Si leur notoriété n'a pas vraiment franchi l'Atlantique, le
band construit autour du chanteur/guitariste (et parfois harmoniciste) Chris
James et du bassiste Patrick Rynn n'en demeure pas moins un des meilleurs
représentants contemporains du Chicago
blues. Ces 2 là se sont rencontrés en 1990 à Chicago et sont inséparables
depuis, ils ont joué avec des légendes comme James Cotton, Carey et Lurie Bell,
Magic Slim, Billy Branch, Lonnie Brooks, Junior Wells, Billy Boy Arnold, Lowell
Fulson, Tomcat Courtney ou encore 5 grands anciens récemment disparus à qui ce
disque, leur 3eme pour le label Earwig, est dédié: Honeyboy Edwards, Willie Big
eyes"Smith, Louisiana Red, Pinetop Perkins et Hubert Sumlin.
Autant le dire de suite cet album est un vrai régal de
Chicago blues, les deux compères brillent, bien aidés par un casting prestigieux,
en effet ils ont convié des pointures du genre, comme les pianistes David
Maxwell, Aaron Moore et Henry Gray, les sax Eddy Shaw, Jonny Viau et Norbert W
Johnson, le guitariste Jody Williams, l'harmoniciste Rob Stone, le batteur
Willie"Big eyes" Smith.
leur site : thebluefour.com |
Pas de temps morts, pas le temps de s'ennuyer, ça va
swinguer, le ton est à la "party" pas à la déprime! Sur les 12
titres, une majorité de Chicago blues entraînants comme l'excellent
"Goodbye, latter for you" qui ouvre, dans lequel on remarque que
James n'est pas manchot coté gratte, soutenu par l'harmo de Stone et le piano
de Maxwell , ou ensuite avec une touche funky "Just another kick in the
teeth" où brillent le sax de Jonny Viau et la guitare de Jody Williams,
"a fact is a fact", et sa slide à la Elmore James, "I feel so
good"et "It always can be worse".
D'autres titres seront plus honky tonk, illustrant
ainsi le "Barrelhouse stomp"
du titre (qu'on pourrait traduire approximativement par "le swing des
tripots"): "Before it's too late", le classique "Vicksburg
blues " de Little Brother Montgomery , "take it easy baby" , un
boogie tribute à Pinetop Perkins ou Mawell s'éclate au piano ou encore
"Last call boogie". On aura aussi notre dose de Rythm'n'Blues avec
"I gonna stop foolin' myself" et ses sax en folie et 2 instrumentaux qui ne sont pas sans
rappeler Freddie King.
Une seule chose à faire après tout ça, dégotter
un "barrelhouse", aller s'y rincer le gosier au whiskey de
contrebande, draguer la blonde fatiguée
qui est affalée sur le piano virevoltant
que maltraite un vieux bluesman désabusé, et déclencher une bonne baston. Maintenant, si près de chez vous les juke-joints ont laissé la place à des fast-food et des cabinets d'assurance, rentrez chez vous, remettez ce disque, l'effet
sera le même, la gueule de bois et l'œil au beurre noir en moins…
ROCKIN-JL
article paru dans le N° 35 de BCR la Revue, la meilleure revue francophone de blues, dirigée de main de maitre par Arol, bravo et merci à lui, pour vous abonner s'adresser à nous.
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