Dan
Bubien n'est pas à proprement parler un débutant
puisque voilà vingt ans qu'il est un professionnel de la
musique, notamment grâce à son expérience avec
les « Sun Kings ». Toutefois, il lui a fallu
une dizaine d'années pour trouver sa voie , celle du Blues. Il
est dit aussi qu'il a toujours trempé dans la musique, grâce
à son père, musicien professionnel, qu'il suivait avec
son frère.
Ce
natif d'Aliquippa, Pennsylvanie, a tenté de faire un disque
ambitieux en se frottant à diverses facettes du Blues tout en
gardant sa personnalité.
Cette
diversité passe plutôt bien, à l'exception - en
étant tatillon - d'un, voire deux, sur un total de onze
compositions originales.
Néanmoins,
là où il est indéniablement le meilleur, c'est
dans les deux extrêmes de sa musique. Soit, d'un côté
un Blues franc, cru, près de l'os, à l'image d'un Mark
Selby ; avec des Blues profonds, bien marqués par une guitare
âpre, au crunch baveux, usant parfois d'une slide rugueuse, le
tout sur une orchestration minimaliste (« To Youngstown »,
« Empty Roads »), avec un harmonica pertinent en soutien.
De l'autre, un Soul-blues, et/ou de la « Blue-eye Soul » portés par des cuivres tempérés où sa voix se fait alors fondante, émotionnelle, impliquée. Une réelle métamorphose. Ainsi « Keep Love in Mind », « Brother », « Crazy Days » et « Irony » servent une Soul policée, à l'ambiance feutrée, mais rien ici de sirupeux ou de sur-orchestrée ; d'une certaine façon assez proche d'un Smokey Robinson, d'un Lou Rawls ou d'un Marvin Gaye des grands jours, le tout avec une once de Robert Palmer, sans pour autant sonner vintage ou nostalgique. Et surtout, il n'y a rien ici d'artisanale ou de quelque chose d'où transpirerait un amateurisme. C'est du haut de gamme. Une Soul où viennent se greffer quelques cuivres tempérés et un clavier du style Fender Rhodes, et qui ne se refuse pas un petit solo de guitare bien dans le ton et l'harmonie. Ce serait d'autant plus dommage de s'en priver car Dan Bubien est un fin soliste, sachant faire chanter sa six-cordes sans emphase.
De l'autre, un Soul-blues, et/ou de la « Blue-eye Soul » portés par des cuivres tempérés où sa voix se fait alors fondante, émotionnelle, impliquée. Une réelle métamorphose. Ainsi « Keep Love in Mind », « Brother », « Crazy Days » et « Irony » servent une Soul policée, à l'ambiance feutrée, mais rien ici de sirupeux ou de sur-orchestrée ; d'une certaine façon assez proche d'un Smokey Robinson, d'un Lou Rawls ou d'un Marvin Gaye des grands jours, le tout avec une once de Robert Palmer, sans pour autant sonner vintage ou nostalgique. Et surtout, il n'y a rien ici d'artisanale ou de quelque chose d'où transpirerait un amateurisme. C'est du haut de gamme. Une Soul où viennent se greffer quelques cuivres tempérés et un clavier du style Fender Rhodes, et qui ne se refuse pas un petit solo de guitare bien dans le ton et l'harmonie. Ce serait d'autant plus dommage de s'en priver car Dan Bubien est un fin soliste, sachant faire chanter sa six-cordes sans emphase.
Deux
facettes qui pourraient paraître antagonistes mais que Bubien
maîtrise totalement. On pourrait juste regretter un ou deux
Blues-rock supplémentaires, pour équilibrer les forces.
Les six chansons sus-mentionnées sont tout bonnement
remarquables.
C'est
dans ces deux styles que sa voix se porte le mieux, s'épanouit,
au contraire, malheureusement, des pourtant excellents Funk-blues
« Fight Club » et « Dizzy Eyes »
où elle paraît se perdre dans les parties les plus
enlevées.
Et
« Love Games » ? Un Jump-funky-blues charnu,
cuivré, trépignant, joyeux et fringuant qui ouvre une
porte où Dan pourrait, là encore, faire des étincelles.
Toutes les compositions sont de la main de Dan Bubien, avec l'aide d'un certain Roman Marocco (pour sept pièces). Un fait assez rare actuellement et qui mérite donc d'être spécifié.
Toutes les compositions sont de la main de Dan Bubien, avec l'aide d'un certain Roman Marocco (pour sept pièces). Un fait assez rare actuellement et qui mérite donc d'être spécifié.
La
production de Jay Dudt (maintes fois récompensé d'un
Grammy ou nominé) est excellente : Tout y est équilibré
et nanti d'un beau relief et d'une belle et chaleureuse dynamique. Le tout avec un grain feutré propre aux bonnes productions analogiques, "organiques".
Une version 100% acoustique de "Love Games", adaptée à une prestation "sans filet"
Article paru initialement sur la revue BCR
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