue ou sur le campus.
Après avoir enregistré une démo
à la radio du campus avec l’aide d’un étudiant, elle rencontre David Kershenbaum producteur de Joe Jackson, Supertramp
et Cat Stevens. Il l’a fait signer chez Elektra
Records et elle enregistre son premier album «Tracy Chapman» avec le single «Talkin’ bout a Revolution».
Elle va aussi assurer la première partie du groupe 10.000
Maniacs avec leur chanteuse Nathalie Merchant.
Et
après ce passage au concert de Wembley, sa prestation va émouvoir le public et
les ventes de son album vont décoller en flèche. 12 000 exemplaires écoulés en
deux jours vont la placer en tête des hit-parades anglo-saxons. Avec
son esprit militant et engagé, elle apparait à tous les grands rassemblements comme
le Human rights now ! au coté de Sting, Youssou N’Dour, Peter Gabriel
et Bruce Springsteen et aussi au AIDS benedit concert. Elle est aussi
lauréate de distinctions en touS genres comme un Grammy Awards de la
meilleure interprétation vocale féminine, du meilleur album folk et celui de la
meilleure nouvelle artiste.
Son deuxième album «Crossroad» sort l’année suivante
et est certifié tout de suite disque de platine. Le titre «Freedom now», dédié à Nelson Mandela, sera chanté au concert de Wembley
célébrant sa libération après 26 ans d’incarcération. Même si elle se considère
elle-même plus comme une musicienne qu’une activiste, elle continue à faire des
concerts hommage comme pour Martin Luther King ou Bob
Dylan, sans parler de ceux organisés pour diverses fondations. Il faudra attendre deux ans avant de la retrouver pour un
nouvel enregistrement : «Maters of the hearts» avec le single «Bang Bang
Bang»
qui parle de l’hypocrisie face au port d’arme.
En 1995 sort «New Beginning», un album plus optimiste et
idéaliste. En 1997 elle remporte son
quatrième Grammy Awards, celui de l’enregistrement de l’année, meilleure
chanson («Give
me one reason»), meilleur album, meilleure chanteuse et meilleure musicienne, ce que l’on pourrait appeler un carton plein. A partir de 1998, elle reprend son bâton de pèlerin
et se centre à nouveau sur l’humanitaire, on pourra la voir au Paris Amnesty International avec toujours Peter
Gabriel, Youssou N’Dour et le Boss, au Very
Spécial Christmas From Washington avec Sheryl Crow
et Eric Clapton, au Tibetan Freedom Concert à
Chicago et au One Love Bob Marley All Star Tribute en Jamaïque. Ce ne
sera que 5 ans plus tard qu’elle
ressortira un album «Telling Stories». S’en suivra sa première
compilation en 2001.
Les trois
albums qui suivront de 2002 à 2008 seront encore plus intimistes et
mélancoliques avec l’apparition de nouveaux instruments comme l’accordéon, le
banjo et la clarinette. Et puis depuis 2008,
plus rien, On ne pourra se mettre sous la dent qu’une compilation en 2015.
Tracy Chapman est désormais sur les routes
du monde. Elle continue à jouer dans des concerts à but humanitaire. Même sans
enregistrer, elle fait toujours parler d’elle. Et ses amours ? Tracy Chapman
les auraient trouvés
dans les bras de l’actrice et réalisatrice Guinevere
Turner et le duo aurait convolé en juste noce selon certains médias
américains. Mais cette information est à prendre avec précaution et de toute
manière, le Déblocnot’ n’est pas une succursale
de Closer
ou de Gala.
Étonnant comme Tracy Chapman sera resté pour moi comme la chanteuse d'un tube unique. "Talking About Revolution".
RépondreSupprimerLa vache ! la bougresse aura tout de même écoulé quelques 40 millions de disques ! Je suis donc forcément et complètement passé a côté de cette chanteuse durant toutes ces années... Pas si grave !
je me faisais la même réflexion Vincent, rarement un chanteur ou une chanteuse n'a autant été associé à un titre ; en fait c'est comme si ce titre (imparable il est vrai) avait vampirisé le reste de sa carrière. Dans le même genre je pourrais citer Tanita Tikaram avec "twist in my sobriety" (1988 aussi) ou même REM qui pour le grand public n’évoque que le single "Losing my religion" (1991) alors qu'ils ont 30 ans de carrière; Suzanne Vega avec "Luka" (1987) ; et il y aurait bien d'autres exemples..
SupprimerComme toi Rockin, j'ai immédiatement fait le parallèle avec le "Luka" de Suzanne Vega. Incroyable comme un Hit peut s'avérer être a double tranchant pour un Artiste finalement. Cruel !
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