BB King a dit un jour "Seuls deux blancs savent jouer le blues : Eric Clapton et ce gars de Whitesnake". Il parlait de Bernie Mardsen, guitariste historique du combo de hard bluesy mené par David Coverdale.
La sentence est discutable mais après tout BB a toutes les qualifications pour parler de blues, non?
Bernie Mardsen, 63 ans, pas franchement connu, même du public rock, a pourtant un CV long comme la liste des demeurés qui passent dans les télés réalités . On retiendra principalement ses années Whitesnake de 1978 à 1982 (qu'il rejoindra après avoir refusé l'invitation, de Sir Paul McCartney, à rejoindre Wings), sans doute la meilleure période du serpent blanc avec de fameux albums comme "Ready an' Willing", "Come and get it", "Live in the heart of the city" ou "Saints & Sinners", période ou il s'illustre avec l'autre gratteux du groupe, Micky Moody.
Les
deux compères qui formeront d'ailleurs ensuite le Moody/Mardsen
Band, on retrouvera aussi Bernie sur des dizaines d'albums de
notamment Ian Gillian, Cozy Powell, Robert Plant, Ringo Starr, Paul
Weller, Jack Bruce, on le croisera au sein de Wild Turckey (son premier groupe notable, avec Glenn Cornick ), UFO, Babe Ruth, Alaska,
Company of Wolves ou M3 (Mardsen , Moody + Neil Murray) sans oublier
une bonne dizaine d'albums sous son nom; bref une carrière bien
remplie et un carnet d'adresse conséquent.
Dans
cet album enregistré aux mythiques studios Abbey Road, Mardsen dit
avoir voulu retrouver le feeling du Whitesnake de "Ready an'
Willing", avec un son d'aujourd'hui.
source: le site de Bernie |
On commence avec une terrible cover de Leadbelly, "Linin' track", une tornade blues rock avec un formidable harmonica de Mark Feltham (souffleur/chanteur fou de Nine Below Zero), ça dépote sévère et le Bernie nous montre qu'outre un grand guitariste il est aussi un chanteur tout à fait crédible. Quelle entrée en matière! Les deux morceaux suivants, "Wedding day" et "Walk away" m'ont en revanche fait craindre le pire, trop orientés AOR (ou FM si vous préférez).
Mais voila pour moi la perle du disque, "Ladyfriend", un blues traînant absolument superbe où s'illustre encore Mark Feltham et son harmo; un titre dans la veine du "Mister Big" de Free ; d'ailleurs la voix de Mardsen rappelle par moment celle de Paul Rodgers.
En parlant de grandes voix du rock, voici David Coverdale himself en pleine forme au chant sur une cover de … Whitesnake : "Trouble", de l'album du même nom, encore un sacré hard blues et de solides envolées de guitare.
Passons
rapidement sur l'insipide "Who do you think you are" pour
nous intéresser à "Bad blood" où j'ai pour ma part
découvert la chanteuse Cheery Lee Mewis et son chant rugueux.
Bernie nous y gratifie d'un des plus beaux solos de l'album.
Il a
des potes sympas le Bernie, notamment Joe Bonamassa qui déboule sur
le morceau titre "Shine", encore un festival de guitares
sur ce heavy blues torride, avec aussi Ian Paice aux drums et Don
Airey (Deep Purple) aux claviers.
On
souffle avec "Dragonfly", une reprise de Danny Kirwan
(Fleetwood Mac) , un très beau morceau aérien et laid back, et un
son de guitare très West Coast ; superbe.
On
termine avec deux gros blues rock bien carrés "You better run"
et "Hoxie rollin man", et on zappera l'instrumental final,
sauf si on n'arrive pas à dormir et qu'on n'a plus de somnifères
sous la main.
Pour
conclure, disons que Bernie Marsden a frappé fort, et que si trois ou quatre morceaux
(sur 13) étaient dispensables, ceci n'atténue pas l'impression
favorable d'un album qui tient la route et ravira autant les
nostalgiques de la grande époque de Whitesnake que les fans des Joe
Bonamassa, Leslie West, Pat Travers, Kenny Wayne Shepherd et autre
prêtres du blues électrique.
ROCKIN-JL
(chronique parue dans BCR la Revue no 38)
Track list:
- Linin’ Track - 3:25
- Wedding Day - 3:30
- Walk Away - 5:32
- Kinda Wish She Would - 3:53
- Ladyfriend - 5:18
- Trouble - 4:30
- Who Do We Think We Are? - 5:30
- Bad Blood - 4:44
- Shine - 5:41
- Dragonfly - 4:25
- You Better Run - 3:19
- Hoxie Rollin’ Time - 4:08
- NW8 - 3:05
ROCKIN-JL
(chronique parue dans BCR la Revue no 38)
J'avais repéré ce disque depuis quelques semaines mais j'hésitais.....après lecture de ton commentaire je m'en vais me l'offrir. J'ai jamais été très convaincu par la musique de Whitesnake mais vu ce que tu dis ,si onest plus dans le blues-rock je prend! Amicalement
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