vendredi 21 août 2015

MISSION IMPOSSIBLE 5 : ROGUE NATION (2015) de Christopher McQuarrie



scratch... pschiiiii...  TIN-TIN… TIN-TIN-TIN  TIN… TIN-TIN-TIN TIN…
Bonjour Monsieur B. Vous n’ignorez pas que début août, en France, est sorti le cinquième épisode de M:I5, Rogue Nation. Votre mission, si vous l’acceptez, sera d’aller voir ce film, et d’en faire une critique constructive. Bien sûr, si vous en pensez du mal au point de déclencher la colère de son producteur Tom Cruise et de la scientologie toute entière, la direction du Déblocnot niera avoir eu connaissance de cet article. Bonne chance monsieur B. Ce post-it se déchirera tout seul dans 5 secondes…
TIN-TIN- TINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN…

Personnage pas franchement fréquentable, il faut reconnaitre à Tom Cruise, auréolé de succès de jeunesse comme TOP GUN, LA COULEUR DE L’ARGENT,  COCKTAIL, RAIN MAN, d’avoir su choisir (et financer) les bons projets. Collaboration avec Paul Thomas Anderson (MAGNOLIA), Stanley Kubrick (EYES WIDE SHUT), Steven Spielberg (LA GUERRE DES MONDES, MINORITY REPORT), et le délirant TONNERRE SOUS LES TROPIQUES de Ben Stiller. Depuis quelques temps, il est le garant de la franchise MISSION IMPOSSIBLE, dont ROGUE NATION est le cinquième opus. 
Question : quelle est la différence entre MISSION IMPOSSIBLE, JASON BOURNE et JAMES BOND ? (et le Jack Bauer de 24H CHRONO) : Aucune. C’est du blockbuster d’espionnage, bourré d’action, d’effets spéciaux et de gadgets high-tech, et à la fin le Monde est sauvé. D'ailleurs, à la manière des ADVENGERS réunissant plusieurs super-héros de Marvel, je ne serais pas surpris de voir un jour James, Jason et Ethan nous sauver des communistes, main dans la main. 

ROGUE NATION est réalisé par Christopher McQuarrie. Au départ scénariste pour Brian Synger (USUAL SUSPECTS) il passe à la réalisation en 2012 avec JACK REACHER, polar plus que recommandable, avec Tom Cruise. Qui lui confie donc les clés de ce MISSION IMPOSSIBLE, car, et c’est assez rare, McQuarrie est auteur-scénariste-réalisateur de cet opus. C’est dire si le producteur Cruise avait foi en son talent (au prix que ça coûte ce genre de truc…).
  
L’intrigue. On s’y paume un peu dans la première moitié, c’est le genre qui veut ça, d’autant que Rogue Nation, signifie le monde d'escrocs. Autrement dit, des espions dissidents, des agents doubles triples voire quadruples, des gentils qu'ont l'air de traitres, et des traitres qu'ont l'air gentil, jeux de dupes et de masques. L’histoire rappelle vaguement celle de SKYFALL, le dernier Bond : les Services Secrets anglais se mettent à dos un des leurs, qui prend la tangente, en créant sa propre structure criminelle : le "Syndicat". Qui est à Ethan Hunt ce que le "Spectre" est à James Bond...

Depuis qu'il n'y a plus de communistes à combattre, vous remarquerez que le nouvel ennemi de l'Occident, c'est... l'Occident lui-même. Le système engendre des monstres. Heureusement que d'autres tueurs sont là pour nous en débarrasser !

Le film part sur les chapeaux de roue, avec un Tom Cruise accroché à un avion qui décolle ! Sensationnel. Puis la fameuse scène du magnéto qui fume (vous vous rappelez la vieille série, « bonjour monsieur Phelps » qui s’appelle « Hunt » maintenant). On s'attend à du high-tech, mais c’est un disque vinyle dont il s'agit, avec craquements ad-hoc. Excellent ! Sauf que Ethan Hunt (Tom Cruise) va avoir une petite surprise… y'a pas que le disque qui va s'autodétruire... 

Après ça, les morceaux de bravoure s’enchainent : évasion d’une geôle, meurtre à l’opéra de Vienne, attaque d’un coffre-fort ultra-méga blindé à Casablanca, diverses poursuites en voiture BMW, en moto BMW (le cadreur a respecté le cahier des charges...) enlèvement du premier ministre britannique, confrontation finale.
   
Mention spéciale à la séquence de Vienne, hommage assumé à L’HOMME QUI EN SAVAIT TROP d’Hitchcock (1956), quand un tueur doit abattre un dignitaire lors d’un concert, au coup de cymbale près, la caméra glissant même en travelling sur la partition ! Mais McQuarrie change la donne : il n’y a pas un, mais trois tueurs dans la salle ! Et l’un des trois est une femme, divine apparition en robe de satin jaune, fendue : ultra classe, ultra sexy, ultra efficace.

La scène du cambriolage tient plus de Houdini que d’Arsène Lupin ! Figure imposée de cette série. Salle informatique ultra sécurisée, à 300 m sous la flotte, détecteurs de ceci-cela, obligation de rester en apnée plus de 3 minutes… Totalement invraisemblable, mais ça marche ! Pourquoi ? Parce que Christopher McQuarrie joue sur les codes classiques du suspens, ne fait pas dans la surenchère d’effets. Le film ne fait pas mal au crane, ça n’explose pas dans tous les sens, même si les scènes de bagarres sont à mon goût trop saucissonnées. 

La dérision n’est pas absente. Témoin ce plan d'un Ethan Hunt conquérant qui glisse sur le capot de sa BMW, pour monter dedans plus vite, avec le thème musical qui retentit en Dolby 5.1. La classe ! Sauf qu’il a présumé de ses forces, et se ramasse la gueule lamentablement sur le bitume. Et la musique s’arrête nette !

Ce qui fait aussi le plaisir du film, ce sont aussi les acteurs, des seconds couteaux qui trainent dans le métier depuis un bail : Alec Baldwin, Simon Pegg (celui du délirant SHAUN OF THE DEAD) Jeremy Renner (qui est aussi est le nouveau Jason Bourne à l’écran !), Ving Rhames (PULP FICTION). Et l'espionne anglaise en robe jaune ? C’est Rebecca Ferguson. Pas une bimbo de 20 piges et 1,85m, siliconée de partout, mais une belle femme, une vraie ! Ah les yeux ! Ah les bouclettes ! Ah les gambettes ! Ah... tout !!

Verdict : c’est du bon divertissement, sans doute pas très original et qui ne prend pas grand risque en termes d’écriture, mais qu’on suit avec plaisir. Tom Cruise veut proposer des films d’action presque à l’ancienne, familiaux (pas de sadisme, et totalement asexué) sans prétentions psychologico-psychanalytiques qu’on voit poindre chez les Batman et autre James Bond, depuis quelques années. Reste que ce créneau est de plus au plus occupé, la concurrence est rude. 

Dans le film, Tom Cruise se fait souvent la réflexion à propos du méchant : « j’ai compris qu’il veut m’embobiner, m’emmener où il veut, et je vais y aller ! ». C’est ce qu’il faut se dire aussi en allant voir ce ROGUE NATION : on va m’embobiner pendant deux heures, mais j’y vais quand même !  

Et un grand merci au constructeur BMW, pour son talent, sa générosité, son rôle actif et désintéressé dans la sauvegarde des motos. 


MISSION IMPOSSIBLE ROGUE NATION
couleur  -  2h12  -  scope 2:35



ooo

3 commentaires:

  1. As tu remarqué que pour que le 1er ministre débloque la clé usb il doive citer Kipling et 2 vers de IF (Lavilliers le récite très bien), ce poème "Tu seras un homme mon fils" est un peu ma bible à moi et ce passage m'a fait dresser les poils sur les bras même si les Coen ne sont pas bien loin...

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    1. J'avais repéré les citations littéraires (dans ce monde de brutes) mais je t'avoue ne pas avoir su les rendre à leurs auteurs... Pour accéder aux fonctions du blog, j'ai une citation de Manuel Valls, ce qui est assez pénible, car je dois l'inviter à la maison à chaque fois que je poste un truc...

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    2. Pareil pour moi!...Tiens, je te donne la dernière, il sort de table:

      Il est beau mon fils, et comme il fait bien la paella !
      – C’est pas moi que je fais la paëlla, Mama, c'est Garbit!
      – Garbit? Encore une nouvelle fiancée?

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