lundi 5 octobre 2015

AC/DC - "La Story, 1ère partie (1973 / 1978)" - par Philou




UN LONG CHEMIN VERS LE SUCCÈS ...

En 1963, la crise économique fait rage en Écosse et la famille Young décide de quitter la banlieue grise de Glasgow pour tenter sa chance aux antipodes de leur vie quotidienne à Sydney, en Australie.
Une dizaine d'années plus tard, Malcom, le 2ème garçon de la famille, qui vient de fêter ses 20 ans, décide de former un groupe de Rock avec deux guitares. Malcom a déjà joué dans plusieurs groupes locaux et grâce à la réputation de son grand frère George Young qui a connu la gloire avec les EASYBEATS, il n'a pas de problème pour recruter d'autres musicos.
C'est une inscription au dos d'un aspirateur, d'une machine à laver ou d'une machine à coudre (c'est comme vous voulez) signifiant en anglais Courant Continue/Courant Alternatif, qui va donner l'idée à leur sœur Margaret, de baptiser le groupe AC/DC.
Avec Malcom Young qui assure la guitare, le groupe se compose à l'époque de Dave Evans (chant), de Larry Van Knedt (basse), de Colin Burgess (batterie) et du petit frangin Angus qui est recruté de temps en temps.


Bon Scott
Les batteurs et les bassistes vont et viennent dans le groupe, mais aucun ne fait vraiment l'affaire. Le grand frère George convainc le label australien Albert Productions de recruter AC/DC et réalise avec son pote Harry Vanda des EASYBEATS, le 1er single du groupe "Can I Sit Next To You". Dave Evans est toujours au chant, mais plus pour longtemps ! En aout 1974, AC/DC joue en 1ère partie de Lou Reed et après un concert, un chauffeur dénommé Ronald Belford, plus connu sous le nom de Bon Scott, se propose de remplacer Dave Evans, qui se la joue un peu trop Glam.
Après une brève audition, Bon Scott devient le nouveau chanteur d'AC/DC. Ce dernier est une vraie tête brûlée, émigré écossais comme les frères Young, il est un peu plus âgé que le reste de la bande et a déjà officié dans plusieurs groupes sans grand succès. Après un parcours chaotique (il est passé par la case prison et s'est fait virer de l'armée) le chanteur tatoué va amener le groupe dans une autre dimension.

"High Voltage" (1976)

La voix puissante et bluesy de Bon Scott va coller parfaitement avec la musique des frères Young qui enregistrent en 3 semaines "High Voltage", un disque de hard/boogie/rock énervé. Enregistré en novembre 1974 aux studios Albert de Sydney, sous la houlette de Harry Vanda et de George Young, l'album sort en Australie uniquement, le 17/02/1975.
Une version internationale, qui en fait une compil' des 2 premiers albums australiens, sortira en 1976 avec seulement deux titres du 1er disque et sept du suivant. 
Les kids français découvrent enfin les premières décharges électriques d'AC/DC qui deviendront des classiques du groupe : "TNT", "Live Wire", "The Jack".


Pour stabiliser la section rythmique, Philipp Witschke Rudzevecuis dit Phil Rudd, le nouveau batteur est recruté par petite annonce tandis que Mark Evans (basse) est embauché à la sortie d'une boite de nuit dont il vient de se faire virer.
En automne 1975, le groupe retourne en studio pour le second album "TNT" et comme indiqué sur la pochette, c'est explosif !!! Publié en décembre 75 en Australie uniquement, il devient rapidement double platine. Les concerts s'enchaînent, AC/DC commence à remplir des salles de plus en plus grandes. Une horde de fans les suivent et reprennent en cœur "It's A Long Way To The Top (if You Wanna Rock 'n' Roll)" avec Bon Scott à la cornemuse (et en kilt) !!!  

De G à D : M.Young, Mark Evans, B.Scott, A.Young & P.Rudd.

Après avoir joué dans tous les pubs et les bars louches du pays, l'audience du groupe s'élargit grâce à Bon Scott et à Angus Young. Le chanteur a séduit le public avec son charisme et son jeu de scène emprunté à son idole Little Richard. Quand au guitariste solo, un diablotin en uniforme de collégien, il acquiert une popularité de plus en plus grandissante, grâce à des prestations scéniques hors normes et une simplicité qui va droit au cœur des fans.

" Dirty Deeds Done Dirt Cheap" le 3ème album australien et donc 2ème album international, paraissent simultanément sous le même nom. C'est en fait une compilation de chutes de studio non-utilisées pour les deux premiers disques.
L'album sort en Australie le 20/09/1976 et en Europe le 12/12/1976 avec des versions différentes selon les éditions. L'édition européenne propose 2 morceaux "Love At First Feel" et "Rocker" qui ne sont pas présents sur l'édition australienne qui propose "R.I.P.(Rock in Peace") et "Jailbreak" à la place.

"Dirty Deeds Done Dirt Cheap" (1976)

Les pochettes sont également différentes (une photo d'Hipgnosis pour l'Europe et un dessin pour l'Australie) mais heureusement, pour la musique d'AC/DC ça ne change pas : du rock'n'roll supersonique et de la déconnade (à double sens) !!! Le groupe construit petit à petit son style avec ses intros de chansons immédiatement identifiables ("Ain't No Fun Waiting 'Round To Be A Millionaire", "Problem Child") des morceaux qui sonnent comme des préliminaires aux futurs hymnes. Mais dans cet ambiance salace qui choque les puritains américains (l'album ne sortira qu'en 1981 aux USA) Angus, Malcom & Bon n'oublient pas sur l'inoubliable "Ride On", de rendre un hommage vibrant aux musiciens qui ont consacré leur vie au blues. 
 
 QUE LE ROCK RÈGNE !!!
 
Après la sortie de "DDDDC", Atlantic Records fait signer au groupe un contrat mondial qui doit lui permettre de conquérir le vieux continent et les USA. AC/DC s'embarque tout d'abord pour une 1ère tournée européenne d'avril à novembre 1976 et en février 1977, le groupe repart en Europe et enchaine tout une série de concerts aux États-Unis jusqu'au mois novembre. En cette fin des seventies, ce n'est pas facile de se retrouver dans la discographie d'AC/DC avec des disques aux éditions différentes selon les pays. Heureusement, sur "Let There Be Rock" (juin 1977), il n'y a qu'un titre qui change entre les 2 versions ("Crapsody In Blue" présent sur la version australienne est remplacé par "Problem Child" sur l'internationale). Bon d'accord, les pochettes sont également pas les mêmes (une main sur un manche de guitare pour l'hémisphère sud et le groupe sur scène pour le reste du monde), mais bon de toute façon nous à l'époque, on s'en foutait de tout ça !!!
"Let There Be Rock" (1977)

Le moment est venu pour mettre au pilon tous ces groupes de progressif et de soupe FM qui commencent gaver sérieusement les amateurs de rock pêchu et AC/DC va mettre un sérieux coup de pieds dans les balls de tous ces fainéants !!!
L'album est une expédition sauvage en territoire rock'n'roll, une déflagration de décibels, une tuerie totale effectuée par un groupe déchainé emmené par Bon Scott qui lance son cri de guerre "ah, let there be rock !!!".
Après la sortie du disque et juste avant la tournée aux USA, le bassiste Mark Evans se fait virer du groupe et c'est Cliff Williams qui le remplace.

Début décembre 1977, AC/DC joue en 1ère partie de KISS aux USA et enregistre à New-York "Live From The Atlantic Studios" un concert pour une émission de radio qui ne sera pas commercialisé officiellement à l'époque. On retrouvera cet enregistrement dans le coffret "Bonfire" qui sortira 20 ans plus tard.

1978, en pleine effervescence punk et disco, la côte d'AC/DC va monter d'un cran avec la sortie de 2 albums qui vont propulser le groupe vers les sommets.
Tout d'abord "Powerage" qui sort en mai 1978, puis "If You Want Blood ... You've Got It", le 1er live du groupe qui parait 5 mois plus tard, en octobre 78.
"Powerage" (le meilleur album d'AC/DC ?) est l'album préféré d'Angus Young et de Phil Rudd et le moins que l'on puisse affirmer, c'est qu'il est INCONTOURNABLE !!!

 
"Powerage" (1978)
Enregistré très rapidement au Albert Studio à Sidney, sous le contrôle du grand frère George Young et de son pote Harry Vanda, le disque sortira tout d'abord sans la chanson "Rock 'N' Roll Damnation" publiée juste avant en 45 tours et qui, devant le succès rencontré, sera rajouté sur les (nombreux) pressages suivants.
L'album transpire le blues, mais du blues comme Angus, Malcom et Bon savent le faire.... du blues à la sauce rock, fougueux, tranchant et évidemment saignant.
Rien à jeter dans l'album, tout est bon, de "Rock 'N' Roll Damnation" à "Kicked In The Teeth", en passant par "Down Payment Blues", "Riff Raff", "Sin City" ... tout je vous dis !!!
 

Le groupe débute une nouvelle tournée. D'abord au Royaume Uni, puis aux USA où ils jouent en première partie d'Aerosmith, de Journey et d'Alice Cooper.
Angus & Co commencent à jouer dans la cour des grands et la maison de disques se dit que ce serait le moment de sortir un "Best Of". Le groupe, en pleine confiance, refuse et préfère offrir à ses fans un témoignage plus authentique. De passage à Glasgow, la ville de naissance des frères Young, les musiciens vont immortaliser un concert d'anthologie sur le disque live "if You Want Blood... You've Got It". Ce 30 avril 1978, la bande à Angus met le feu à l'Apollo Theatre, transformé pour cette soirée inoubliable, en chaudron très, très hot !!! Dès les premières notes de "Riff Raff", l'affaire est dans le sac, le groupe joue en rang serré derrière Bon Scott qui ne ménage en aucun moment ses cordes vocales.

"If You Want Blood...You've Got It (1978)

Pas de temps mort, pas d’esbroufe et pas d'effet superflu, le groupe sur scène réduit sa musique à sa plus simple expression, en retirant du rock et du blues, une matière brute de décoffrage. Inutile de vous préciser qu'on est ici à des années lumières des futurs concerts gigantesques du groupe. 
Malcom Young, le cerveau de la bande, assume son rôle de métronome à la perfection et sert de rampe de lancement aux assauts furieux de ce diablotin d'Angus
Le concert se termine dans la folie la plus totale avec les membres du groupe qui endossent le maillot de foot l'équipe écossaise, en partance pour le mondial en Argentine (voir vidéo ci-dessous).
Vous l'aurez compris, "if You Want Blood... You've Got It" est tout simplement un des meilleurs albums live de l'histoire du rock.


********** FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE **********

7 commentaires:

  1. les débuts fracassants du groupe Australien juste avant la consécration en 1979 et le décès brutal de Bonn Scott un an après ..Un bon billet !

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  2. Réponses
    1. au moins deux parties....car j'ai débranché le Courant Continue/Courant Alternatif après "Back in Black".
      Je l'ai rebranché épisodiquement à l'époque de "Blow up your video" et de "the razors edge" et après, la voix de Brian Johnson m'a franchement irrité les tympans. J'ai insisté en achetant les derniers albums du groupe, mais c'est parce que les guitares des frères Young me manquent...

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  3. J'ai suivi le même parcoure que toi philou même si j'ai continué à acheter les albums et que j'ai trainé au stade de france en 2001, mais AC/DC pour moi, ça restera Bon Scott

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    1. Quand on a connu la période Bon Scott, c'est difficile de supporter la voix de B. Johnson....et je suis gentil !!!

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