Le Paradis, ou presque
J'aurais finalement décidé d'y céder... Au
fameux CD de Lana Del Rey
Pochette édition originelle |
Lors d'une déjà lointaine chronique relative au
deuxième album solo de Steven Wilson (Clic), j'avais en parallèle
fait état de ma petite déception quant aux nouveaux arrangements
appliqués au titre "Video Game",
juste après que la jeune (et talentueuse) Lana Del Rey soit allée officiellement signer pour
une maison de disque. En effet, sa version initiale, publiée sur le net
quelques mois auparavant, ne voyait la (divine)
chanteuse supportée que par quelques accords de piano et rien de
plus. Ainsi, grâce à cette épure instrumentale, cette voix
sensuelle, érotique et vénéneuse à souhait, n'avait pas tardé à me
retourner les sangs avant même la fin du morceau. De ce fait, et
puisque rien ne trouvera jamais autant grâce à mes yeux qu'une beauté
naturelle (c'est à dire sans fard, ni clinquant de toute sorte), j'avais alors
trouvé que le titre en question avait beaucoup perdu de
son charme originel en l'agrémentant de trop d'instruments. De
violons notamment.
Plus tard, face au succès retentissant de son
premier album, le label de "la belle" finira par rééditer
le disque, le tout augmenté par rien moins que 8 nouveaux titres.
Sachez-le, car pour une fois, il ne s'agit en rien ici
de pauvres Faces B, de Bonus au rabais, ou de je ne sais quelle autre
escroquerie de ce genre. Mais nous y reviendrons un peu plus en
détail dans un moment. Toujours est-il qu'il me fallait bien au moins ça pour
me décider à passer (une bonne fois pour toute) à la caisse.
Anges et démons
"Video Games", Blues
Jeans", "Summer Time Sadness", "Born to Die",
"Dark Paradise", tous ces titres (quelques
autres également) auront massivement contribué à faire de (la séduisante) Lana
Del Rey ce qu'elle est aujourd'hui : Une Star internationale de la
Pop Culture a la sauce "Vintage". Pour combien de temps
?!! Tel n'est évidemment pas le sujet de ma chronique.
Alors que Ultraviolent,
son nouvel album, vient tout juste de paraître il y a quelques mois, (la délicieuse) Lana Del
Rey est aujourd'hui propulsée sur le même pied d'égalité
que certaines de ses consœurs. Citons, parmi les
plus légitimes, Adèle, ou feue l'incandescente et tant
regrettée Amy Winehouse.
Outre leur signature vocale respective, chacune de ces
artistes féminines aura su emmener avec elle un univers
particulier, puisant, et de toute évidence, dans un esprit emprunt d'une
certaine nostalgie. L'univers de (la magnifique) Lana Del Rey étant incontestablement
à chercher du côté des années 50' et 60'. Pour vous en faire une idée (si ce
n'est déjà fait !), vous n'aurez qu'a vous reporter aux multiples clichés
et/ou vidéos qui font de (l'hypnotique) Lana Del Rey la plus parfaite
représentation de ces années là : Celles de Marylin et de JFK,
celles de Elvis ou de Cary Grant, de James Dean
et d' Audrey Hepburn, ou celles encore de Charles Manson
et Sharon Tate.
Ces quelques rares exemples ne sont bien sûr chez moi
pas complètement anodins. Pour sûr, l'univers, les textes et la musique de (la superbe) Lana Del Rey,
ne dépeignent pas uniquement ce que cette Amérique là a, pour
bon nombre d'entre nous, de si souvent
fascinant. L'intitulé de ce premier album est d'ailleurs là pour nous
le rappeler : Born to Die (née pour mourir). La chanteuse, de sa voix suave et
envoutante de femme fatale (arrrgh !!!), se joue en permanence de ça... Le baiser sucrée d'une Baby Doll sur un titre tel que "Lolita" cohabite
ainsi, l'instant d'après, avec le souffle prédateur du titre éponyme
par exemple. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que les Studios Disney
aient fait également appel à la belle (au bois dormant) pour revisiter, à sa
manière, le thème originel de la bande son de son dernier long métrage. Le
plutôt réussi Maléfique, avec Angélina
Jolie (tout un programme) au générique. Arrrrgh ! (bis).
Références assumées
Ce qu'il y a d'incroyable dans cette Pop
"Vintage" assumée de (la décidément très
belle) Lana Del Rey, c'est que les
références auxquelles ses morceaux nous font penser s'apparentent autant
au cinéma de David Lynch (Mulholland Drive
en tête) qu'à celui d'un Denis Hopper, pour un film pourtant tourné bien des années plus tôt. Easy Rider
pour ne pas le nommer.
Joan Baez, Nancy Sinatra,
Kate Bush, Annie Lennox, elles sont ainsi nombreuses les références qui
continuent de nous hanter après écoute du disque. Et si ces
références vocales sont bien sûr encore plus nombreuses que les films
auxquels nous serions tenté de nous rapporter, certaines d’entre-elles sont pour le moins autrement plus surprenantes. Britney
Spears comptant parmi celles assumées de (la sublissime)
Lana Del Rey,
je me dois (oui mais alors juste 1 !) de le préciser.
L'aspect Trip Hop, tout comme la voix de la chanteuse
sur certains de ses titres, n'étant pas lui non plus sans évoquer aussi les
"Lady machin chose" et autre Keisha.
La toute jeune femme étant donc bien une fille de
sa génération...
Je dois ainsi l'admettre, c'est en majeure partie à
cause de ça, principalement, que ce premier essai ne fonctionne que
parcimonieusement. Jouant par trop souvent sur deux tableaux qui ne
cessent en définitive de s'opposer, le disque en devient au
final, boiteux.
Ainsi, si les tubes susmentionnés remplissent
parfaitement ce pour lequel nous aimons (la définitivement irrésistible) Lana Del
Rey, d'autres morceaux tels que
"Off to the Races",
"National Anthem", "This is What Makes Us Girls", "Carmen" ou, dans une moindre mesure, "Whithout You", amènent le mélomane que
je suis a bien moins d'indulgence. En 1 mot comme en 100, je n'adhère pas du
tout.
A ce stade de ma chronique, vous pouvez
faire votre calcul et vous-vous apercevrez bien vite que si une
moitié du disque vaut sincèrement qu'on y prête attention (le
blues "Million Dollar Man" ainsi
que "Radio" sont carrément des titres géniaux), l'autre moitié du
disque est nettement moins palpitante.
Le "paradise", c'est d'enfer !
Si l'album originel, dans ses orchestrations, tournait
principalement autour des violons, du piano et des programmations, les 8
morceaux que constituent l'édition "Paradise"
s'affirme comme ce que j'aurai aimé que Born to
Die soit : Une vraie petite merveille.
Jazzy, Blues, organique, telle est donc la teneur des
bonus de cette nouvelle réédition, intitulée fort à propos, "Paradise".
L'album s'ouvre d'emblée sur le majestueux "Ride". Bon Dieu ! Si ce
n'est pas une ode à la liberté et à la grande Amérique telle que chacun se la
rêve et se l'imagine ? Celle qui continuera de nous faire fantasmer
jusqu'au bout, alors j' veux bien m'en couper une !
Le reste est du même acabit. A commencer par le
si bien nommé "American" ou (l'incandescente) Lana Del
Rey s'affirme comme une chanteuse au spectre vocal sans limite.
"Cola" est une
nouvelle fois un superbe titre, tandis que la sensualité de "Body Electric" m'invite en
permanence a croire que Lana pourrait
tout à fait choisir de s'abandonner dans des bras protecteurs. Les
miens de préférence.
Le très "Lynchien" "Blue Velvet" (2 minutes 40 au
compteur) est une reprise (la seule) on ne peut plus réussie d'un titre obscure
chanté en son temps par un certain Bobby Vinton. Une fois encore,
c'est une merveille de sensualité vénéneuse. Puis
vient le sulfureux et ultra lascif "Gods
and Monsters". Là encore, inutile de
lutter, c'est encore dans le mille.
"Yayo" se veut
peut être plus léger, plus frais, plus juvénile aussi. Il n'en demeure pas
moins, une fois encore, un titre assez addictif
L'album se referme sur les 4 dernières
minutes d'un "Bel Air" à vous
tirer presque des larmes. Si le film Virgin
Suicide de Sofia Coppola était paru de nos jours, il y a fort
à parier qu'un tel morceau aurait pu tout a fait illustrer ce
film, a un moment ou a un autre.
En résumé, si Born
To Die est a envisager comme un premier essai assez
concluant, ces 8 titres Bonus attestent véritablement de l'élégance d'une
grande artiste en devenir. Ultraviolent,
son nouvel album, l'aura-t-il confirmé ? A vérifier...
Sachant que la plupart des titres de
cette édition ont fait l'objet d'images et/ou de clips (souvent réussis) que
vous pouvez retrouver aisément sur les sites prévus a cet effet, en
voici tout de même 2 extraits ci-dessous. Le choix ne fut pas
simple, alors allons y pour le très beau "Blue Jeans"
et "Ride" (en version longue avec une... très longue
intro inédite).
Born To Die (l'album)
|
The
paradize édition. (Durée : 33'06)
|
Album original
Bonus
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