jeudi 22 octobre 2015

PAOLO CONTE - L'AVOCAT ITALIEN DU JAZZ - par Pat Slade








Paolo Conte du Barreau au Piano




En 1937, alors que l’Italie vit sous la botte de Mussolini depuis 15 ans, dans la vallée du Tanaro à Asti, Paolo Conte voit le jour sous le chaud soleil de la péninsule. Ses parents : un père notaire et passionné de musique, et une mère héritière d’une famille de propriétaires terriens. Pendant la seconde guerre mondiale, il est envoyé dans la ferme de ses grands-parents où le contact avec les traditions populaires le marquera à jamais. C’est à cette même époque qu’il développe un goût prononcé pour le jazz (Grâce à son père qui se procurait clandestinement des disques d’origine étrangère interdits par le régime fasciste), le cinéma et les arts graphiques.

Après la guerre,  à la sortie du lycée, les études de médecine l’attirent. Mais pour des raisons pratiques, il décide de suivre des études de droit, il décroche son diplôme de l’université de Parme et commence à travailler dans le cabinet de son père, tout en continuant en parallèle des études de musique. Il intègre un groupe de jazz ou il joue du vibraphone. A la batterie, son frère Giorgio qui deviendra également compositeur et chanteur. Il commence à jouer dans différents bars, boites et festivals où il décrochera une troisième place au Quizz international de jazz d’Oslo. Issu d’une famille de notaire, il sera le seul artiste au monde qui, pendant un quart de siècle, mènera simultanément une carrière de chanteur et d’avocat d’affaire.

Il commencera à percer dans la chanson en écrivant un premier morceau pour Adriano Celentano «La Coppia Piu Bella Del Mondo» en 1967. Il remet le couvert l’année suivante et lui écrit «Azzuro» qui sera adapté en français et chanté par Régine en 1969. Il écrira aussi  pour d’autres artistes Italien comme Patty Bravo.

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Après deux premiers albums éponymes en 1974 et 1975 «Paolo Conte», les italiens commencent à s’habituer à cette élégante voix rauque et grave. Ses orchestrations d’une autre époque  font de Paolo Conte le crooner italien parfait. C’est en 1979 que le monde va le découvrir avec l’album «Un Gelato Al Limon» et en 1981, il assied sa célébrité avec «Paris Milonga» et le titre «Via Con Me» (♫♪♫ It’s wonderful, it’s wonderful, it’s wonderful good luck my babe ♫♪♫) que l’on retrouvera dans le film de Pascal Thomas «Les Maris, les Femmes, les Amants». Dès lors, il n’arrête pas d’enregistrer et de tourner autour de la planète, il en profite pour sortir des albums live dont le très bon «Concerti (live)» en 1986 qui constitue un excellent best of.

Dans les années 90, il va s'essayer à plusieurs genres, des sonorités électroniques avec l'album «Parole d’amore scritte a macchina» et sa pochette dessinée par le père de Corto Maltese : Hugo Pratt qui éditera un volume de vingt dessins autour de l’univers de Paolo Conte. Mais Paolo reviendra à ses racines avec «Novecento». Il y mélange le jazz, la musique traditionnelle, le tango et la comédie musicale dans «Una faccia in prestito» en 1995.

L’artiste piémontais aime la France et particulièrement Paris qu’il définit comme la «Ville d’art par excellence». Et Paris le lui a bien rendu en 2011 en lui décernant la Grande Médaille de Vermeil. Entre les prix et les distinctions qu’il collectionne (Dont deux doctorats honoris causa en peinture et en lettres modernes) le chanteur à la moustache poivre et sel a su faire reconnaître son talent à travers le monde.  

Auteur, compositeur, pianiste, joueur de kazoo, peintre, illustrateur de beaucoup de ses pochettes d’albums, compositeur de musique de films, Paolo Conte 78 ans, 26 albums n’a pas envie de s’arrêter en si bon chemin.  







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