mercredi 4 février 2015

Les EMULES D'HENDRIX (part II)


     C'est une évidence : Jimi Hendrix a marqué de façon indélébile la musique en lui ouvrant de nouveaux horizons, en créant de nouvelles perspectives. D'abord en électrifiant considérablement le Blues (dont les Buddy Guy, Guitar Shorty, Elmore James et Earl King avaient ouvert le chemin – mais les p'tits blancs z'avaient pas l'habitude -), puis en l'extrapolant, en l'étirant vers d'autres horizons, l'amenant ainsi à flirter avec le jazz, la pop et le psychédélisme (ou l'inventer ?), pour créer en définitive un monde nouveau où tout semblait possible et où les frontières étaient abolies.
Hendrix, c'est un chant et un jeu de guitare immédiatement reconnaissable. Une marque déposée.
Son influence demeure encore aujourd'hui prédominante sur une majorité de musiciens.
On dit, non sans raison, qu'après lui, la guitare ne fut plus jamais la même. C'est indéniable, son empreinte se retrouve chez d'innombrables musiciens. Certains, irrémédiablement traumatisés, ou encore tout simplement par faute de caractère, n'ont fait que suivre la route tracée, sans jamais s'écarter du chemin, et sans jamais essayer d'aller au-delà du terminus construit sur « Cry of Love » / « Firts Rays of the New Rising Sun ». Alors que d'autres ont su se démarquer en apportant leur propre personnalité. En quelque sorte, une reprise du flambeau (qui peut être contestable).
Le but de ce modeste chapitre : faire (ou refaire) découvrir, très succinctement, ceux qui portent de façon évidente sa marque, son héritage ; en sélectionnant et recommandant leur disque le plus représentatif, ou le plus hendrixien. En tout cas, un qui en vaut la peine.

     Voilà maintenant deux années déjà que nous avions fait notre premier petit article sur les émules du Grand Gaucher : Jimi Hendrix. Un chapitre où étaient brièvement présentés les plus évidents, ceux qui nous viennent à l'esprit dès que l'on évoque ce phénoménale héritage.
Seulement sept musiciens étaient alors exposés. Ce qui peut paraître bien peu face à la multitude de prétendants aux postes qui ont foulé la "troisième pierre du Soleil". Toutefois, s'il fallait les mentionner tous, il faudrait une encyclopédie, tant son influence à marquée à jamais le monde de la guitare électrique (et pas seulement).
Néanmoins, il y a quelques noms qu'il vaut mieux taire (ce n'est pas parce que l'on clame haut et fort ses influences, ses sources, que l'on en est forcément digne).
Ce deuxième chapitre affiche 11 guitaristes (nombre magick) ; des pointures reconnues (histoire d'attirer le chaland), mais aussi quelques musiciens obscurs qui méritent d'être sauvés des limbes de l'oubli. Un chapitre un chouia féminisé, pour les phallocrates.


Randy Hansen

     Lui, c'est le stéréotype même du cas pathologique. Et peu triste même. C'est le cas de la fixation poussée à l'extrême, jusqu'à annihiler sa propre personnalité. Randy Hansen ne s'inspire pas du travail d'Hendrix, il vit carrément à travers son fantôme. Il s'habille, se coiffe, porte la moustache comme lui ; bouge comme lui (en moins félin, et puis, il y a longtemps qu'il a dépassé les 27 ans). Evidemment, autant que possible, il joue sur le même matériel, poussant le vice jusqu'à jouer principalement sur des Fender Stratocaster de gaucher (qu'il joue donc alors à l'envers, puisqu'il est droitier). Ses rares compositions sonnent bien souvent comme des titres oubliés de Jimi, et il bien plus connu pour ses nombreux concerts dédiés à son idole que ses propres compositions. Mais il faut bien admettre une chose, ce gars a réussi à assimiler le son et le jeu de Jimi ; même sa voix est assez proche. Ce n'est pas sans raison qu'il est considéré comme le meilleur "Jimi Hendrix Tribut".




     Celui-ci tout simplement parce que la présentation est sans ambiguïté. Néanmoins, le disque comporte tout de même deux titres de Hansen, plus une reprise des Beatles et une de Peter Green.
(Dedicated to the Great Spirit of Jimi Hendrix)


Stevie Ray Vaughan

     Oui, généralement on pense à Stevie Ray comme un continuateur d'un Texas-Blues qui s'est enrichi au son des Buddy Guy et Albert King, pourtant, indéniablement l'ombre du gaucher plane sur son jeu. Et ce n'est pas lui qui l'aurait contre-dit, bien au contraire. Sa reprise, fort réussi, de Voodoo Child sur "Couldn't Stand the Weather" est déjà un aveu en soi. confession que l'on retrouve aussi par l'image dans le clip de "Cold Shot" où l'on voit accroché au mur de son "Sweet Home" non pas un, mais poster grand format de Jimi. Certains de ses costumes de scène étaient aussi inspirés du style d'Hendrix. Plus tard, Stevie Ray essayera des Stratocaster de gaucher pour retrouver le diapason propre aux gauchers jouant avec une guitare de droitier ; cela évidemment pour tenter de percer le secret du son de Jimi (finalement, il se contentera de faire mettre des manches left-hand sur quelques unes de ses strato).



     Bien sûr, il aurait été évident de proposer le superbe "Couldn't Stand the Weather" pour l'excellente interprétation du classique (usé jusqu'à la trame) "Voodoo Child", toutefois celui-ci me paraît, dans l'ensemble, plus laisser perler l'influence de Jimi. Ne serait-ce que par l'instrumental "Say What" et sa phénoménale wah-wah, ou encore avec "Come On", certes de Earl King, mais qui faisait parti du répertoire de Jimi.


Article : "Texas Flood" (1983)



Joe Satriani

     Là-aussi, par nécessairement évident. Pourtant, il le revendique lui-même. Toutefois, plutôt que de se contenter de plagier ou de se complaire dans cet univers (déjà fort riche) sans chercher ailleurs, il a préféré aller au-delà. La bombe que fut le premier Van-Halen y étant probablement pour quelque chose. Quoi qu'il en soit, force est de reconnaître que sans l'héritage de Jimi, le jeu de Satriani n'aurait certainement pas ce caractère forgé de wah-wah et de vibrato colorés,  absolument expressifs. De plus, la gamme pentatonique mineur dont il a usée et abusée, l'exploitant jusqu'au boutisme, confère à nombre de ses soli une coloration Bluesy un rien cosmique... extra-terrestre. Ce qui lui valu le surnom d'Alien (cela aidé aussi par le titre de son deuxième opus).
Et puis, si l'on remplaçait la Boss DS-1 (aujourd'hui sa Satchturator de Vox) par une Fuzz-Face, son Chorus par une Univibe, et son Ibanez JS par une Stratocaster, le lien avec le gypsy psychédélique inévitablement plus évident. Car finalement, outre l'acquisition d'une technique et d'une adresse extraordinaires, la base du jeu de Joe est du pur Hendrix, auquel il a inclus la maîtrise du tapping.

     "Surfing with the Alien", l'album qui le fit connaître ; le disque qui inonda et prit par surprise, tel un raz-de-marée, tous les pays amateurs de bonnes guitares. Le disque a même fait l'objet d'une réédition anniversaire (remasterisée) et d'une guitare - Ibanez - en série limitée.

Article : "Black Swans and Wormhole" (2010)



Gary Moore

     Bien sûr, c'est plus évident sur ces débuts avec Skid Row, et puis l'influence de Peter Green est peut-être aussi prégnante. Toutefois, l'Irlandais ayant été souvent lunatique, suivant les périodes,c'est l'influence de Jimi qui est prégnante sur le jeu de l'Irlandais. Et sur son premier album d'obédience Blues-rock, "Still Got the Blues", sur la photo où il se représente gamin bûchant sa guitare au son des disques de référence, c'est un poster grand format du grand Jimi qui accapare un tiers d'un des murs de sa modeste chambre.

     Le power-trio Scars, qu'il avait fondé avec le batteur Darrin Mooney (Primal Scream) et le bassiste Cass Lewis (Skunk Anansie), n'était ni plus ni moins qu'un hommage au travail de Jimi Hendrix. Certes, alors avec le son et l'énergie déployée sur le bien nommé "Corridors of Power". Donc, absolument pas dans une optique revival, mais une sorte de propulsion dans le temps du jeu particulier du gaucher.
Par ailleurs, Gary, alors qu'il n'avait plus rien à prouver depuis longtemps, se fit plaisir en organisant un concert hommage, "Blues for Jimi".

     L'unique CD du trio, avec mentionné sur la photo du livret le nom des musiciens; Gary Moore en caractères gras évidemment, car vendeur, mais aussi celui des deux comparses, mais, en caractères bien plus modestes. Fait unique, chez Gary, qui signifie qu'il s'agit ici bien plus d'un groupe que d'un album purement solo du gaucher Irlandais.

Chronique du disque : Gary Moore / Scars (2002)


Malina Moye

     Cette américaine, surnommée à juste titre "Foxy Lady", a tous les talents et le style pour être la digne représentante féminine du Voodoo Child. Elle été classée par le magazine américain Guitar World dans leur top 10 "Female Guitarist" . Gauchère de surcroît, jouant comme il se doit sur Fender Stratocaster (elle est endossée par la marque qui lui customise ses instruments). Cesire sur le gâteau : elle sait tenir une scène, faire le spectacle sans que cela ne semble surjoué, exagéré.

Quel dommage que nombre de ses chansons soient sacrifiées à des diktats commerciaux douteux qui voudraient enfermer la dame dans un créneau R'n'B gluant. A moins que se soit elle qui joue sur les deux tableaux. Même son dernier Ep, sorti en octobre dernier, seulement disponible en téléchargement, concède encore une chanson sur les six présentes, alors que les quatre premières sont du pur Hendrix boosté au Funk lourd.
Elle a du talent qui n'est pourtant pas exploité à sa juste valeur.
Son single "K-Yotic" (entre Sly Stone, Funkadelic, Stevie Salas et Hendrix), en duo avec Bootsy Collins, est monté jusqu'à la cinquième place du billboard.


     Le dernier Ep, "Rock'n'Roll Baby", sorti en octobre dernier, est fort prometteur pour la suite à venir (en espérant qu'il y en a bien une). Malheureusement, seulement six mets à se mettre sous la dent, dont un bien insipide cherchant les faveurs des radios. Le reste par contre ne manque pas de saveurs et d'épices.
(actuellement uniquement disponible en téléchargement)


Stoney Curtis

     Plus généralement catalogué comme un musicien d'Acid-blues (probablement en raison de son album intitulé "Acid blues Experience" de 2005), Stoney Curtis gravite autour de la sphère des Robin Trower, Frank Marino et Hendrix. Avec une section rythmique de bourrins qui le pousse à se retrancher souvent dans des ambiances plus Hard-Rock, parfois au détriment de la subtilité. Ce qui donne souvent une mixture de ZZ-Top, Hendrix et Marino, avec une sonorité plus typiquement Hard que ces derniers (du Pat Travers millésimé 90's bien mâtiné de parfums Hendrixiens). Grand amateur d'effets aux colorations vintage du genre Phasing et Univibe, la wah-wah toujours prête à transformer ses notes en un bouillonnant torrent de lave, Stoney s'inscrit en toute logique dans la mouvance du gaucher cosmique. Un second couteau dont les compositions, bien que de fort bonne facture, ne rivalisent pas avec celle des sus-nommés (le gratin). Instrumentiste talentueux, il pèche malheureusement par un chant bien moyen (comme la majorité des guitaristes) qui grève ses chansons. Son dernier album, "Halo of Dark Matter", semble vouloir se démarquer de son lourd héritage (qui revient à la charge sur un titre). Il s'est adjoint les services bienvenus d'un clavier, et son chant paraît s'améliorer. Néanmoins, à quelques exceptions près, l'ensemble s'avère quelque monotone, voire lassant.
A surveiller.

"Cosmic Connection".
      Comme son titre l'indique, certainement l'album le plus Cosmic-Blues de Stoney Curtis. Le batteur frappe toujours comme un sourd, mais semble refréner ses ardeurs, en maintenant un rythme sûr et solide (pas le genre de gars à faire dans le feutré). Il ne manque à ce Stoney Curtis Band qu'un meilleur chanteur.



Char Vinnedge

    Qui c'est celle là ? Char Vinnedge commence sa carrière dans les années 60 avec un groupe entièrement féminin, "The Tremolons", qui est rebaptisé "The Luv'd Ones" dès sa signature par une maison d'édition. Le style se situe alors entre un Rock garage et un  folk-pop d'assez bonne facture. Le groupe se dissout par faute de problèmes familiaux d'une des filles. Entre temps, le phénomène Hendrix a inondé les ondes, et Char devient une adepte de la fuzz et de la wah-wah, évidemment dans le style initié par Jimi. Char, alors dans un nouveau projet (cette fois-ci avec un mec, qui deviendra son compagnon), est priée par son manager d'enregistrer une démo à Memphis. Ce qu'elle aurait refusé sans l'insistance du groupe. Un certain Billy Cox tombe sur dessus, sur la démo, et, interpellé par le jeu du guitariste, dit qu'il veut jouer avec ce mec. On lui rétorque que c'est une femme. "Pas de problème !". Et c'est ainsi que prend forme le Billy Cox's Nitro Function qui tente de ressusciter le Cosmic-funky-blues, et où Char devient l' "Electric Lady".
Si Char n'a pas la technique du gaucher, ni de Trower ou autre Marino, son engagement, son utilisation des effets, sa sincérité, font de cet unique opus une pièce intéressante du catalogue des disques obscurs des 70's.
Malheureusement, bien qu'assez bien accueillit par la presse, notamment grâce aux quelques concerts organisés qui conquirent l'auditoire, il n'y a pas eut de suite, notamment par faute de quelques erreurs et embrouilles de management.

   
  Unique long-player (pochette de Roger Dean), absolument dans la continuité de l'oeuvre d'Hendrix (sans en égaler le niveau), avec une reprise étonnante du classique "You Really Got Me". 



Velvert Turner

     Encore un traumatisé qui n'a pas su, pu, se démarquer de son idole, et ami. Ami, car effectivement, Velvert Turner fréquentait assidûment Jimi lorsqu'il était à New-York ; et Jimi himself lui donnait à l'occasion des cours de guitare, lui montrant quelques trucs. Ce qui explique les similitudes et donc rien de vraiment étonnant de retrouver ici un clone, ou plutôt un ersatz. Surtout ici mentionné à titre de curiosité, ce Velvert Turner Group souffre de naïveté, et de quelques pillages trop évident,  en dépit de quelques bonnes compositions ("Strangely Neww") et surtout, malheureusement, d'une production manquant de clarté. Finalement, peut-être pas tellement plus que le premier Frank Marino. Le Velvert Turner Group aurait mérité une deuxième chance.
Cet unique disque de 1972 a son lot de défenseurs assez nombreux (gagnant même le statut d'album culte) pour justifier une réédition CD par le controversé label Radioactif.
Alors que ses compagnons se distinguèrent dans d'autres aventures, Velvert passa à l'ombre des projecteurs. Le claviériste Christopher Robinson joua avec les New-York Dolls, fit deux albums solo et fut employé par Gene Simmons  & Paul Stanley, John Lennon et Keith Richards ; le bassiste Prescot Niles rejoignit The Knack en 1978 et joue aujourd'hui avec le Mike Pinera's Classic Rock All-Stars ; et le batteur Tim McGovern joua sur quatre morceaux du célèbre "Kapt. Kopter And The (Fabulous) Twirly Birds" de Randy California, enregistra avec Neil Merryweather puis rejoignit les Motels, le groupe de Martha Davis.
Tous les membres du groupe firent une carrière honorable, sauf Velvert, qui fut oublié. Il mourut à son domicile, à New-York, le 11 décembre 2000.


     Pas le choix, ici non plus, un seul et unique album.
disque devenu culte alors que son géniteur, Velvert, est totalement oublié.


April Lawton

     Totalement inconnue aujourd'hui, elle était pourtant reconnu par ses pairs (américains) dans les années 70.
Elle explose sur les deux seuls disques de l'intéressant, voire iconoclaste, Ramatam, où elle joue avec Mitch Mitchell (tiens !) et Mike Pinera (Blues Image, Iron Butterfly, New Cactus, Alice Cooper). April y dévoile un jeu mâture et maîtrisé, utilisant les effets à bon escient (avec même de la Talk-Box sur le 1er opus de 1971). Mike Pinera ne tarira jamais d'éloge envers la dame. On estimait le jeu puissant et explosif d'April comme la rencontre de Jimi Hendrix et de Jeff Beck. Ramatam n'ayant pas eu le succès escompté, ce qui est regrettable.  Le public a probablement été perturbé par ce collectif qui n'hésitait pas à passer d'un Blues-rock psyché à une folk poppy en passant par des instants franchement Hard et d'autres Jazzy et même Cosmic-funk. April abdique et part fonder le April Lawton Band qui s'éteindra vers la fin des années 70.
Abandonnant la carrière musicale pour se recentrer sur le graphisme, la peinture, et reste très réservée sur sa vie privée, refusant les interviews, ainsi que de s'épancher sur son passé. Ce qui laissa libre cours à des rumeurs de transsexualité. Ce que démenti Pinera : à ses dires, April lui avait prit la main pour qu'il constate par lui-même (...). Pourtant, une de ses amies, Julie Millington (Fanny, Smiles) dira le contraire. Mais on s'en fout, quoi qu'il en soit c'était une excellente musicienne et compositrice.
Dans les années 90, elle se remit à composer et enregistrer, mais des ennuis d'insuffisance cardiaques l'empêchèrent d'aller plus loin que quelques démos (souvent gardées par des amis musiciens) dans un style dorénavant plus proche de Jeff Beck et de Ronnie Montrose, voire d'Allan Holdsworth que d'Hendrix. Elle décéda le 23 novembre 2006 à seulement 58 ans.

Bon, par contre, elle joue sur Gibson, et sur du lourd du genre Les Paul Custom ou sur une Barney Kessel (dont elle avait peint le corps de motifs pré-colombiens, dans le même esprit que ceux de la belle Gibson Les Paul Custom ornant la double pochette intérieure de "In April Came the Dawning of the Red Suns"). Il y a peu, la Barney Kessel à fait l'objet d'une réédition il y a peu.


"In April Came the Dawning of the Red Suns" possède peut-être moins de plans Hendrixiens évidents, Mitch Mitchell est parti, mais cet opus me semble relativement plus concis. Le premier est plus progressif. C'est évidemment sur les pièces les plus durs que l'influence d'Hendrix jaillit quand April se lance dans des soli furieux et sulfureux. Sur "I Can Love You" ça part même en dérapage de larsens contrôlés.


Vince Converse 

     Vince Converse est un guitariste Texan, qui semble avoir fait son éducation à l'écoute des icônes de la Stratocaster, tels , Stevie Ray VaughanEric ClaptonRobin Trower (dont il repris un de ses titres), Buddy Guy, et, bien entendu, Jimi Hendrix (il s'affiche même avec une Strat pour gaucher, avec les cordes à l'envers, pour droitier...). Auxquels on pourrait rajouter feu-Bill Perry. Si donc son jeu reflète divers renoms de la Stratocaster, son utilisation des effets à consonances vintage comme les fuzz, wah-wah, phaser et univibe (ou rotovibe) sont purement Hendrixiens. Il en ait de même lorsqu'il triture ses cordes à l'aide du vibrato. Après des premiers pas musicaux via le Hard et le Jazz, il s'épanouit en découvrant la musique des 60's (en particulier Hendrix et Clapton, ainsi que les trois Kings), puis Stevie Ray Vaughan et quelques trucs plus récents qui lui permettent de bluffer son auditoire en incorporant des licks "modernes" à ses plans Hendrixiens (ou Bluesy issus des célébrités sus-mentionnées). Avec son groupe Sunset Height, un trio, il réalise un excellent premier disque, "Texas Tea" (sur lequel on retrouve la participation de Pete Brown), séduisant immédiatement tous ceux qui y ont prêté une oreille; Un live suit rapidement pour profiter de l'engouement. Le groupe semble promis à une carrière exemplaire, mais Vince préfère continuer seul. Il en résulte un disque presque parfait ; et là, on se dit que ce jeune gars va faire un malheur. Mais non. Depuis 99, exception faîte de la récente réalisation en duo acoustique, avec Michael Hornbuckle, il n'y a plus eu aucune production studio de ce talentueux guitariste. Plus récemment, il y a eu en 2009, un DVD d'un concert de 2007 (hommage aux 3 Kings), regroupant Vince, Jon Paris, Nathaniel Peterson (ex-Savoy Brown) et le suédois Clas Yngstrom. Malheureusement, cet homme semble en proie à des démons intérieurs nés de son enfance difficile, lui imposant une mauvaise opinion de lui-même ("Je suis un peu simple, c'est ma nature. Je sais compter mais j'ai du mal à lire. Je ne peux écrire que des choses directes. Je prend tout littéralement, ne parvenant pas à être ironique ou intelligent. ... je suis un nul, ...., et je fais des conneries"). Apparemment, aujourd'hui bouffi et le crâne rasé, il semble vouloir renouer avec la scène, se contentant de jouer dans quelques bars et clubs obscurs, et se recentrant sur un Blues nettement plus pur, dépourvu d'artifices et agrémenté de quelques phrasés Jazzy. Avec son nouveau groupe, un quintet (avec le batteur de Sunset Height, Little Joe Frenchwood), il souhaite pouvoir bientôt avoir l'opportunité d'enregistrer.

     En 1999, Vince Converse réalise un disque sous son propre nom, qui reste aujourd'hui son unique réalisation en solo. Son Blues y est ici enrichi de parfums funky soutenus par des cuivres groovy. Une belle réussite produit par Eddie Kramer et mixé par George Marino.


La chronique : "One Step Ahead" (1999)




Jean-Paul Bourrely

     Né à Chicago en 1960, d'une mère américaine et d'un père Haïtien (il aurait hérité son patronyme d'un grand-père Corse), plonge très tôt dans l'univers musical de Santana et de Jimi Hendrix. Bien qu'ayant un profond attachement pour le Blues, il s'oriente vers des sonorités Jazz. Dès que possible, il forge son style sur scène en écumant bars et clubs divers, ne rencontrant par nécessairement l'approbation de l'auditoire. Aux débuts des années 80, il est remarqué par Muhal Richard Abrahams qui l'engage et avec qui il enregistre l'album "Blues for Ever", qui est élu disque de l'année. La carrière de Jean-Paul est lancée. En 88, il est récupéré par Miles Davis. En 1989, premier album solo qui, bien que profondément ancré dans le Jazz-rock, transpire l'héritage d'Hendrix.
Sa carrière l'amènera à jouer en compagnie de Robin Trower, T.M. Stevens, Roy Hanes, Elvin Jones, Cassandra Wilson (avec qui il développa le mouvement M-Base), Buddy Miles, Jack Bruce, Terry Bozzio, McCoy Tuner, Archie Shepp, Pharoah Sanders, Cindy Blackman et Vernom Reid (dont il a rejoint l'association Black Rock Coalition).
En dépit d'une grande culture musicale, véritable melting-pot des genres, Hendrix demeure sa référence principale. D'après ses propres mots, il essaye de suivre son exemple : savoir faire parler une guitare, avec dynamisme et sensitivité.
     Si Hendrix avait vécu plus longtemps lui permettant alors, comme il le souhaitait, de s'initier au Jazz, il est probable que son jeu aurait été alors très proche de celui de Bourrely. 
Après une période bien difficile de sa vie, Jean-Paul décide de revenir à la musique en passant par la guitare acoustique. Il essaye de l'amener vers d'autres horizons en l'abordant parfois d'une manière pas vraiment orthodoxe. 

PS : Jean-Paul a un rôle dans "Cotton Club", le film de Coppola.



"Tribute to Jimi"

Nombre des morceaux présents sur cet album-hommage sont encore joués sur scène par Jean-Paul. Un son organique et volumineux, remplissant l'espace, né de la rencontre d'un Cosmic-Blues et d'un Jazz-rock râpeux.
Avec T.M. Stevens à la basse.






Le 1er chapitre : Les émules de Jimi Handrix (part I)


12 commentaires:

  1. Mais où est ce qu'il va nous chercher tout celà l'ami Bruno? Bon soit dit en passant Sunset Heights c'est absolument génial!

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  2. question de Sonia : Comment ça les mules d'Hendrix ??? Il ne portait pas des santiags comme tous les rockers ?

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    1. Ho ! Ho ! Ho! Garnement ! Pas des 'tiags non plus, mais des "Blue Suede" (des Blue Suede Shoes).

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  3. Shuffle.4/2/15 14:26

    J'en connais pas la moitié....quoique Ramatam ça me dise vaguement quelque chose.

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    1. RAMATAM est un groupe à redécouvrir. Seulement deux opus, mais d'une indéniable qualité, où parfois les genres se rencontrent sans entrer en conflit. Toutefois, le cœur de ce combo reste profondément ancré dans le Heavy-rock de ce début de décennie (plus la seconde galette, à mon sens). Forcément, ça a gardé ce parfum libertaire typiquement 70's (début 70's). On aurait dû donner à ce groupe les moyens de persévérer.

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  4. cette Malina Moye me tape dans l'oeil et son funk me séduit aussi... à suivre

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    1. Ella a fait également le mannequin ; ce qui, peut-être (certainement ?), l'a, à un moment ou un autre, accaparée au détriment de sa carrière musicale qui semble actuellement gérée en dilettante.
      Comme l'a écrit une revue US, elle a tous les attributs pour réussir dans la musique. Même Carlos Santana et Stevie Wonder ont été séduit (par sa musique, évidemment).

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    2. Stewie Wonder a été séduit par sa musique... pas par son physique ?!!!

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    3. Ben ouais... les aveugles voient avec les mains...

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  5. Vous connaissez l'histoire de Stevie Wonder, qui rentre dans un restaurant, et rentre dans une table, et une chaise, et le serveur...

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