Premier album pour ce guitariste / chanteur canadien, (qu'on ne confondra pas avec un homonyme de Nashville, joueur de steel guitare) d'origine écossaise mais installé dans l'Ontario depuis 1985. Pas un débutant pour autant, puisqu'il a déjà une longue histoire avec le blues et pas mal d'expériences accumulées. Dans sa jeunesse il dévore et s'imprègne des disques de ses héros, notamment Eric Clapton, Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, Albert King, Albert Collins, Robert Cray, John Lee Hooker, Buddy Guy, voila de quoi se forger une sacrée bonne culture musicale. Les apprentis "guitar heros" sont légions dans le domaine du blues rock et leur crédo semble être jouer plus vite et plus "loud", mais ce Johnny Cox se distingue de la masse et semble posséder quelque chose en plus, une finesse, une subtilité et une capacité à ne pas s'enfermer dans un genre. Si le blues et le blues rock sont le socle de sa musique, on notera également des touches folk, country, soul, reggae, funk ou early rock'n'roll. En plus nous avons affaire à un songwriter qui - chose rare - déboule avec un premier album sans reprise, mais 11 originaux, déjà un bon point qui attire l'attention.
credit photo Robin Reed (source: johnnycox.ca) |
Le premier titre "Your love" ouvre avec un folk country bluesy qui n'est pas sans évoquer le regretté JJ Cale comme plus loin le morceau titre "Thin blue line" et "Long day", mid tempo à la Dire Strait. Le blues rock aura également sa place avec "High price to pay" , "Something for me", shuffle swinguant, "Runaway train" et sa wah-wah seventies, ou encore "I'm fine" avec son attaque de guitare incisive à la Popa Chubby, et la basse ronflante de Kenny Neal Jr, le fils du légendaire bluesman des bayous Kenny Neal.
"My destination" est plus orienté funky, à la Albert King, avec guitare et cuivres qui se font écho, alors que "New way" se rapproche du Sud et des Allman Brothers (leurs versions de "One way out" ou "Trouble no more") et que "All these years" nous promène en Jamaïque avec son beat reggae; le dernier titre "Didn't commit a crime" sera le plus blues.
On le voit, beaucoup de genres abordés avec réussite. Il y a chez ce Johnny là le feeling, la voix, la capacité de jouer la bonne note au bon moment sans en rajouter dans la démonstration, il sait faire fumer sa Stratocaster, mais aussi nous détendre dans des ballades laid back aux parfums hippies. On suivra la suite de la carrière de cet artiste avec attention, en tous cas ce premier album est à écouter.
ROCKIN-JL
(chronique parue également dans le N°37 de BCR la Revue)
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