mardi 10 juin 2014

CHRIS JAMES / PATRICK RYNN "Barrelhouse stomp" (2014)



 Si leur notoriété n'a pas vraiment franchi l'Atlantique, le band construit autour du chanteur/guitariste (et parfois harmoniciste) Chris James et du bassiste Patrick Rynn n'en demeure pas moins un des meilleurs représentants contemporains  du Chicago blues. Ces 2 là se sont rencontrés en 1990 à Chicago et sont inséparables depuis, ils ont joué avec des légendes comme James Cotton, Carey et Lurie Bell, Magic Slim, Billy Branch, Lonnie Brooks, Junior Wells, Billy Boy Arnold, Lowell Fulson, Tomcat Courtney ou encore 5 grands anciens récemment disparus à qui ce disque, leur 3eme pour le label Earwig, est dédié: Honeyboy Edwards, Willie Big eyes"Smith, Louisiana Red, Pinetop Perkins et Hubert Sumlin.
Autant le dire de suite cet album est un vrai régal de Chicago blues, les deux compères brillent, bien aidés par un casting prestigieux, en effet ils ont convié des pointures du genre, comme les pianistes David Maxwell, Aaron Moore et Henry Gray, les sax Eddy Shaw, Jonny Viau et Norbert W Johnson, le guitariste Jody Williams, l'harmoniciste Rob Stone, le batteur Willie"Big eyes" Smith.

leur site : thebluefour.com
Pas de temps morts, pas le temps de s'ennuyer, ça va swinguer, le ton est à la "party" pas à la déprime! Sur les 12 titres, une majorité de Chicago blues entraînants comme l'excellent "Goodbye, latter for you" qui ouvre, dans lequel on remarque que James n'est pas manchot coté gratte, soutenu par l'harmo de Stone et le piano de Maxwell , ou ensuite avec une touche funky "Just another kick in the teeth" où brillent le sax de Jonny Viau et la guitare de Jody Williams, "a fact is a fact", et sa slide à la Elmore James, "I feel so good"et "It always can be worse".
D'autres titres seront plus honky tonk, illustrant ainsi  le "Barrelhouse stomp" du titre (qu'on pourrait traduire approximativement par "le swing des tripots"): "Before it's too late", le classique "Vicksburg blues " de Little Brother Montgomery , "take it easy baby" , un boogie tribute à Pinetop Perkins ou Mawell s'éclate au piano ou encore "Last call boogie". On aura aussi notre dose de Rythm'n'Blues avec "I gonna stop foolin' myself" et ses sax en folie  et 2 instrumentaux qui ne sont pas sans rappeler Freddie King.
Une seule chose à faire après tout ça, dégotter un "barrelhouse", aller s'y rincer le gosier au whiskey de contrebande, draguer la  blonde fatiguée qui est affalée sur le piano virevoltant que maltraite un vieux bluesman désabusé, et déclencher une bonne baston. Maintenant, si près de chez vous les juke-joints ont laissé la place à des fast-food et des cabinets d'assurance, rentrez chez vous, remettez ce disque, l'effet sera le même, la gueule de bois et l'œil au beurre noir en moins…

ROCKIN-JL 





article paru dans le N° 35 de BCR la Revue, la meilleure revue francophone de blues, dirigée  de main de maitre par Arol, bravo et merci à lui, pour vous abonner s'adresser à nous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire