jeudi 18 décembre 2014

LE ROCK FRANCAIS PARODIQUE - par Pat Slade


Le Rock du Simple au Rire par Pat Slade





La bonne Odeur du Bonheur des Dames




Qui a dit que le rock français était ennuyeux ? Que la joie et l’allégresse ne transfiguraient pas dans ses riffs ? Rappelez-vous d’Au Bonheur Des Dames dans les années 70. Ce groupe de rock parodique est le petit frère du groupe Sha Na Na qui faisait du rock revival et qui joua même à Woodstock en 1969.  Un nom évidement inspiré du titre du livre d’Émile Zola. Ramon Pipin (De son vrai nom Alain Ranval) va créer un groupe qui aura un succès immédiat avec leur premier album «Twist» ou figure leur hit «Oh les filles». 
Des musiciens avec des pseudos aussi drôles les uns que les autres : Eddick Ritchell, Rita Brandalou (Que l’on a vu dans l’équipe de Stéphane Collaro), Chick Béru et autre Costric 1er et Rudi Kartoffün Muller. La liste des musiciens passés dans le groupe est tellement longues (40 en tout) que parler de tous, un par un, serait une véritable sinécure. Mais parmi eux, les noms de Jean-Michel Kajdan et Jean-Pierre Prévotat ne sont pas inconnus. Le premier que l’on entendra auprès des grands de la chansons française comme Jonasz, Sanson, Bertignac, Chédid, Lockwood, etc. et pour le deuxième, on ne le présente plus, batteur et créateur du groupe Triangle qui jouera aussi pour Johnny Hallyday.
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Groupe créé en forme de gag en 1972 après avoir gagné le tremplin du golf Drouot, les musiciens puisent leur inspiration chez les yé-yé et dans la musique pop, mélangeant des reprises comme «Twist à Saint Tropez», des pastiches et des créations propre à eux même. Suivra dix ans de succès jusqu'à la dissolution du groupe en 1980 après seulement 4 albums. ils feront un comeback en 1987 pour une soirée souvenir organisée par le Zenith avec Ange et Martin Circus. Ils refont un album l’année suivante «Jour de fête» avec le hit «Roulez bourrés» une reprise francisée du «Wooly Bully» de The Sam & Pharaohs en 1965. Le groupe ne se produira plus qu’épisodiquement et ne sortira que trois disques dont un live. 
La plupart des musiciens rejoindront Ramon Pipin qui en 1979 avait créé Odeurs, un genre de fourre-tout musical ou tous les genres se retrouvent, du blues au disco en passant par Kraftwerk avec le titre «Couscous Boulettium» sur l’album «No Sex» avec une pochette légèrement trash.
Odeurs vivra le temps de cinq albums et trois compilations, ils donneront leur dernier concert en mai 2008 au théâtre du Trianon à Paris.



Les Bidochons, Les Parodiques




La recette : Prenez le nom d’une bande dessinée de Christian Binet avec un S à la fin pour bien différencier les deux, quatre ou cinq musiciens (selon la recette musicale) inconnus, complètement déjantés mais au demeurant excellents, des reprises de groupe mondialement connus, mélangez le tout et vous aurez Les Bidochons. Le gang des pastiches était né.
Leur premier méfait discographique apparaitra en 1989 avec Les Sex Bidochons et l’album «On s’en bat les couilles» : reprise des Sex Pistols «Anarchy in the U.K». Suivront Les Rolling Bidochon et les Rolling Stones «Sales gueules» pour «Somes girls», 4 beadochons dans le vent, une compile des Beatles avec une pochette revue et corrigée de «Sgt Peppers ». Bigophone pour Téléphone, «Disco Bidochons» avec aussi des reprises de plusieurs titres disco ou non. Mais ce ne sont pas seulement des reprises musicales que le groupe assure ; les paroles sont traduites de façon phonétique ce qui rend les titres abracadabrants et drôles à souhait.

Prenez «Jumping Jack Flash» qui deviendra «Jeune pine, chatte flasque» (Une histoire
de gigolo), «Paperback writer» des Beatles sera «Pas d’papier water» (Pas un morceau chiant !), «Crache ton venin» de Téléphone devient «Cache ton machin». Sur l’album «Disco Bidochons» le morceau d’Axel Bauer «Cargo de nuit» deviendra «Cageot de nuit» et «YMCA» de Village People «Chez les pédés», même si le titre peut être dérangeant pour certains, il n’y a rien d’homophobe dans les paroles. On pourra trouver aussi du Cheap Trick, du The Damned, du Little Richard et du Nirvana. Pour revenir aux musiciens, pas d’identités officielles, de vrais anonymes avec des pseudos qui changent selon les albums parodiés, John Lénine (Voix officielle du parti) de son vrai nom Thierry Wolf, Giorgio Harissa (Ukuléléctrique), Paul Maque Armé (Basses œuvres) et Ringo Tare (Peau et usage de peaux).
1989, Ils enregistrent leur premier album sur un 16 pistes en sous-louant le studio où enregistrait Bérurier noir, ainsi va naître «On s’en bat les couilles». Fort de ce succès qui restera quand même confidentiel, ils continuent l’aventure avec les Rolling Stones et «Sales Gueules», l’album mettra un an et ferra la navette entre trois maisons de disque avant de sortir, mais le succès est là et tous les médias veulent les Rolling Bidochons.

Mais la machine va s’enrayer avec la sortie de «4 Beadochons dans le vent», les ayants droits des Beatles, avec la veuve Lennon en tête Yoko Ono, intentent un procès à la maison de disque pour empêcher la sortie de l’album. Ce n’est qu’après de long mois et un procès gagné que le disque sortira dans les bacs et sur les ondes.
Comme beaucoup de groupes, ils sortent la compilation de leurs trois premiers albums «Le très meilleur des Bidochons», les CD sont regroupés à l’intérieur d’une vraie boite à camembert mais en trafiquant l’étiquette 99% de matière grasse, 1% de matière grise, mixé à la louche. La marque Président les attaque pour plagiat de leur logo et la justice les oblige à payer 75.000 francs d’amende. Ce qui ne les empêchera pas de sortir ensuite deux autres albums. Les Bidochons sont maintenant en retraite après avoir quand même vendu près d’un million d’albums dont beaucoup dans des boites à Calendos.






Elmer Food Beat, 28 ans de Délires grivois



 
La légende raconte que le groupe est né le 21 juin 1986 devant un bar de Nantes, soir de la fête de la musique alors que la France battait le Brésil en quart de final de la coupe du monde (4-3 aux tirs aux buts). Les compères du groupe commenceront à tourner dans les bars de la côte entre Piriac (44 125), leur ville de prédilection, et la Turballe (44 211). Elmer Food Beat a son propre univers musical et ne laisse pas indifférent les jeunes qui assistent à leurs concerts sauvages.

Ils remettent le couvert l’année suivante toujours au même endroit. En 1988 ils élargissent leur horizon en parcourant le littoral atlantique et méditerranéen et la Bretagne qu’ils vont conquérir jusqu’au petit bar de la marine sur l’Ile d’Yeu.  Le succès commençant à prendre de l’ampleur, ils décident en 1989 de tourner été comme hiver. Entre premières parties, festivals et tremplins, ils ce retrouvent vite au Printemps de Bourges, au Francofolies de la Rochelle et au Eurockéennes de Belfort.

Le groupe avait déjà sévit sur le vinyle en 1988 en pressant un super 45 tour où apparait le titre qui les fera sortir de l’ombre «Daniela». En 1989, ils signent chez le label Off the Track aux côtés des Pogues et des Négresses Vertes. Ils sortent «30 cm» qui va faire un carton (Rappelez vous des titres «La caissière de chez Leclerc» ou «Le plastique c’est fantastique » et «Daniela» bien sur !) et qui sera certifié disque de platine. Un Olympia Sold-Out, des concerts avec un public qui reprend en chœur les chansons du groupe. 1991 second album «Je vais encore dormir seul ce soir» leur ouvre un peu plus les ondes des radios avec le titre éponyme de l’album. Ce dernier sera certifié double disque d’or et le soir du 2 février 1991, ils reçoivent la victoire de la musique du meilleur groupe de l’année. Suivra en 1992 «La vie n’est pas une opérette» avec plus de 700.000 ventes.

Mais à force de traverser la France de long en large et les pays francophones jusqu’au Canada, en faisant un crochet par New York, en assumant 500 concerts par an, le groupe s’essouffle et a besoin de se mettre en stand-by. Les membres partent chacun de leur coté dans des aventures solo. Même si Elmer Food Beat n’apparait plus sur scène, le groupe sortira régulièrement des compilations (5 au total) et un album live «Heureux sur scène»  qui retrace bien la folie de leurs concerts.

Et puis en 2006, ils font leur réapparition au Zénith de Nantes et la machine se remet en marche pendant l’été 2007 dans les festivals de la côte Bretonne (Poupet-Bobital...). On prend  la même recette et on recommence, guitares, épuisette, slip kangourou, énergies, public qui chante à tue tête et tout fonctionne à merveille même si le groupe a vieilli.

Retour en studio en 2010 avec «25 cm», un CD de 6 titres, s’en suivra une énième compilation «Merci les filles» et en 2013 leur dernier album studio à ce jour «Les Rois du Bord de Mer».

A l’heure actuel, Elmer Food Beat tourne toujours sur les routes de France et de Navarre, à croire qu’ils sont heureux sur scène ! 



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