Dennis
Lehane est un des plus fameux écrivains de Roman Noir, créateur d’un couple de
détectives basés à Boston (théâtre de ses livres) Kenzie et Gennaro. Parmi
leurs enquêtes, TENEBRES PRENEZ-MOI PAR LA MAIN (1996) ou GONE BABY GONE (1998)
dont Ben Affleck a réalisé une adaptation au cinéma. Romans indépendants de la
série de Kenzie, MYSTIC RIVER avait été adapté par Clint Eastwood, et SHUTTER
ISLAND par Martin Scorsese. En 2008, Dennis Lehane prend encore un virage, et
entame une saga de Boston, avec UN PAYS A L’AUBE, dont l’action démarre en 1918,
et cible en particulier le personnage de Danny Coughlin, fils d’un responsable
de la Police.
ILS
VIVENT LA NUIT en est la suite, et s’attache à Joe Coughlin, le petit frère,
qui a choisi la côté sombre de la vie. Il est hors-la-loi, comme il dit, et pas
gangster. Nous sommes en 1926. Avec son trio de monte-en-l’air, Joe va
dévaliser un tripot clandestin. Double erreur. Parce que le bouge appartient à Albert
White, le caïd local, et parce que Joe y tombe raide dingue d’une serveuse,
Emma, qui est aussi la maîtresse de White. Ainsi commencent les ennuis pour Joe
Coughlin, et après un autre hold-up, sanglant celui-là, même papa, chef de la
police, ne pourra pas grand-chose.
Théâtre de Tampa, 1930 |
Le
récit bifurque, d’autres personnages apparaissent, Estèban et Graciela, passionaria
révolutionnaire, Dion, le fidèle ami et pourtant celui qui avait trahi Joe.
Outre la description du monde le Pègre, les tractations, les chantages, la construction d’un empire du crime
qui passera tôt ou tard par les premiers casinos, on croise les fous du Ku Klux
Klan, une illuminée folle de Dieu, les réseaux de libération de Cuba, et bien
sûr les luttes intestines pour le pouvoir, et le contrôle des trafics. Et Joe,
de s’apercevoir qu’il n’est que salarié, susceptible de redescendre les
échelons de la hiérarchie criminelle sur un simple claquement de doigt de Lucky
Luciano, le Big Boss.
Ceux
qui ont lu UN PAYS A L’AUBE se diront que cette suite est un peu en dessous. Mais
il faut avouer que la barre avait été mise très haute. ILS VIVENT LA NUIT est
moins fourni en destins, on s’attache essentiellement à Joe, et couvre moins de
thèmes, comme la description sociale, politique, la naissance du tissu
syndical. C’est un roman moins ample, sans doute moins virtuose (mais à des encablures de la production lambda) qui réserve son lot de rebondissements, destin amoureux, fusillades, et climax dramatiques (assez cinématographiques, ce n’est pas un hasard si Lehane a été
souvent adapté, apparemment Ben Affleck aurait acheté les droits de celui-ci),
comme toutes les scènes autour de Coughlin, White et Pescatore, dans un casino
mort-né, puis le grand lessivage à coups de rafales de Thompson et bain de pieds dans le béton.
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