J’ai toujours aimé le Reggae, pour preuve, le 3 juillet 1980,
j’étais au Bourget avec 50.000 tarés comme moi pour écouter le roi Marley à son dernier
concert en France. J’avais l’affiche du concert sur un mur de ma chambre, mais
avoir l’affiche de Reggae (Raie gaie), est-ce avoir un poster rieur ?
Le lundi 13 décembre 1993, alors que Freddy
Mercury mort depuis deux ans déjà tenait la tête des charts avec «Living on my own»,
je faisais le pied de grue avec une amie (Coucou
Nathy !) pour pouvoir entrer
dans le POPB voir UB40. Le prix des places pour un concert de
qualité était cher pour nos petits revenus, à 160 francs (24 euros) la place plus le sandwich et la bière. Les soirées
n’étaient pas économiques. Mais pour une certaine catégorie de personnes, comme
moi à l’époque, aller à un concert était un plaisir sans cesse renouvelé à la
différence d’une certaine jeunesse qui ne pensait qu’à boire et fumer des
cigarettes qui font rirent (Je critique avec
l’âge, mais j’avoue avoir bu et bien rigolé à une époque !).
Nous voici donc par un soir de décembre dans la salle du Palais Omnisport de Paris Bercy pour écouter UB40 et son reggae matiné ska. Ce groupe anglais a vu le jour en 1978 à Birmingham dans de drôles de circonstances. Les membres du groupe se connaissaient déjà de diverses écoles de la ville, mais c’est dans un jobs centres (Pôle emploi anglais) que Alistair Campbell, qui sortait juste de l’école et n’envisageait pas de vivre de la musique qui n’était pour le moment qu’un exutoire, va devoir pointer au chômage. Le document à remplir pour pouvoir toucher des prestations de chômage ce nomme le Unemployement Benefits formulaire 40.
Nous voici donc par un soir de décembre dans la salle du Palais Omnisport de Paris Bercy pour écouter UB40 et son reggae matiné ska. Ce groupe anglais a vu le jour en 1978 à Birmingham dans de drôles de circonstances. Les membres du groupe se connaissaient déjà de diverses écoles de la ville, mais c’est dans un jobs centres (Pôle emploi anglais) que Alistair Campbell, qui sortait juste de l’école et n’envisageait pas de vivre de la musique qui n’était pour le moment qu’un exutoire, va devoir pointer au chômage. Le document à remplir pour pouvoir toucher des prestations de chômage ce nomme le Unemployement Benefits formulaire 40.
Ali Campbell
et son frère Robin battent le rappel, 6 hommes
répondent présents. James Brown le batteur (Non !
pas le SexMachine), Earl Falconer le bassiste,
Les frères Campbell guitares et chant, Mickey Virtue au clavier et toute la section cuivre et
percussion avec Norman Hassan au trombone, Brian
Travers au saxo et Terence Wilson dit «Astro» à
la trompette.
Pour
faire un groupe, il faut des instruments et c’est grâce à Ali Campbell, après une bagarre dans un bar et les
dédommagements qui en découdront, qu’ils pourront se payer leurs premiers
instruments, hormis le saxophoniste Brian Travers
qui pourra payer le sien à la sueur de son front en travaillant comme apprenti
électricien.
Pour faire un groupe, il faut
trouver un son qui marquera, et dans les années 80 en Angleterre, le Ska avec Madness, The Spécials, The Selecters et The Beat
tiennent le haut du pavé. Le Ska : une musique créée en Jamaïque dans les années
60 qui évoluera et deviendra le Rocksteady puis dans les années 70 le Reggae. Et c’est à travers un mélange de ces genres, tout en rajoutant une touche de
musique écossaise, irlandaise, galloise et même africaine qu’ils vont répéter
pendant un an et demi et trouver leur style.
Ils enregistrent une démo qui
sera diffusée à la radio, le fameux Dj John Peel
est tellement impressionné qu’il invite le groupe à faire une session à la BBC.
Chrissie Hynde, chanteuse et leader des Prétenders, après avoir entendu le groupe dans un club,
les invite à faire la première partie de sa tournée en 1980. La fin de l’année verra la sortie
de leur premier album sur un label indépendant : «Signing Off».
Le succès est immédiat en
Grande-Bretagne, le disque se classe n°2 des charts, le titre «Food forThought» (Matière à Réflexion) est une chanson qui
voulait faire connaitre et condamner la famine en Afrique du Nord et qui sera un
hit mondial. Elle fera connaitre le groupe au quatre coins de la planète (D’ailleurs pourquoi dire «Les quatre coins de la planète» alors que cette dernière est ronde ?). La pochette
qui représente le fameux document UB40 ne pouvait pas mieux illustrer ce premier
album. Les titres d’UB40 sont clairement politisés, en ces années 80,
en Angleterre le taux de chômage est élevé et la suprématie du parti
conservateur dirigé d’une main de fer par le premier ministre de l’époque
Margaret Thatcher n’est pas dans l’optique du groupe. Leurs textes seront
clairement antiracistes et ciblent surtout
le Front National Party. La critique envers toutes les inégalités sera leur
cheval de bataille.
UB40 et les reprises
Hormis
les albums de leur cru (Au demeurant excellent), UB40 sera un groupe de reprises
avec leur sauce Reggae-Blanc. Deux titres sortiront du lot : «Red Red Wine» en
1983, un titre dépoussiéré de la
version acoustique de Neil Diamond en 1968 et qui fera un tabac. Une
chanson dit que «Quelqu’un
qui trouve potable le vin rouge est le seul moyen d’oublier ses malheurs» (A consommer avec modération).
Un
autre morceau, qu’ils vont ressortir des tiroirs du passé, sera un titre de 1965 de Sonny
& Cher «I Got you Babe». En passant entre leurs
mains, ce morceau connu de tous a subi un lifting
considérable... tout comme la chanteuse Cher qui,
elle, en fera plusieurs. La chanson sera enregistrée avec comme voix
féminine leur «Marraine» Chrissie Hynde
qui laissera le temps du titre son armure de rockeuse rebelle.
«Can not help
falling in love», la lente et très belle ballade d’Elvis Presley (Et qui n’est rien de plus qu’une reprise de «Plaisir d’amour »)
que ce dernier chantait dans le film «Blue Hawaii»
en 1961, deviendra un beau reggae en
1993 avec un tempo plus rapide à la
sauce Jamaïcaine.
En 1987, UB40 sera le premier groupe
occidental à faire une tournée en U.R.S.S. Le groupe qui tournera autour de la
planète refusera toujours de jouer en Afrique du sud durant l’Apartheid malgré
les millions de disques vendus dans ce pays.
UB40
sortira des albums qui resteront dans l’histoire du reggae comme : «Labour of
Love»
en 1983, «Labour of Love II» en 1989 et «Promise en Lies» en 1993 pour ne citer que cela.
28
albums, un peu plus de 50 millions d’exemplaires vendus et 30 ans plus tard, Le
groupe est en proie à une tempête interne, Alistair
Campbell et le clavier Michael Virtue
quittent le groupe pour partir chacun dans des carrières solo. Sans leur tête
de proue, le groupe continuera à tourner, mais les enregistrements se feront
plus rares. Seulement trois albums entre 2009
et 2013.
Le
soir du 13 décembre 1993 me voila
donc à Bercy pour écouter et voir huit hommes sur scène qui vont jouer leurs
dernier album «Promises
and Lies» et je peux dire que j’ai passé (malgré le prix) une super soirée et sans cigarettes qui font
rirent.
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