mardi 29 septembre 2015

LITTLE BOB BLUES BASTARDS "HOWLIN'" (2015)

S'il n'en reste qu'un il sera celui là! Roberto Piazza dit Little Bob sort à 70 ans son 15 eme album studio (+ 5 live), une histoire d'amour avec le rock'n'roll commencée en 1974 avec la fameuse Little Bob Story. Immigré  d'origine italienne, il débarque au Havre à 13 ans  et ne quittera plus les docks du port normand, et sera un des incontournables de ce rock made in Normandie (avec les Dogs, City Kids, Roadrunners, Olivensteins, Fixed up et bien d'autres). Peut être le seul rocker frenchy qui ne fassent pas marrer les anglo-saxons, pote avec Lemmy, le Dr Feelgood, Steve Hunter, Eric Burdon, le p'tit Bob est un géant du rock français, un pur et dur, sous médiatisé ou même pas du tout, mais je parie qu'il s'en tape; l'anti Johnny en quelque sorte.

source photos: littlebob.fr
Cet album  est paru chez  le label à la grenouille (Dixiefrog) et déjà l'objet en lui même est superbe, un digipack 4 volets, superbement illustré par Dom S-D (son site: domsd.com), adepte du téléchargement vous manquez quelque chose (je ne m'y ferai pas, déjà que je regrette toujours mes bons vieux 33 tours).
Autour du Boss aux vocaux, on trouve à la guitare son complice depuis 35 ans Gilles Mallet, un des plus sérieux riffeurs de l'hexagone (lui aussi sous considéré), Bertrand Couloume à la basse, le neveu Jérémie Piazza aux drums et percus et Mickey Blow à l'harmo (la Story, les Stunners, Johnny Thunders, Dick Rivers..)
Les hostilités ouvrent avec "We are the blues bastards", un blues épais, lourd, "batardisé" selon les propres termes de Roberto, souligné de traits d'harmo, avec un refrain  qui donne envie de brailler avec eux "we are the blues bastards", un hymne, une profession de foi ; "on ne joue pas pour le diable mais pour vous" dixit P'tit Bob.
Tranche autobiographique avec "Apaches" du nom de son premier groupe, un garage rock nerveux, avec percus à la Bo Diddley et harmonica bluesy , suivi de "Sleepin in a car" ballade poignante sur une laissée pour compte obligée de dormir dans sa caisse faute de moyens, un thème de blues s'il en est. Blues rock "stonien" avec "Only liars", charge contre les menteurs qui nous gouvernent, décidément il est remonté notre Bob! "You better run"sonne tristement d'actualité puisqu' il s'adresse aux immigrés dont Mr Piazza n'a pas oublié qu'il en fut, un beau tempo jazzy/blues.
"Zig Zag Wanderer", reprise de Captain Beefheart sur son indispensable "Safe as milk" (1967)
avec Beverly Jo Scott
On attaque la face B (nostalgique des vinyles je vous dis..) avec le morceau titre "I'm Howlin", hommage of course à un des grands de Chicago, Holwin'Wolf, un blues rampant sur lequel le chant se fait incantation chamanique, "je hurle, le monde entier aussi" hurle Howlin' Bob, tel un  loup garou du blues, sous la pleine lune menaçante.
Re blues rock stonien avec "Dirty mad asshole" alors que "Can't you hear me" lorgne plutôt du coté des Pretty Things. Seconde reprise avec "The blues are brewing" qui a été chanté par Louis Armstrong ou Billie Holliday, blues lent sur lequel l'harmo de Mickey Blow brille encore.
"Kissed by lightning" a une petite coloration New Orleans avec ses percussions, enfin on se quitte avec "My heart keeps beating" , une belle ballade et déclaration d'amour "le soleil d'été me quitte, mais mon coeur continue de battre pour la femme de ma vie, ma musique , mes espoirs".

Voila un opus trés bluesy, un de mes préférés dans la discographie du Bob -même si je ne les connais pas tous- comme d'hab plein de fougue, le rock'n'roll ça conserve (quand ça ne tue pas à 27 ans), un album à l'image du bonhomme , droit dans ses santiags et sans compromission, on n'est pas prés de la voir chez Drucker duetter avec Obispo, et c'est comme ça qu'on l'aime. Longue vie Little Bob ! Long life rock!
(le site pour les dates, actus :littlebob.fr ) (le 9 Octobre au New morning

Howlin' JL


1 commentaire:

  1. Sacré bout de bonhomme <<<!
    Il a traversé quelques décennies !
    Hush ! Little Bob !

    RépondreSupprimer