Le Génie Des Alpages, C’est Au Pied Du F’murr Que L’on Voit Les
Brebis
Par Pat Slade
La Haut Sur La Montagne
Et puis il va
dessiner une série qui avec le temps deviendra culte auprès de certains «Le génie des Alpages». Cette
bande dessinée qui depuis 1973 nous conte les aventures délirantes d’un berger,
de son troupeau de brebis, de son chien et de nombreux personnages récurrents.
Essayer de prendre au sérieux une case ou une bulle est inutile voire absurde.
Une brebis «Surfeur d’argent», des animaux qui parlent, qui jouent aux échecs,
qui dévalisent et tuent les touristes, ça n’existe pas vous me direz ? Et
bien si, dans les alpages de F’Murr, et oui !
Alors
bienvenue dans le monde complètement barjot de F’murr
et des Alpages. Vous y trouverez des brebis toutes aussi dingues les unes que
les autres, un vieux berger désabusé, un plus jeune tous aussi dingue que son
troupeau, un bélier manipulateur, un chien de berger inventeur de génie, une
bergère charmeuse, un renard cinglé, des aigles voleurs, des serpents idiots et
plein d’autre personnages complètement décalés. Voici un rapide récapitulatif de
quelques personnages qui hantent les cases des 14 albums de cette saga
complètement déjantée.
Le Génie des Alpages : Le Bêêêêstes of
Pour commencer
par le plus gros, les brebis : 220 selon l’auteur et 190 selon des
lecteurs éclairés pour être précis. Elles portent toutes un nom, de
Abousimbelle à Zobéide en passant par Einstein et Rostant pour certaines, se
prenant (ou ressemblant) aux personnages à qui elles empruntent leurs noms. Sans
parler des milices de brebis et des débiles (Une qui se prend pour un chien
justement) et j’en passe. Le fait qu’elles soient très nombreuses, permet de
faire varier les histoires.
Deux bergers donc,
un vieux, complètement désabusé et un jeune qui répond au nom d’Athanase Percevalve, qui est surtout connu pour sa collection de chandails et de
pull-overs. Un Chien sans nom, Tellement évident qu’il y ait un chien de berger
dans un troupeau, que F’murr na jamais
éprouvé le besoin de lui donner un nom. Plus humain que canin, omniprésent dans
les albums, c’est un touche a tout. Inventeur de génie et fabriquant
d’automates, il connait sur le bout des doigts, comme Kador
chez les Bidochons, les œuvres des différents maître de la philosophie moderne.
Romuald,
Le «Chef» du troupeau, ou plutôt voudrait être reconnu comme tel. Malingre,
manipulateur. Il n’arrive pas à gérer un troupeau qui d’ailleurs est
ingérable. Alors libéré de ses obligations de bélier, ses hobbies sont très
divers et inhabituels pour un ovin : la poésie réaliste, le tricot, la
peinture, la photographie, le violon, le théâtre et beaucoup d’autres encore.
Quand il prend les choses en sabots (Pas en mains !), ça a toujours tendance
à déraper. Son autorité toujours remise en cause, tremble sur ses bases mais ne
tombe jamais. Dragueur, Il fera des approches auprès de Naphtalène (Une bergère)
et de la mort.
Les
femmes ne sont pas tellement présentes, trois seulement apparaissent, notamment la bergère
d’à coté. Un personnage sans nom, de moindre importance, mais c’est le coté
féminin de l’histoire. Elle élève des
chèvres. Seul personnage sexué, envahissante et
chiante à souhait, elle joue de ses charmes. Ses tenues courtes et la couleur
de ses culottes ne laisse pas Athanase indifférent. D’ailleurs les deux iront
jusqu'à «conter fleurette» derrière un rocher à la vue des brebis.
On trouvera
aussi des serpents complètement idiots qui ressemblent à de vieilles
chaussettes, Berthold un Saint Bernard, un lion errant, un renard complètement
cinglé (Qui ne l’est pas dans cette BD ?), il prend tous ce qu’il trouve
pour une poule et mord dedans dès qu’il en a l’occasion, des aigles toujours
omniprésents dans les albums. Ils font des concours d’enlèvements de brebis,
d’ailleurs, une brebis et un aigle tomberont amoureux.
Et je
n’ai pas parlé des vaches qui jouent au tennis et au foot, d’un ours qui
déclame des poèmes, des corbeaux qui sifflotent «La paimpolaise», la mort avec sa faux, habillée en
noir, baskets au pied et qui ressemble à une jeune fille fera une apparition et se fera
draguer par Athanase. Elle ne fauchera jamais personne, mais se fauchera
elle-même, emportée par une avalanche et, cerise sur le gâteau de cette montagne
hostile, le téléphérique fou qui écrase les skieurs et un microclimat où la
moindre goutte de pluie peut blesser une brebis. Si un jour vous passez par la,
demandez la spécialité locale : «La
fondue au dénum», plat propice aux cauchemars et regardez bien dans le ciel
si vous voyez passer un chef indien sur un vélo, ne me demandez
pas comment cela se fait, je ne pourrais pas vous l’expliquer. Ces le mystère
des Alpages et le génie de F’Murr.
Il dessinera
aussi une histoire sur Jehanne d’Arc tout aussi délirante «Jehanne au pied du
mur». Une héroïne
alcoolique flanquée d’un amant extra-terrestre qui ira soutenir Attila dans son
siège de Paris. Invraisemblance et anachronisme.
14
albums entre 1973 et 2007, «le génie des
alpages» est entré dans le panthéon de la bande dessinée au rayon
loufoquerie, à découvrir, à lire ou à relire absolument. Et si un jour, vous
vous promenez dans les Alpes et que vous croisez un troupeau de brebis,
regardez bien si le berger n’a pas un chandail bizarre et si le chien ne
construit pas des automates en forme de brebis. Et pour finir dans l’absurde,
un proverbe alpin : «Les nocturnes, c’est rase-mottes et sournoiseries !! Et
les diurnes c’est rate-mousse et large bec». Que la personne qui
comprendra cette phrase écrive au Déblocnot. Il recevra … notre considération
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