jeudi 25 septembre 2014

LANA DEL REY - Born to Die - 2 CD (The Paradise Edition 2012) – par Vincent le Chaméléon



Le Paradis, ou presque


J'aurais finalement décidé d'y céder... Au fameux CD de Lana Del Rey

Pochette édition originelle
Lors d'une déjà lointaine chronique relative au deuxième album solo de Steven Wilson (Clic), j'avais en parallèle fait état de ma petite déception quant aux nouveaux arrangements appliqués au titre "Video Game", juste après que la jeune (et talentueuse) Lana Del Rey soit allée officiellement signer pour une maison de disque. En effet, sa version initiale, publiée sur le net quelques mois auparavant, ne voyait la (divine) chanteuse supportée que par quelques accords de piano et rien de plus. Ainsi, grâce à cette épure instrumentale, cette voix sensuelle, érotique et vénéneuse à souhait, n'avait pas tardé à me retourner les sangs avant même la fin du morceau. De ce fait, et puisque rien ne trouvera jamais autant grâce à mes yeux qu'une beauté naturelle (c'est à dire sans fard, ni clinquant de toute sorte), j'avais alors trouvé que le titre en question avait beaucoup perdu de son charme originel en l'agrémentant de trop d'instruments. De violons notamment.

Plus tard, face au succès retentissant de son premier album, le label de "la belle" finira par rééditer le disque, le tout augmenté par rien moins que 8 nouveaux titres.
Sachez-le, car pour une fois, il ne s'agit en rien ici de pauvres Faces B, de Bonus au rabais, ou de je ne sais quelle autre escroquerie de ce genre. Mais nous y reviendrons un peu plus en détail dans un moment. Toujours est-il qu'il me fallait bien au moins ça pour me décider à passer (une bonne fois pour toute) à la caisse.

Anges et démons

"Video Games", Blues Jeans", "Summer Time Sadness", "Born to Die", "Dark Paradise", tous ces titres (quelques autres également) auront massivement contribué à faire de (la séduisante) Lana Del Rey ce qu'elle est aujourd'hui : Une Star internationale de la Pop Culture a la sauce "Vintage". Pour combien de temps ?!! Tel n'est évidemment pas le sujet de ma chronique. 
Alors que Ultraviolent, son nouvel album, vient tout juste de paraître il y a quelques mois, (la délicieuse) Lana Del Rey est aujourd'hui propulsée sur le même pied d'égalité que certaines de ses consœurs. Citons, parmi les plus légitimes, Adèle, ou feue l'incandescente et tant regrettée Amy Winehouse
Outre leur signature vocale respective, chacune de ces artistes féminines aura su emmener avec elle un univers particulier, puisant, et de toute évidence, dans un esprit emprunt d'une certaine nostalgie. L'univers de (la magnifique) Lana Del Rey étant incontestablement à chercher du côté des années 50' et 60'. Pour vous en faire une idée (si ce n'est déjà fait !), vous n'aurez qu'a vous reporter aux multiples clichés et/ou vidéos qui font de (l'hypnotiqueLana Del Rey la plus parfaite représentation de ces années là : Celles de Marylin et de JFK, celles de Elvis ou de Cary Grant, de James Dean et d' Audrey Hepburn, ou celles encore de Charles Manson et Sharon Tate.
Ces quelques rares exemples ne sont bien sûr chez moi pas complètement anodins. Pour sûr, l'univers, les textes et la musique de (la superbe) Lana Del Rey, ne dépeignent pas uniquement ce que cette Amérique là a, pour bon nombre d'entre nous, de si souvent fascinant. L'intitulé de ce premier album est d'ailleurs là pour nous le rappeler : Born to Die (née pour mourir). La chanteuse, de sa voix suave et envoutante de femme fatale  (arrrgh !!!), se joue en permanence de ça... Le baiser sucrée d'une Baby Doll sur un titre tel que "Lolita"  cohabite ainsi, l'instant d'après, avec le souffle prédateur du titre éponyme par exemple. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que les Studios Disney aient fait également appel à la belle (au bois dormant) pour revisiter, à sa manière, le thème originel de la bande son de son dernier long métrage. Le plutôt réussi Maléfique, avec Angélina Jolie (tout un programme) au générique. Arrrrgh ! (bis). 

Références assumées

Ce qu'il y a d'incroyable dans cette Pop "Vintage" assumée de (la décidément très belle) Lana Del Rey, c'est que les références auxquelles ses morceaux nous font penser s'apparentent autant au cinéma de David Lynch (Mulholland Drive en tête) qu'à celui d'un Denis Hopper, pour un film pourtant tourné bien des années plus tôt. Easy Rider pour ne pas le nommer.
Joan Baez, Nancy Sinatra, Kate Bush, Annie Lennox, elles sont ainsi nombreuses les références qui continuent de nous hanter après écoute du disque. Et si ces références vocales sont bien sûr encore plus nombreuses que les films auxquels nous serions tenté de nous rapporter, certaines d’entre-elles sont pour le moins autrement plus surprenantes. Britney Spears comptant parmi celles assumées de (la sublissime) Lana Del Rey, je me dois (oui mais alors juste 1 !) de le préciser.
L'aspect Trip Hop, tout comme la voix de la chanteuse sur certains de ses titres, n'étant pas lui non plus sans évoquer aussi les "Lady machin chose" et autre Keisha.
La toute jeune femme étant donc bien une fille de sa génération...
Je dois ainsi l'admettre, c'est en majeure partie à cause de ça, principalement, que ce premier essai ne fonctionne que parcimonieusement. Jouant par trop souvent sur deux tableaux qui ne cessent en définitive de s'opposer, le disque en devient au final, boiteux. 
Ainsi, si les tubes susmentionnés  remplissent parfaitement ce pour lequel nous aimons (la définitivement irrésistible) Lana Del Rey, d'autres morceaux tels que "Off to the Races", "National Anthem", "This is What Makes Us Girls", "Carmen" ou, dans une moindre mesure, "Whithout You", amènent le mélomane que je suis a bien moins d'indulgence. En 1 mot comme en 100, je n'adhère pas du tout.
A ce stade de ma chronique, vous pouvez faire votre calcul et vous-vous apercevrez bien vite que si une moitié du disque vaut sincèrement qu'on y prête attention (le blues "Million Dollar Man" ainsi que "Radio" sont carrément des titres géniaux), l'autre moitié du disque est nettement moins palpitante.

Le "paradise", c'est d'enfer !

Si l'album originel, dans ses orchestrations, tournait principalement autour des violons, du piano et des programmations, les 8 morceaux que constituent l'édition "Paradise" s'affirme comme ce que j'aurai aimé que Born to Die soit : Une vraie petite merveille.
Jazzy, Blues, organique, telle est donc la teneur des bonus de cette nouvelle réédition, intitulée fort à propos, "Paradise".
L'album s'ouvre d'emblée sur le majestueux "Ride". Bon Dieu ! Si ce n'est pas une ode à la liberté et à la grande Amérique telle que chacun se la rêve et se l'imagine ? Celle qui continuera de nous faire fantasmer jusqu'au bout, alors j' veux bien m'en couper une !
Le reste est du même acabit. A commencer par le si bien nommé "American" ou (l'incandescente) Lana Del Rey s'affirme comme une chanteuse au spectre vocal sans limite. 
"Cola" est une nouvelle fois un superbe titre, tandis que la sensualité de "Body Electric" m'invite en permanence a croire que Lana pourrait tout à fait choisir de s'abandonner dans des bras protecteurs. Les miens de préférence. 
Le très "Lynchien" "Blue Velvet" (2 minutes 40 au compteur) est une reprise (la seule) on ne peut plus réussie d'un titre obscure chanté en son temps par un certain Bobby Vinton. Une fois encore, c'est une merveille de sensualité vénéneuse. Puis vient le sulfureux et ultra lascif "Gods and Monsters". Là encore, inutile de lutter, c'est encore dans le mille.
"Yayo" se veut peut être plus léger, plus frais, plus juvénile aussi. Il n'en demeure pas moins, une fois encore, un titre assez addictif
L'album se referme sur  les 4 dernières minutes d'un "Bel Air" à vous tirer presque des larmes. Si le film Virgin Suicide de Sofia Coppola était paru de nos jours, il y a fort à parier qu'un tel morceau aurait pu tout a fait illustrer ce film, a un moment ou a un autre. 

En résumé, si Born To Die est a envisager comme un premier essai assez concluant, ces 8 titres Bonus attestent véritablement de l'élégance d'une grande artiste en devenir. Ultraviolent, son nouvel album, l'aura-t-il confirmé ? A vérifier... 

Sachant que la plupart des titres de cette édition ont fait l'objet d'images et/ou de clips (souvent réussis) que vous pouvez retrouver aisément sur les sites prévus a cet effet, en voici tout de même 2 extraits ci-dessous. Le choix ne fut pas simple, alors allons y pour le très beau "Blue Jeans" et "Ride" (en version longue avec une... très longue intro inédite). 

Born To Die (l'album)
  1. Born to Die
  2. Off to the Races
  3. Blues Jeans
  4. Video Games
  5. Diet Mountain Deus
  6. Nathional Athem
  7. Dark Paradize
  8. Radio
  9. Carmen
  10. Million Dollar Man
  11. Summertime Sadness
  12. This What Makes Us Girls
  13. Without You
  14. Lolita
  15. Lucky Ones
The paradize édition. (Durée : 33'06)
  1. Ride
  2. American
  3. Cola
  4. Body Electric
  5. Blue Velvet
  6. Gods & Monsters
  7. Yayo
  8. Bel Air





Clip 1: "Blues Jeans" - Clip 2: "Ride" 



Album original
Bonus

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