Le nom de Jean Paul Rappeneau
est sans doute un peu oublié aujourd’hui, mais ses films sont toujours là, c’est
le principal. Il est aussi scénariste, et c’est ainsi qu’il débute, en prêtant
la main sur ZAZIE DANS LE METRO ou L’HOMME DE RIO (De Broca).
Dans une récente interview, il se disait proche d’un Stanley Kubrick, dans sa manière de travailler. Le plus long, c’est de trouver une bonne histoire, bien la développer, et préparer le tournage dans les moindres détails. Raison pour laquelle il n’a réalisé que 8 films en 50 ans de carrière ! Mais que du premier choix. Y’en a peu, donc on les cite tous : LA VIE DE CHATEAU (Noiret, Deneuve), LES MARIES DE L’AN II (Belmondo, Jobert), LE SAUVAGE (Deneuve, Montand), TOUT FEU TOUT FLAMME (Adjani, Montand), CYRANO DE BERGERAC (Gégé), LE HUSSARD SUR LE TOIT (Binoche) BON VOYAGE (Adjani, Gégé).
Dans une récente interview, il se disait proche d’un Stanley Kubrick, dans sa manière de travailler. Le plus long, c’est de trouver une bonne histoire, bien la développer, et préparer le tournage dans les moindres détails. Raison pour laquelle il n’a réalisé que 8 films en 50 ans de carrière ! Mais que du premier choix. Y’en a peu, donc on les cite tous : LA VIE DE CHATEAU (Noiret, Deneuve), LES MARIES DE L’AN II (Belmondo, Jobert), LE SAUVAGE (Deneuve, Montand), TOUT FEU TOUT FLAMME (Adjani, Montand), CYRANO DE BERGERAC (Gégé), LE HUSSARD SUR LE TOIT (Binoche) BON VOYAGE (Adjani, Gégé).
Vous remarquerez que les
castings sont à chaque fois prestigieux. Jean Paul Rappeneau ne tourne qu’avec
des stars, c’est sa conception, proposer de grands spectacles drôles, populaires,
mais exigeants, et attirer le spectateur par une affiche alléchante. Ses
productions coutent cher, et le retour sur investissement n’est pas toujours
évident, notamment sur ses deux derniers projets.
Les films de Rappeneau se
caractérisent par leurs vitesses, leurs mouvements. C’est un metteur en scène
de comédie, et le rythme est primordial. Rappeneau applique les règles de la
comédie américaine, celle de Lubitsch, de Cukor, Hawks. De l’action, du
mouvement, de l’élégance, et des dialogues débités à la mitraillette. Il est
souvent question de famille, de conflits, d’absence, de retour, il y a souvent
une maison, à château, un point d’ancrage, de sombre affaires qui resurgissent.
C’est encore le cas pour son
dernier film LES BELLES FAMILLES. Le héros s’appelle Jérôme Varenne, 40 balais,
qui vit et travaille en Chine, et de retour au bercail depuis 10 d’absence. Entre
deux avions et un rendez-vous professionnel à Londres, il rend visite à sa
mère et son frère. Et découvre une sombre histoire de vente de maison familiale, de notaire véreux,
de préemption, machination, de projet immobilier louche géré par son ami d’enfance
Grégoire Piaggi. Il découvre surtout que son père, décédé, a eu une seconde
vie, avec une autre femme, une autre fille, Louise, spoliée de l’héritage…
Tout le tralala autour de la
maison prend sans doute un peu trop de place au début du film, mais permet à
Rappeneau de faire bouger son personnage. En moins de 24 heures, Jérôme va
essayer de comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire, et court
partout. Le film est truffé de plans de démarrages de voiture, et d’arrivées !
Jérôme répète sans cesse « faut que je file à la gare, on m’attend à
Londres » mais trouve toujours un truc à faire au dernier moment. Dans sa
mise en scène, Rappeneau filme Jérôme dévaler des escaliers, s’apprêter à, hésiter, revenir. Il y a toujours un dernier truc à faire, à voir, à trouver. Ce qui traduit les hésitations de son personnage, chamboulé par les révélations, et sa rencontre avec Louise.
Car il y a les rencontres
amoureuses, Jérôme tombe sous le charme de Louise, pourtant en couple
avec Grégoire, et doit gérer en même temps la libido effrénée d’une de ses ex
(du temps du lycée !). La mère de Jérôme est elle-même courtisée par le
maire (excellent André Dussolier, transi d’amour !). C’est à partir de là
que la mayonnaise commence à prendre, chassés croisés, limite vaudeville,
machination familiale pour évincer des héritiers non désirés.
La mise en scène est vive, dès
la deuxième minute le ton est donné (les deux frangins qui s’étranglent mutuellement
sous les yeux ahuris de leur mère !), et ça ne faiblira pas. Des plans courts,
une caméra toujours en mouvement, un montage alerte, et des comédiens
visiblement comblés par leurs dialogues, qui s’amusent, virevoltent.
Ca culmine à la fin par un concert de musique organisé par le maire (à la
grange de Meslay, à côté de Tours), et pendant que le pianiste virtuose s’exécute,
tous les protagonistes passent et repassent, à quatre pattes, s’interpellent,se disputent, se
poursuivent... Ce qui rappelle la scène au théâtre dans
TO BE OR NOT TO BE de Lubitsch.
Sur le papier c’est brillant. J’aurais
sans doute aimé encore plus de folie, et des personnages secondaires davantage
développés. L’idylle entre la mère et le maire aurait pu donner plus de
quiproquo, la copine de lycée aussi, et le frère aurait pu être plus présent. C’est
comme devant un bon gâteau, on regrette de ne pas en avoir un peu plus !
Un mot des acteurs, épatants. Nicole Garcia et André Dussolier, Gilles Lellouche, Karin Viard, et
la très belle Marine Vatch (découverte dans JEUNE ET JOLIE de François Ozon).
Elle ne pétille pas autant qu’une Deneuve ou Adjani, mais possède
indéniablement de la grâce. Le rôle de Jérôme est tenu par Mathieu Amalric. Talentueux,
il l’est, mais est-il à sa place ? Un Raphaël Personnaz,
un François Cluzet (trop âge ?) voire un Dany Boon bien dirigé, plus
populaires auraient davantage drainé les foules. Capitaliser une comédie sur Amalric,
c’est casse-gueule, et d’ailleurs, le film ne semble pas remplir les salles, ce
qui est dommage et injuste.
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