vendredi 12 juin 2015

MAD MAX : FURY ROAD de George Miller (2015) par Crazy Luc B.



On prend les mêmes, et on recommence…  35 ans après la création de son personnage fétiche, le réalisateur australien George Miller redonne vie à Max Rockatansky, dit Mad Max. Pour ceux qui n’étaient pas là au début, rappelons que Max était un flic qui vengeait la mort de sa femme et de sa fille, odieusement massacrées par une horde de motards. Depuis, Max erre dans un monde post-apocalyptique, désertique, où les rares survivants se font la guerre pour l’eau, et le pétrole. Il y a eu trois épisodes, en 1979, 81 et 85. Pour la version 2015, vous polycopiez le scénario… 

Bien qu’en plus du pétrole et de la flotte, George Miller rajoute une pénurie de sang, et de lait maternel. Ce qui rend intéressant le départ de l’intrigue, située dans la Citadelle, bastion commandé par le gourou Immortan Joe, et sa bande de War Boys, qui affame le peuple pour mieux lui faire supporter les restrictions. Brave homme. Pour la tête, c’est un mix d’Hannibal Lecter et Beetle Juice. Sa favorite, Furiosa (furieusement sexy bien que rasée des tifs, encroutée et moignon en prime) chargée de négocier un deal de gazoline avec le clan voisin, trahit son chef, et se barre avec un semi-remorque de sans-plomb. Mais pas que, elle emporte ses 5 jeunes et belles épouses, chargées d’enfanter sa descendance. Immortan Joe, pas content, lui lance ses sbires aux trousses.  

MAD MAX FURY ROAD part sur les chapeaux de roue (sic) et pendant 45 minutes, les péripéties s’enchainent. Et ça fait plaisir, il se passe des trucs, le kidnapping de Max, sa tentative d’évasion, le cérémonial autour d’Immortan Joe, les premières poursuites, la tempête de sable, la manière très bien combinée dont Max et le War Boy Nux se retrouvent mêlés à tout ça, la découverte des 5 épouses drapées de blanc et s’aspergeant au jet d’eau dans le désert… Bon, ça fait du boucan (le film est en 7.1 surround, mince, j’en étais resté au 5.1, raté le 6…), mais on voulait de la poussière et de la sueur, de l’aventure et de l’action, ça ne manque pas. 

Et en plus, on s’amuse devant la créativité des décorateurs et costumiers (à eux seuls c’est 40% du générique) qui ont imaginé des bagnoles et camions hallucinants, des maquillages, des personnages grotesques et abominables. On retiendra des motards affublés de longs cheveux colorés qui rappellent le funky George Clinton (!) ou ce guitariste qui sonne la charge avec une guitare-hache, proche cousin de Gene Simmons de Kiss. Et un méchant sosie de Michel Petrucciani... Parfois ça ressemble à LA GUERRE DES ETOILES, avec les hommes des sables, et surtout la cérémonie pour habiller Immortan Joe de sa carapace, très Dark Vadorienne… (tiens, j'ai vu la bande annonce du prochain d'ailleurs... J'sais pas ce que ça va donner, mais y'a Harrison Ford dedans !)

Comme George Miller connait ses classiques, il repompe une séquence de LES PROFESSIONNELS (Richard Brooks, 1966), dans un canyon, très efficace. Et puis le moteur tousse, ralentit, on commence à être à court de carburant : des idées. Le film qui explorait différentes pistes, au départ, s’installe sur des rails bien droits. Exemple, les autres chefs de clan, alliés d’Immortan Joe, auraient mérité d’être plus développés, de créer des intrigues secondaires. Ils ne sont que des trognes de plus, vociférant plus fort que le voisin.

Lorsque Max et ses compagnons décident de revenir à leur point de départ, la Citadelle, on se dit : merde ! Mauvaise idée. Car toute la seconde partie du film sera la même chose que la première, mais dans l’autre sens ! Et George Miller de ré-enchaîner les poursuites, les cascades. Certaines sont impressionnantes, comme ces types au bout de leurs perches flexibles de 15 mètres, dignes du chorégraphe Philippe Découflé ! Mais autant les scènes à la Citadelle pouvaient faire naitre des situations, des idées, autant des véhicules lancés à 200 km/h en plein désert, ça vire à la routine.

D’autant que Miller accélère encore le rythme, ce dont beaucoup de gens se félicitent, sauf que son film devient difficilement lisible. Plans trop serrés, trop courts, et parfois on ne sait même plus qui fait quoi (les War Boys se ressemblent tous, les vieilles femmes, toutes). Lorsqu’il filme son armada mécanique en plan d’ensemble c’est très impressionnant, et ça sent le vrai. De plus près, c’est vite confus. Le film est labélisé 100% sans OGM, je dis : mon cul ! Les mecs des effets spéciaux c’est encore 40% du générique ! 

On a dit aussi que c’était un grand film féministe. Euh… les gentils sont des femmes, et les méchants généralement des hommes, c’est vrai. Et on peut interpréter la fuite de Furiosa comme une lutte contre le patriarcat, et un soutien au planning familial ! Je dirai que MAD MAX est un film féminin, Max en étant moins le héros que Furiosa. Charlize Theron est très bien, agressive et virile, certes (elle a de bonnes raisons!) mais insuffle humanité et sensibilité à son personnage. Elle privilégie la solidarité, le groupe, contre l'individualisme de Max.

Max est joué par un Tom Hardy monolithique en dur à cuire, pas marrant, avec une voix caverneuse de bande-annonce américaine. Nux est joué par Nicholas Hoult, très bon acteur anglais, découvert tout jeune dans la série SKINS, qui apporte par contre à son rôle les nuances que Tom Hardy n’apporte pas au sien. Et parmi les 5 femmes, toutes des gravures de mode quasi anorexiques (vachement féministe, le film...) il y a une rousse absolument craquante (la copine de Nux), qui se trouve être la petite fille d’Elvis Presley : Danielle Riley Keough. Enchanté, Danielle, moi c’est Luc… Et une autre, Zoé Kravitz, la fille de Lenny... Un film rock'n'roll !

Après tout le battage autour de cette resucée, on reste un peu sur sa faim. C’est virtuose, rapide, impressionnant et tout, mais c’est toujours la même chose ! Je regrette le manque de développements et de réelles péripéties dans la seconde partie, qui n’aligne finalement que le même type de scènes, d’explosions, de hurlements. Les amateurs de dragsters et de tuning seront aux anges. C’est déjà ça. 

MAD MAX, FURY ROAD (2015)
couleur  -  2h00 - format scope  - 2 ou 3 D




ooo

4 commentaires:

  1. Ouais, ben c'est un film rock'n roll, tout simplement. C'est super bien torché, et comme tout morceau de zique, y'a des resucées de plans déjà pondus ailleurs. Mais le rythme est bien présent et si tout ça ne suffit pas à mon bonheur je regrette pas une seconde les 2 plombes et le prix du ticket!
    Salut Lucio!

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  2. L'essence même de Mad Max ? Du supeeeer !!!!

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  3. Ah ! j'oubliais.

    Heavy Metôôôôôl !!!!!

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  4. Y a pas à chier,j'ai préféré la version de 1979....!

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