Quand
on parle de Bourvil,
on pense au pitre un peu simplet et sympathique. Mais derrière cette image (Trop) connue du public, il y a un acteur
et un chanteur qui a su émouvoir, que ce
soit à l’écran ou dans certaines chansons et c’est de ce Bourvil
là que je voudrais parler, rendre hommage au Bourvil qui ne fait pas toujours rire.
André Raimbourg est né en Normandie à
Prétot-Vicquemare (76) en juillet 1917,
son père part au front et ne reviendra jamais. Sa mère décide de rejoindre la
ferme familiale dans son village de Bourville ou le jeune André grandit en découvrant la nature et la douceur de
vivre. Déjà son naturel de boute-en-train prend le dessus et est apprécié de
tous. En plus de son plaisir à monter sur scène lors des représentations
organisées par son instituteur, il fait preuve d’un certain don pour le dessin.
Après avoir décroché brillamment son certificat d’étude, son instituteur le
verrai bien reprendre sa suite. Il intègre en internat l’école supérieure où
l’obligation de porter un uniforme, de marcher au pas et d’être toujours sous
surveillance ne plaît pas beaucoup au jeune homme épris de liberté. Il se sauve
de ce cadre trop étroit pour lui et décide de rejoindre la ferme familiale,
mais il se rend compte que le métier de fermier n’est pas fait non plus pour lui. Il
devient commis-boulanger à Saint Laurent en Caux pour un salaire de 10 francs
par jour (A peu près 1,68 euros). Passionné de musique, virtuose à l’accordéon et
au cornet à piston, il attend avec impatience les bals
du samedi soir pour y exercer son art.
Après
avoir rencontré Jeanne, celle qui sera sa future
femme, il trouve un emploi de boulanger à Rouen ou il assiste à un spectacle de
Fernandel, il y trouve aussi sa vocation, il
sera artiste. En 1937, il est à
Paris mais comme trompette au 24e régiment d’infanterie, il en
profite pour courir les radio-crochets sous le nom d’Andrel. Pendant la guerre, il
sera brancardier dans les Pyrénées, il rencontrera Etienne
Lorin qui écrira la plus part des musiques de ses chansons (Les crayons
– La tactique
du gendarme..). En 1941,
il fera de la figuration à l’écran et il présentera un spectacle prés de
Bourville devant sa famille, il a alors l’idée de changer son pseudonyme
définitif en Bourvil.
Bourvil, Le tragi-comique
Mais
l’idée première était de parler du clown triste et tendre comme pouvait l’être Bourvil.
Alors que des chansons comme «La Rumba du Pinceau» et autre «A Joinville-le-Pont» lui
avaient déjà collé une certaine étiquette, en 1954 sort «Monsieur Balzac» une de ses
premières jolies chansons mélancoliques qui rend hommage à monsieur Honoré. En 1958, il choisit pour partenaire Pierrette Bruno
(Toujours de ce monde !) pour l’opérette
«Pacifico»,
ce sera le début d’une longue collaboration artistique et d’une tendre amitié. Le
premier duo sera «Je t’aime bien», un jolie petit duo.
La même année «La ballade Irlandaise» casse la baraque, deux ans plus tard c’est «Ma p’tite chanson» et en 1961 «Le petit bal perdu» devient un classique. Dans les plus connus il sortira «La tendresse» en 1963. Sur les 210 chansons de son répertoire, certaines sont moins connues comme «La berceuse à Frédéric», «La ronde du temps» ou «Au jardin du temps passé», des chansons toutes aussi magnifiques autant les unes que les autres. Il est évident que je n’ai pas pu écouter tout le catalogue de ses œuvres, seul un biographe de Bourvil pourrait en parler plus savamment.
La même année «La ballade Irlandaise» casse la baraque, deux ans plus tard c’est «Ma p’tite chanson» et en 1961 «Le petit bal perdu» devient un classique. Dans les plus connus il sortira «La tendresse» en 1963. Sur les 210 chansons de son répertoire, certaines sont moins connues comme «La berceuse à Frédéric», «La ronde du temps» ou «Au jardin du temps passé», des chansons toutes aussi magnifiques autant les unes que les autres. Il est évident que je n’ai pas pu écouter tout le catalogue de ses œuvres, seul un biographe de Bourvil pourrait en parler plus savamment.
C’est avec le cinéma que son
talent d’artiste dramatique apparaîtra aux yeux du public. Sur les 59 films de
sa filmographie, quelques perles vont lui donner une autre image à l’inverse
de certains longs métrages un peu niais comme celui d’Isidore le benêt dans «Le Rosier de
madame Husson»
en 1950 ou Hippolyte le dadais dans «Le Trou normand»
en 1952 (Qui sera aussi la première
apparition de Brigitte Bardot sur un écran).
Bourvil - Jean Gabin - Anouk Ferjac |
«La
traversée de Paris» en 1956 réalisé par Claude Autant-Lara d'après une nouvelle cynique de Marcel Aymé, est
sûrement le premier rôle dramatique de Bourvil : Marcel Martin, chauffeur de taxi au
chômage sous l’occupation. Malgré certaines répliques et certaines scènes cultes,
ce film sur fond de marché noir, de STO et de prise d’otage (A la
fin du film) et la noirceur du scénario n’en fait pas une histoire très comique mais misanthrope et désespérée. Bourvil
sera récompensé de la coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine à la
Mostra de Venise.
les misérables |
FORTUNAT R.Varte-T.Bilis- F.Mitterand- M.Morgan- Bourvil |
Après deux films de capes et
d’épées, il tourne en 1960 l'un de mes
films préféré : «Fortunat»
d’Alex Joffé où
il retrouve Michèle Morgan comme partenaire et
un jeune garçon qui plus tard se fera connaitre, comme cinéphile et fondateur de l'Olympic Entrepôt, Frédéric Mitterrand. Bourvil interprète un braconnier qui, sous
l’occupation, va aider une femme bourgeoise et ses deux enfants à se cacher
des nazis, depuis que son mari, chef de la résistance, a été arrêté. Il va s'attacher à cette femme qui n'est pas de son milieu, l'aimer dans la tourmente, mais devra céder la place au mari survivant des camps. Un mélodrame, mais subtil.
Entre films
alimentaires et simples apparitions comme dans «Le jour le plus long», il tourne
en moyenne 3 à 4 films par an, sans parler de ses apparitions au théâtre comme «La bonne
planque»
ou dans les opérettes avec Georges Guétary. En 1962, il apparaît dans «Les Culottes
rouge» d’Alex Joffé avec Laurent
Terzieff : l’évasion d’un soldat plutôt «Résistant» d’un stalag en Allemagne avec un compagnon de
route poltron et «collabo». L’année
suivante, il endosse la robe du juge d’instruction Albert Gaudet dans «Les Bonnes
causes» avec Pierre Brasseur et Marina Vlady. l'un de ses
films les moins connus. Avec 1965,
sonne le succès du «Le Corniaud», mais la même année, il tourne
aussi «Les
grandes gueules» avec une distribution grandiose. Une histoire
de bûcheron dans les forêts des Vosges qui engage bon gré mal gré "pour une seconde chance" des détenus en liberté conditionnelle et
de caractère rugueux voire féroce. Un très beau film ou Bourvil n’hésite pas à jouer du
poing et du fusil. En 1966, il renoue avec Gérard Oury, De Funés et une comédie qui ne prendra jamais une ride : «La Grande Vadrouille». Revenons aux personnages plus sombres et tourmentés...
1969 et «L’arbre de Noël» ou
l’histoire d’un père joué par William Holden qui
offrira la plus belle fin de vie qui soit à son fils atteint d’une leucémie
avec l’aide de son compagnon de résistance, Verdun, joué par Bourvil, un film à regarder avec
une boite de kleenex à porter de main.
Le Cercle Rouge |
Arrive
son avant dernier film alors que la maladie de Kahler avait déjà fait ses ravages
sur l’acteur. «Le
Cercle Rouge» de Jean-Pierre Melville où il incarne le commissaire Mattei qui poursuit un gangster en cavale (il a faussé compagnie dans le train alors que le commissaire en avait la garde), un malfrat interprété par Gian Maria Volonte. Il va enquêter sur une affaire de cambriolage de bijouterie de luxe où sont impliqués, Alain Delon et Yves Montant en ancien flic renégat et
alcoolique. Film qui comporte un final où Bourvil, malgré la maladie, ne s’empêchera pas
de faire une blague pour faire rire son entourage. Le commissaire Mattei dit à son adjoint : «Vous savez comment j'ai fait pour arriver à la solution de
cette affaire?... Eh bien, c'est tout simplement en appliquant... »
Et l’artiste commence à entonner «La Tactique du gendarme» et de finir dans un
éclat de rire propre à lui-même. Il refusera le cachet pour son rôle dans
le film.
Il
tournera son dernier film «Le mur de l’Atlantique» avec la souffrance
comme compagne.
Mais son rôle le plus dramatique sera celui qu’il jouera le 23 septembre 1970 en s’éteignant dans son appartement parisien à l’âge de 53 ans.
Mais son rôle le plus dramatique sera celui qu’il jouera le 23 septembre 1970 en s’éteignant dans son appartement parisien à l’âge de 53 ans.
Je recommande de regarder des films ici https://papystreaming.wiki/ En bonne qualité, etc., je vous recommande donc de vous familiariser.
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