Nous avions quitté Mike Rimbaud, le rocker underground,
peintre et poète New Yorkais début 2013 avec un superbe album, "Night
rainbow" consacré en partie aux conséquences de l'ouragan Sandy. Mike est certainement une des rencontres les plus enrichissantes que j'ai pu faire ces dernières années, un
artiste vivant pour sa musique, un gars plein de révoltes, de poésie aussi, un
songwriter de talent, bon musicien, qui mérite une plus large reconnaissance,
en France, comme chez lui. Entre "Night Rainbow" et ce nouvel album intitulé
"Put that dream in your pipe and smoke it" (tiré d'une expression
américaine, fait référence à la fin de l'american dream, on pourrait traduire
par "prends le rêve américain et carre le toi..") il a publié
quelques singles comme "Funkyshima" consacré à la catastrophe
nucléaire au Japon ou une belle cover du "Starway to Heaven" de Led
Zeppelin. Au programme de ce 9eme album 10 titres enregistrés cet été à New
York dont 9 originaux et une reprise des Clash. Mike (guitare, vocaux,
harmonica, basse) est accompagné de Kevin Tooley aux drums, Chris Fletcher à la
basse, et se succèdent aux piano et orgue Marc Billon, Charlie Roth et Lee
Feldman.
credit photos Veronique Krieger |
On commence avec "Frequent flyer subway rider", belle
ballade rock urbain bluesy pour un trip dans New York en métro, visite guidée et portrait de ses voyageurs. Mike nous raconte
"on prend le métro tellement souvent à New York qu'on pourrait avoir des
voyages gratuits, comme avec les compagnies aériennes, je prends le métro tous
les jours, parfois 2 heures si je voyage entre Bronx, Brooklyn,
Manhattan". On retrouve aux choeurs une
figure de la nuit New Yorkaise, avec la belle voix de la chanteuse Lady
Zombie déjà remarquée sur "Night Rainbow".
Mike sort l'harmonica sur "Friend" qui s'attaque
aux faux amis, particulièrement sur les réseaux sociaux, "c'est une
communication qui est moins sincère" nous dit Mike qui avait déjà consacré
une chanson à Facebook dans son album précédent; c'est un morceau bien rock , un peu
"Dylanien", où on relèvera les bongos du batteur Kevin Tooley, son
complice depuis 17 ans.
"Shale'n'Roll" évoque l'extraction du gaz de
schiste par fracturation "et ses retombées sur l'environnement et pointe
"les mensonges des grandes compagnies qui achètent les petits villages,
les fermes, détruisent tout et se
fichent des hommes et leurs familles; c'est une energie à éviter". A noter une belle partie de piano
Rhodes (Marc Billon)
Reggae ensuite avec "Tears don't fall in outer
space", "l'histoire de la première fille qui va voyager vers la planète Mars toute
seule. Elle est triste de tout laisser sur le terre. Et les larmes ne
tombent pas sans pesanteur" . Ce reggae est l'occasion pour Mike de nous avouer son admiration pour Bob Marley
"J'ai toujours admiré Bob Marley, l'homme politique et
l'artiste, son écriture, son groove, un vrai héros". On retrouve ici
l'envoûtante voix de Lady Zombie qui porte bien son nom.
"Know nothing know it all" charge la classe politique
corrompue et l'extrême droite qui mets des bâtons dans les roues d'Obama, sur
fond bluesy- jazzy, avec piano (Lee Feldman) et harmonica.
Plus léger, "What is this song" pose elle même la
question existentielle, c'est quoi cette chanson ?, tandis qu' "Apple
doesn't mean Apple anymore" est une belle pièce pop avec cordes (le violoncello de Erik Friedlander ) qui joue avec les références aux pommes, le
label des Beatles, les ordinateurs, la pomme d'Adam et Eve..
"Paris
is the heart" est une chanson qui tient au coeur de son auteur, en effet
Mike a vécu à Paris dans les années 90 -publiant même quelques disques sur des
labels français- et reste attaché à la France. Un rock un peu
"stonien" aux guitares saturées sur
"la vie un peu alternative et underground de Paris et aussi sur mes
relations avec cette ville historique et
romantique" nous dit Mike. J'aime
bien ce titre et cette vison américaine de Paris "Finish that baguette before you get home/You know French rock had
theTelephone/The guillotine took the head but not the soul/Thanks to Josephine
Baker and Charles De Gaulle/and Paris still is the heart."
"Poverty is a Thief" est "une chanson qui parle de l'inégalité des revenus aux USA qui devient de plus en plus grave. Il n'y a plus de classe moyenne ici mais des super riches et tous les autres qui galèrent". Avec un beau sax jazzy de Avram Feffer et aux voix une autre chanteuse New Yorkaise, Danni Gee (du groupe Suga Bush). Cerise on the cake, on termine avec une reprise bien rock des Clash, "Rock the Casbah" encore une à laquelle tient Mike:
" J'ai chanté ce morceau il y a quelques années à East Village, mais j'ai toujours voulu en faire un bon enregistrement, parce que c'est une chanson que j'aime bien. Joe Strummer a toujours été une inspiration pour moi, il était un vrai rocker politique, et on a très peu de gens comme ça aujourd'hui. Nous avons plus que jamais besoin d'artistes qui osent combattre ce système qui ne marche pas pour les plupart des gens. Il y a aussi une message de paix je trouve dans ces paroles de cette chanson".
Ancré dans son époque et lucide sur l'état de son pays et de nos sociétés en panne, Mike Rimbaud est un compositeur - et un type - vraiment intéressant. Sa musique l'est aussi, mêlant rock urbain, blues, folk, rock, punk, garage. Il le disait à propos de Joe Strumer, on a besoin d'artistes comme ça pour secouer un peu les consciences endormies devant la télé et les Iphones.
Rockin-JL
à lire également la chronique de Night Rainbow et L'interview de Mike
2 extraits, ballade dans le métro New Yorkais puis à Paris, filmé par Mike:
"Poverty is a Thief" est "une chanson qui parle de l'inégalité des revenus aux USA qui devient de plus en plus grave. Il n'y a plus de classe moyenne ici mais des super riches et tous les autres qui galèrent". Avec un beau sax jazzy de Avram Feffer et aux voix une autre chanteuse New Yorkaise, Danni Gee (du groupe Suga Bush). Cerise on the cake, on termine avec une reprise bien rock des Clash, "Rock the Casbah" encore une à laquelle tient Mike:
" J'ai chanté ce morceau il y a quelques années à East Village, mais j'ai toujours voulu en faire un bon enregistrement, parce que c'est une chanson que j'aime bien. Joe Strummer a toujours été une inspiration pour moi, il était un vrai rocker politique, et on a très peu de gens comme ça aujourd'hui. Nous avons plus que jamais besoin d'artistes qui osent combattre ce système qui ne marche pas pour les plupart des gens. Il y a aussi une message de paix je trouve dans ces paroles de cette chanson".
Ancré dans son époque et lucide sur l'état de son pays et de nos sociétés en panne, Mike Rimbaud est un compositeur - et un type - vraiment intéressant. Sa musique l'est aussi, mêlant rock urbain, blues, folk, rock, punk, garage. Il le disait à propos de Joe Strumer, on a besoin d'artistes comme ça pour secouer un peu les consciences endormies devant la télé et les Iphones.
Rockin-JL
à lire également la chronique de Night Rainbow et L'interview de Mike
2 extraits, ballade dans le métro New Yorkais puis à Paris, filmé par Mike:
Hello. C'est bien de voir que vous n'oubliez pas Mike. Cette fois, vous m'avez devancé. Je ne me gênerai donc pas pour utiliser ce bel article pour ma chronique à venir... Amitiés. Sam
RépondreSupprimeravec plaisir Sam, il faut partager les bonnes choses..
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