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L'histoire du roman
: L'action se déroule entre Reykjavik et Akureyri (Islande). Un soir,
la sublime Betty aborde un conseiller juridique en lui demandant de
devenir l'avocat de son richissime mari, l'entrepreneur Tomas Ottosson
Zoega.
D'abord réticent,
il finit par accepter, séduit par cette créature à la voix rauque, à la
féminité exacerbée, à la beauté simplement vénéneuse.
« Betty.
Je n'ai jamais aussi bien connu une femme et pourtant, aucune ne m'a
été autant étrangère. Elle a été pour moi comme un livre ouvert et en
même temps une énigme absolument indéchiffrable. »
Soyons très clair,
nous sommes ici dans la trame classique du roman noir. Le très habituel ménage à trois : la femme trop belle, le mari détestable qui bat son
épouse et l'amant, ce troisième personnage, cette victime qui
s'ignore encore, la marionnette, le jouet d'une machination diabolique.
Je vous l'avoue, la
première partie de Betty ne m'a pas passionnée plus que ça. Le
roman est écrit à la première personne et le narrateur nous raconte sa
rencontre avec Betty, son amour pour elle et sa haine grandissante de
Tomas, son mari violent. Jusqu'ici, rien d'exceptionnel qui force mon
intérêt, mais je poursuis ma lecture, curieuse, puisque friande du
genre.
Parallèlement au
récit de cette rencontre et de cette descente aux enfers, nous apprenons
que ce même narrateur est en prison pour le meurtre de Tomas, interrogé
par 2 inspecteurs Larus et Dora, qui ne croient nullement à son
innocence.
Et là, tout à coup,
dans la deuxième partie du roman, voilà qu'Indridason fait une
révélation qui chamboule toute ma lecture. En un instant, tout vacille
et je ne suis plus sûre de ce que j'ai lu précédemment ! Et voilà que je
retourne en arrière en me disant que l'auteur m'a bluffée, et qu'au
moment où je m'y attendais le moins, par un prodigieux tour de
passe-passe, me voilà très surprise, et l'intérêt s'installe !
Je ne vous en dirai pas plus car ce serait gâcher le plaisir de lecture.
L'auteur m'étant totalement inconnu, je ne saurais dire si Betty (qui ne fait pas
partie des romans mettant en scène l'inspecteur Erlendur Sveinsson) fait
partie de ses meilleurs romans, mais je peux vous dire qu'il est tout de
même très bien fait et que, ne serait-ce que pour le coup de théâtre
que nous livre l'auteur, il reste tout de même un très bon roman à lire.
A chaque page, on devine peu à peu l'issue tragique du roman et le
piège infâme qui se referme sur la victime.
Délicieusement
amoral, très cruel dans son dénouement, ce roman d'Indridason, se lit
dans sa seconde partie, en une seule traite. Et d'ailleurs, s'agit-il
vraiment d'un ménage à trois ?
En tant que
lecteur, on voit à quel point notre esprit est formaté, et comme il est
facile de nous duper. Et si, à l'approche de l'épilogue, certaines
questions vous taraudent l'esprit, comme "Existe-t-il une justice des hommes ?" ; "La vérité ne va-t-elle pas éclater ?",
ne cherchez même pas... Indridason est impitoyable de bout en bout et
rend finalement un assez bel hommage à certains auteurs, comme par
exemple James M. Cain "(Le facteur sonne toujours deux fois"), qu'il cite d'ailleurs en début de livre...
Voilà donc une très agréable surprise et un bon moment de lecture, pour occuper les longues soirées d'hiver plus intelligemment que devant la télé.
FOXY LADY
J'ai tout comme toi été complètemnent retourné par la révélation de l'auteur et pourtant je suis un fervent lecteur de cet auteur islandais dont j'ai presque tout lu dans la série de l'inspecteur Erlendur douloureusement marqué par la disparition de son jeune frère. Je viens de finir son dernier roman et c'est franchement un auteur que j'adore !
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