- Ah ! Retour
à la musique symphonique après quelques articles consacrés à de jolies et
talentueuses solistes M'sieur Claude…
- Oui Sonia,
et puis à part la 6ème symphonie dirigée par John Barbirolli, je
n'ai pas écrit sérieusement sur les symphonies de Mahler, pourtant toutes
essentielles…
- Heuuu,
pourtant il me semble avoir vu dans l'index un article dédié aux
enregistrements d'Otto Klemperer, un coffret paru en 2011 pour le centenaire…
- En effet,
un article évoquant l'art du grand chef allemand, mais survolant les symphonies 2, 4, 7
et 9 plus le Chant de la Terre… Chaque symphonie justifie un article…
- Et vous
avez choisi une gravure de Carlo Maria Giulini, le chef italien qui n'est pas
un nouveau venu dans le blog…
- Exact, mais
on l'a souvent rencontré comme accompagnateur de concertos… Et puis parmi les
versions cultes, j'avais deux vidéos… Alors…
Gustav Klimt : "La vie et la mort" (1908-1911) XXX XXX |
Cette reproduction du tableau "La
vie et la mort" n'est pas juste destinée à illustrer ce
billet. Klimt, peintre de la
génération de Mahler, a traduit fidèlement les oppositions philosophiques, morbides et sarcastiques qui nourrissent la
gigantesque et ultime symphonie achevée du maître viennois. Mahler connaissait Klimt, admirait l'œuvre du symboliste qui faisait partie des
courants artistiques novateurs de la Vienne de la fin du XIXème
siècle et du début du XXème… Le tableau est d'ailleurs contemporain
des trois dernières années de vie du compositeur (1908-1911).
12 septembre 1910 : Il
reste huit mois à vivre au compositeur qui brûle la vie par les deux bouts.
Cardiaque, épuisé, dépressif malgré une visite à Freud, il continue de s'imposer des séries de concerts à un train
d'enfer, tant à New-York, qu'en Europe. J'avais évoqué dans le 1000ème
article du Blog la création mouvementée, lors de l'exposition universelle de Munich, de sa huitième
symphonie, pseudo oratorio dément et génial surnommé Symphonie
"les mille" de par l'effectif de chanteurs, de choristes, de maîtrises
de gamins, et d'instruments requis par ce "monstre" (Clic).
Sans le savoir, Mahler entend pour la
dernière fois l'une de ses œuvres nouvelles. En mai 1911, Mahler
succombe à sa maladie après une dernière tournée épuisante aux USA. Il n'aura
pas eu le temps de créer deux chefs-d'œuvre pourtant achevés : La 9ème symphonie et le Chant de la terre, un cycle de 6 lieder
symphoniques. Une dixième symphonie est
ébauchée et restera un temps inachevée comme pour donner raison au maître qui
était terrorisé par un chiffre maléfique : 9 !!!
Mahler est un angoissé
pathologique, surtout depuis la mort de sa jeune fille Maria. Le couple avec Alma, de
19 ans sa cadette, bat de l'aile. Il est obsédé par le fait qu'aucun compositeur
d'importance depuis Beethoven n'ait pu écrire
plus de 9 symphonies sans y laisser sa peau : Beethoven, Schubert,
Bruckner (9ème inachevée), Dvorak (mort en 1904)… Il y voit une malédiction. Pourtant ses craintes ne
reposent sur rien de bien solide :
- Schubert a composé une 9ème symphonie "La grande", mais la 7ème n'existe pas, ce qui ne fait que 8...
- Bruckner a produit 11 symphonies voire plus avec les variantes, 9 est un hasard d'un catalogue tronqué…
- Bruckner a produit 11 symphonies voire plus avec les variantes, 9 est un hasard d'un catalogue tronqué…
- Dvorak
a écrit sa 9ème symphonie du "Nouveau Monde"
en 1893. Le sujet ne l'intéressait plus à priori, aucune partition n'était
ébauchée à sa disparition…
La 9ème
symphonie sera un chant de mort et de nostalgie face à la vie
qui s'enfuit… Tragique mais goguenarde, comme si Mahler
faisait un bras d'honneur à la grande faucheuse…
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Carlo Maria Giulini |
Revenons à Carlo Maria
Giulini (1914-2005),
le chef d'orchestre que j'avais comparé à un Visconti de la baguette. Trois articles
sont parus dans le blog, un premier en 2011
pour commenter une gravure du concerto
"Empereur" de Beethoven
avec au clavier Arturo Benedetti Michelangeli
(Clic)
et plus récemment : le 1er
concerto de Brahms
avec Claudio Arrau ainsi que la 4ème symphonie également de Brahms avec la Philharmonie
de Vienne (Clic) & (Clic). Des gravures mettant
bien en évidence la probité du chef dans ses lectures des partitions, son souci
du détail et de la clarté, son humilité face au compositeur.
Opposé au fascisme, cet altiste de formation, grand
humaniste, ne verra sa carrière de maestro s'envoler qu'après la guerre. Chef
d'opéra, il est l'un des piliers de la Scala
d'après guerre. Le 19 janvier 1956
il dirige La Traviata de Verdi avec Maria
Callas dans le rôle de Violettta.
Quoi d'extraordinaire ? Et bien une soirée dont on parle encore, au point que
l'affiche originale est éditée sous forme de poster et même de tapis de souris.
(Il est sous mon coude. Un cadeau.) Un concert non enregistré. Tiens, la mise en scène était assurée par Luchino Visconti...
La porte de la loge de Carlo
Maria Giulini était ouverte à tous. Mais il refusait de recevoir
des fans ou amis sur le pied de ladite porte : "Entrez mes amis ! Sinon ça
porte malheur" ?! Octogénaire, ses enfants le conjurent de diriger assis.
Il refusera toujours par respect de ses musiciens et du public.
Carlo Maria Giulini n'était
pas de ces chefs enregistrant des intégrales de manière compulsive. Seules
les quatre symphonies de Brahms
échappent à la règle. Pour Mahler, deux exceptions isolées en studio sont connues : La 1ère
pour EMI et cette 9ème pour Dgg. Les deux avec le Symphonique de
Chicago dans les années 70. Des références.
Résumer le style de Carlo
Maria Giulini en deux mots : la noblesse et l'élévation spirituelle.
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Bruno Walter en 1912 XXXX |
Mahler, rattrapé
par son destin dramatique, ne pourra jamais créer lui-même ni la 9ème symphonie,
ni le Chant de La terre, en fait
une 10ème symphonie avec lieder
(une astuce typique d'un homme superstitieux, obsédé par le chiffre 9). Bruno Walter né en 1876 avait rejoint le compositeur comme assistant en 1894 à l'opéra
de Hambourg. Les deux hommes vont se lier d'amitié et Bruno Walter sera un ardent défenseur de
la musique de son mentor jusqu'à sa mort en 1962, date marquant la lente reconnaissance que la musique de Mahler va enfin rencontrer. La première aura
lieu en juin 1912 avec la Philharmonie de Vienne et Bruno Walter dirigera la première gravure
en 1938 à Vienne avant que l'Anschluss
et l'antisémitisme nazi ne l'obligent à fuir vers les USA. Il récidivera à la fin
de sa vie en 1961 en stéréo avec l'Orchestre de la Columbia.
Commenter cette symphonie revient à, soit philosopher,
soit essayer de mettre simplement en exergue l'incroyable richesse de
sentiments, d'évocations de souvenirs intimes à l'aide de métaphores et quelques
précisions sur la complexe architecture. Ce que je vais tenter de faire. J'ai
terminé la découverte de l'univers mahlérien avec cette œuvre et le final drôlatique jusqu'à l'absurde de la
7ème.
Curieusement l'orchestre est imposant mais moins
surchargé que dans les opus précédents : 1 piccolo, 4 flûtes, 1 cor anglais, 3
hautbois, 5 clarinettes (dont une basse), 3 bassons, 1 contrebasson, 4 cors, 3 trompettes, 3
trombones, 1 tuba basse, timbales, nombreuses percussions (tamtam, grosse caisse et
caisse claire), triangle, glockenspiel, cloches graves, harpe et des cordes à foison.
La forme est en 4 mouvements, ce qui apparaîtrait
comme très classique si deux gigantesques mouvements lents (Andante)
n'encadraient pas deux mouvements survoltés et plus courts. (Un emploi inversé
des tempos et architectures usuels - Tchaïkovski dans la Symphonie N°6 "Pathétique" faisait de même.)
1 - Andante
comodo
Ce mouvement, étendu sur une demi-heure, représente
à lui seul la quintessence de l'art de Mahler.
Une telle durée se rencontre souvent dans ses œuvres précédentes, mais ici,
toute la palette des émotions se trouve réunie : la nostalgie, l'angoisse, le
cynisme et l'humour grinçant, les citations piochées dans les bruits de la
nature (Naturlaut). Par contre, si parfois on a pu déplorer dans ses œuvres antérieures
certaines facilités, voire des soupçons de vulgarité ou de trivialité (en un
mot : du tintamarre, même si écrit avec une imagination débordante), dans cette
grande page, tout n'est que pureté.
Mahler en 1907 |
Un cor lointain, puis les altos, puis des bois développent
un premier thème plus serein. Le fruit de la réflexion aboutirait-il à une
acceptation de l'inéluctable quoique philosophiquement incompréhensible trépas.
L'introduction conduit rapidement à un premier tutti, un cri comme celui de Munch dans son célèbre et terrifiant
tableau. La peur ? D'autres thèmes vont ainsi se mêler, opposant rage,
résignation, désespoir, souvenirs d'une vie épique. Mahler
exploite l'orchestration pour varier à l'infini l'effet bouleversant de ses
matériaux symphoniques. Technique qui lui permet de ne pas complexifier la polyphonie et le contrepoint
à outrance. Il obtient ainsi, au bénéfice de l'auditeur, une cohérence
mélodique qui évite à l'écoute de se relâcher, de se perdre, comme dans les
méandres du final délirant de la 7ème
symphonie.
Ensuite, seule l'écoute concentrée permet de percer
les secrets et la magie de cette musique. Carlo Maria
Giulini avec le magnifique orchestre de Chicago
qui allie transparence, puissance et couleurs vives, magnifie les élans harmonieux
de ce mouvement aux sonorités si inventives. Ainsi, on retrouve le thème initiale
réexposé aux cuivres, devenu marche inexorable et tragique, et bien d'autres
trouvailles encore. La synthèse d'une vie de confrontation face à l'univers
symphonique. L'analyse de Jean Matter
s'étire sur 4 à 6 pages en petits caractères. Ce n'est pas le but ce cet article,
je pense avoir exprimé l'essentiel à propos de cet andante.
2 – "Dans
le tempo d'un laendler, un peu pataud et très vigoureux" (laendler : danse austro-hongroise ancêtre de la valse)
Avec une telle indication de tempo, Mahler affiche clairement ses intentions :
s'éloigner de l'univers astral de l'andante pour revenir danser dans le
terroir. En compositeur postromantique, Mahler
raffole des mélodies frustes, festives et rurales. Souvenirs, souvenirs des temps heureux à
travers le miroir déformant d'une mémoire perturbée
par l'angoisse présente. L'introduction n'est autre qu'une suite rythmée de
traits aux cordes suivies d'une mélopée des vents, une berceuse ironique. Ou alors
une danse macabre loufoque ? Allez savoir ? Mahler, depuis le 3ème mouvement de sa 3ème
symphonie rejoue sans fin ces jeux ironiques et
fantasmagoriques. Le mouvement est une fresque foraine d'un bon quart d'heure
dans laquelle vont se succéder diverses danses toutes plus caricaturales les
unes que les autres. Est-on à l'écoute d'une parodie sinistre d'un séjour bucolique
ou, tout au contraire, assiste-t-on à des réjouissances paradisiaques à
l'instar du paradis enfantin que Mahler
mettait en musique sous forme d'un lied en conclusion de sa 4ème symphonie. Huit danses se
suivent ainsi, démontrant le génie de l'orchestration, le sens incomparable de Mahler pour faire intervenir les solistes
(le solo ricanant du tuba basse !). Le 6ème passage reprend la
thématique initiale donnant ainsi au mouvement une allure de scherzo. La reprise
se veut plus dramatique et frénétique : tuba et grosse caisse participent à cette
diablerie orchestrale. Seuls les meilleurs orchestres savent se jouer des
difficultés inouïes de la partition et obtenir une discipline absolue dans le
discours et le dialogue vertigineux entre les pupitres. L'Orchestre
de Chicago en fait partie et Carlo
Maria Giulini
exalte l'énergie fantasque de ce mouvement caustique et singulier.
Egon Schiele (1890-1918, ami de Klimt) La mort et la
jeune fille
|
3 – Rondo burlesque
Mahler ne
connaissait pas le deblocnot ni son zélé admirateur et serviteur. Diable, il ne
facilite pas mon travail ! Comment commenter ce mouvement ? Bruno Walter lui-même alla poser une question
avant la création du Chant de la Terre à un autre ami de Mahler
et chef chevronné (Oskar Fried ?) "Dites,
vous dirigeriez cela comment ?". Burlesque ce rondo ? Pas évident. Narquois, assurément.
Le compositeur, maître dans l'art du fugato, déploie une forme de démence
furieuse dans un orchestre gagné par la folie, la furie. Un cri de hargne des
trompettes, réponse tout aussi rageuse des cordes basses puis des cors. Un
rondo suggère une pièce brillante et savante. Savante, c'est le cas, mais la
brutalité, le staccato déchaîné apporte une évidence à cette construction. Panique,
lutte intérieure, à chacun son
interprétation de ce jeu à la fois morbide et volubile.
L'humour noir se rencontre à chaque instant, principalement
dans les solos instrumentaux. Rarement un compositeur n'a su éclaircir avec pareille
aisance une telle "tuerie" symphonique (mot à la mode chez les d'jeunes). Giulini est un génie et chapeau au preneur
de son. Mahler pense-t-il à un
scherzo satanique lorsqu'il interrompt le flot torrentiel par un coup de
cymbale pour nous convier au plus intime de lui-même à travers un étrange
"trio".
Dans un orchestre séraphique, un solo de trompette
puis de cordes annoncent le thème résigné qui sera le leitmotiv de l'adagio
final. Encore une des pages parmi les plus réussies du parcours du musicien :
pathétique et déchirante. Impossible de rester insensible. On songe à un
concerto pour orchestre face à cette débauche de sonorités, de timbres, de
motifs langoureux ou affligés. Mesure par mesure, la violence reprend ses
droits par une réexposition du thème initial pour conduire à une coda cataclysmique
: grosse caisse, glockenspiel, cuivres, caisse claire se fracassent. Mahler se
rit du trépas par un indicible sarcasme
musical.
4 – Adagio
Edward Munch (1863-1944) : Le Désespoir |
Terminer une symphonie sur un mouvement lent et méditatif
est une invention de Mahler.
La 3ème symphonie recourait déjà à
ce procédé dans un long et religieux adagio qui se terminait en apothéose… Là,
dès les premières mesures, le contraste avec la fureur du rondo est saisissant.
On anticipe par ailleurs un final tout en douceur, une résignation apaisée et secrète. Un thrène des
cordes énoncent lamento le motif présenté par la trompette dans le trio. Bien
que la tonalité de ré bémol majeur ne soit pas par nature très sombre, le climat
psychologique reste tendu. Mahler
cherche-t-il à exprimer encore et toujours la tristesse de sa situation du
moment, l'angoisse d'un homme
gagné par la maladie, l'ombre de la mort qui plane sur le condamné par la médecine, l'incompréhension du public face à ses œuvres malgré le
succès de la 8ème symphonie ?
Autre interrogation à l'écoute de ce chant du cygne : le compositeur ne se
projette-t-il pas déjà dans l'au-delà, nous livrant alors la vision qu'il aurait d'une vie
achevée de manière cruelle, un kaléidoscope de souvenirs anciens et qui vont se
perdre : Alma, ses filles, l'amertume d'un échec dans sa recherche inaboutie de l'absolu
artistique ?
Mahler est en
cela l'ultime héritier d'un XIXème siècle romantique qui se nourrissait de drames et
de tragédies souvent inspirées de la mythologie ou de la littérature classique.
Analyser en détail cette immense déploraison de 25
minutes n'a aucun sens hors d'un cours du conservatoire. Même Jean Matter précise qu'il y renonce,
alors moi… L'idée du mouvement est d'exprimer le douloureux chemin vers la
sérénité, d'échapper aux affres qui précèdent un trépas paraissant si
(trop) proche. Le solo de violon vers 5', expression d'une solitude glaciale, n'est
qu'un exemple parmi cent des merveilleuses variations et jeux de couleurs diaphanes
et élégiaques qui émaillent cet émouvant adagio. La lutte intérieure ne semble jamais
complètement gagnée. Un passage central paroxystique, galvanisé par les cuivres
et les cymbales, nous fera-t-il partager enfin cette transfiguration tant attendue
vers la lumière et la paix intérieure. Pas certain.
Dans la coda, avec une nuance notée pppp (sympa pour les ingénieurs du
son…), l'adagio s'éteint dans un orchestre quasi désert. Juste quelques cordes... Vaincre ou être vaincu ? Le combat face au passage obligé vers l'au-delà ne peut aboutir qu'à un
renoncement. Un combat que Mahler
savait perdu d'avance, tôt ou tard. Encore fallait-il s'y résoudre. En écrivant
ses ultimes mesures, Mahler accepte paisiblement ce que Malraux exprimera bien plus tard "Lorsque l'on a eu une vie aussi riche, la
mort ne devient qu'un simple évènement que l'on nomme trépas". Si cette lutte s'apparente à une prière, à la croyance en
la miséricorde, alors, par cet adagio, Mahler s'est réconcilié avec le Divin.
Carlo Maria Giulini ne
cravache pas ses talentueux musiciens. Non, au contraire, il semble les amener
un à un à se personnifier au compositeur et à ses conflits existentiels. J'admire ce maestro qui n'a jamais interprété
du Giulini à partir des partitions des musiciens. La prise
de son exemplaire participe grandement à électriser mes émotions à l'écoute de
ce disque.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Il existe ou a existé environ 150 gravures de cette
symphonie. Il est évident que celle de Giulini
est une réussite totale mais que nombre de ses confrères ont également su
vivifier la beauté extatique de ce chef-d'œuvre. Bruno
Walter (1938 et 1961), Leonard
Bernstein (à New-York, Vienne et à Berlin en live), John Barbirolli
également en Live à Berlin, et Herbert von Karajan avec le même orchestre (L'un des plus grands disques du maestro autrichien qui jouait l’œuvre divinement mais rarement car l'exercice l'épuisait). Continuons : Otto Klemperer
avec le Philharmonia, Vaclav Neumann à Prague, et bien sûr Pierre Boulez à Chicago ou Baden Baden. Je n'ai retenu
que des enregistrements que je connais bien et qui bénéficient d'une qualité
technique digne de la prolixe orchestration. Exception : Walter
en 1938, mais pour l'époque, c'est miraculeux… Chaque interprétation apporte de
la nouveauté, une osmose spécifique entre une œuvre et son interprète.
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L'interprétation de Carlo Maria Giulini.
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