Dans
la famille Jackson, je demande le révérend, Jesse… non… la grande prêtresse du
Gospel, Mahalia… non, le danseur en chaussettes blanches, Michael… non plus. Bon,
alors, l’anglais, la grande tige pâle comme un linge, la clope vissée aux lèvres en permanence ? Gagné ! Joe Jackson.
Chanteur
et musicien anglais (y doit avoir 60 ans aujourd'hui), qui a traversé différentes périodes musicales. Il déboule sur le marché quand le Punk brule ses dernières cartouches, le reggae est à la mode, le Rhythm'n'Blues renait avec Dr FEELGOOD. Les premiers albums de Joe Jackson sont dans la mouvance R'n'B, teintée de Punk, Reggae. Il se démène sur scène comme Lee Brillaux. Son premier
disque LOOK SHARP (1979) est un franc succès, dont est tiré le tube « Is
she really going out with him ». On est en pleine période CLASH, CURE, POLICE,
Elvis Costello, (son alter-égo engliche qui rêve de dobro quand Jackson rêve de sax alto ?) les rythmes viennent autant du Rock 50's, que du ska, de la Soul
music… I'M A MAN et BEAT CRAZY (1980) achèvent de placer Joe Jackson en panthéon
des stars qui montent.
Et vlan,
virage à 180°, en 1981 il déboule avec un album de reprises jazzy, fringué
époque zazou, JOE JACKSON’S JUMPIN’ JIVE. La chanson titre est celle de Cab
Calloway, on y entend aussi le « Is you is or is you ain’t my baby »
de Louis Jordan. Le succès est toujours là, mais le disque qui lui colle à la
peau, c’est le suivant : NIGHT AND DAY (1982). Considéré comme son chef d’œuvre,
c’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à jeter. On y repère des titres comme « Target »,
« Chinatown », « Steppin’ out » (gros tube), « Cancer »
et le long et sublime « Slow song ». Il fera paraitre une suite en
2000, NIGHT AND DAY II, un ton en dessous, avec notamment une jolie participation de Marianne
Faithfull.
Avec
NIGHT AND DAY, les compositions, les harmonies, deviennent plus sophistiquées.
Joe Jackson s’est toujours considéré comme un musicien, un vrai, diplômé de la Royale Académie, pas un simple rocker.
Beurk... rocker, quel vilain mot. Le monsieur a étudié la composition, l'harmonie, il a gagné ses premières livres sterling en arrangeant les titres des autres, il possède une solide formation classique qui le rapprocherait d’un
William Sheller. Il publie d'ailleurs WILL POWER en 1987, une pièce symphonique. Il compose aussi pour le cinéma. Il déclarait au début des années
80 : « Le rock est fait par des paresseux pour des paresseux. Le rock
ne change jamais. Le rock rend imbécile. Le rock est infantile ». D’ailleurs,
quand il se produit sur scène, c’est généralement sans guitariste. Mais toujours
avec le fidèle Graham Maby, son bassiste depuis ses débuts. Dont le jeu est mis en avant, pas forcément dédié à la rythmique, alors qu'au contraire, le guitariste était relégué à quelques cocottes en arrière fond. Joe Jackson, lui,
il joue de tout (le salaud), surtout des claviers, mais aussi du violon, du saxophone, répétant
inlassablement tous les jours les chorus de Coltrane ou Charlie Parker.
En
1984, il fait paraitre BODY AND SOUL (nom d’une grande chanson Billie Holliday)
qui fonctionne toujours bien, on est dans la Pop classieuse, métissée de
latino, salsa, jazzy, avec le tube « You can’t get what you want, till you know
what you want » (ce titre à rallonge…). En 1989 il publie
BLAZE AND GLORY, nettement moins bien accueilli, ce qui lui vaut d'être viré par sa maison de disque. Y va pas apprécier... On s’arrête là, parce que c’est sur cette période que s’étendent
les titres de ce best-of, bonne porte d’entrée pour découvrir un des plus
classieux compositeur de la Pop, un peu disparu des ondes, qu'il trustait sans complexe il y a 30 ans.
Je l’ai
vu à l’Olympia en 2001, mais comme Pat n’était pas avec moi, je n’ai plus en tête
tout ce qu’il a joué ! Je me souviens de 45 premières minutes assez
calibrées, car retransmises par la radio France Inter. Joe Jackson a ensuite
annoncé que les techniciens n’étaient plus là, qu’on restait entre nous, et là,
il a monté les chevaux !
Joe
Jackson poursuit sa carrière, les tournées, son dernier disque en 2012 s’appelle
DUKE pour un hommage à Duke Ellington, et j’ai en ligne de mire un live de 2010
qui s’appelle LIVE MUSIC, en trio basse/batterie/clavier, qui m’a l’air très
bien !
Bon, on s'écoute quoi ? Un vieux truc très Feelgoodnesque, et the méga tube des 80's...
ooo
Bonjour,
RépondreSupprimerz'auraient pas oublié de brancher la guitare sur "On your radio" ??!! bon c'est vrai que Graham Maby est un sacré bassiste. "you can’t get what you want.." (désolé c'est trop long) un méga tub ??? Cet excellent titre a bien du passer 1 ou 2 fois à l'époque sur Frane-inter à 23H. Je verrai mieux "Steppin’ out" dans ce registre.
Sinon entièrement d'accord, Joe c'est le plus grand des Jackson!!
C'est peut être mon imagination, ou mes souvenirs, mais "You can't get what..." j'ai l'impression que ça passait 15 fois par jour... Mais sans doute pas à la radio ; sur ma platine !! Il a quand une liste de tubes (disons de "chansons connues"...) très impressionnante.
RépondreSupprimerOuaip, Joe Jackson passait effectivement à la radio chez les "fromages qui puent". Cela à partir de l'album "I'm your man" avec le hit "On a radio" et, il me semble, "Is She really going out whith him ?". Et "I'm a Man" ? P't'être bien.
RépondreSupprimerMerci notamment à Patrice Blanc-Francard pour la découverte, ainsi qu'Antoine De Caunes qui l'invita à son émission Chorus puis aux Enfants du Rock.
"I'm a Man" fait partie des incontournables du début des 80's (oui, je sais, il est sorti en automne 1979. Toutefois, le temps qu'il soit dans tous les bacs de province... on arrive en 1980), même s'il fait parfois preuve d'un déficit en matière de grattes...
Que que quoi?...Is She really going out whith him c'est sur Look Sharp!, le 1er, avec des brûlots comme One More Time, Sunday Papers ou Baby Stick Around et le titre Look Sharp. C'est pour ça que c'est le meilleur ( à mon gout) et que Graham Maby a rendu dingue une armée d'apprentis bassistes!
SupprimerMa sœur aînée possède toujours cet album "Night and Day". Dans mon souvenir c'était plutôt ambiancé et assez chaloupé dans le genre Pop raffinée. Une musique très bien construite et idéal a écouter le soir, tranquille chez soi avec un bon bouquin a la main et un pur malt 12 ans d'ages dans l'autre. Ton article me donne envie d'y replonger tiens ! 30 et quelques années après.
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