Un soir au Zénith
Un
soir d’octobre 1990, me voilà au zénith de Paris pour revoir Sinéad O’Connor,
la plus jolie chauve qu’il puisse exister dans le domaine de la musique. Ce
soir là sera un concert autour de son dernier album : «I Do Not Want What I Haven’t Got». Je l’avais déjà
vue à la Cigale en mars 1988 quand elle avait sorti son premier opus : «The Lion and the Cobra».
Sinéad O’Connor cache bien son jeu, le visage
presque poupin de l’artiste dissimule une rage que l'on retrouve dans ses textes et
dans sa musique. En mars 1990, elle sort l’album de la consécration «I Do Not Want What I Haven’t Got».
“Feel
so Different” attaque en douceur soutenu par un orchestre à cordes, une intro suivie de la
voix de l’artiste. Une voix pure sans vibrato. Ce qui change un peu des
chanteuses qui jouent trop avec leurs glottes. Un peu plus de rythme pour le
second morceau, «I Am Stretched On Your Grave».
Pas de débauche d’instruments sur ce titre, une batterie (Boite à rythme ?) et une basse qui se répondent en rythme, plus
la voix de Sinéad
bien sûr, et cela pendant 4 minutes 29 avant que n’éclatent une puissante mélodie des violons jouant un
Reel (Danse traditionnel Irlandaise).
Une
autre ballade douce et mélancolique, entre orchestre à cordes et guitare sèche, «Three Babies». Elle gagne en énergie avec «The Emperor’s New Clothes» et retrouve ses
côtés nostalgiques avec le titre «Black Boys On
Mopeds» qui parle de la mort de Colin
Roach, un jeune homme noir de 21 ans, tué par balle par la police dans un
quartier de Londres, et que cette dernière a essayé de faire passer pour un
suicide.
Arrive
le hit de l’album «Nothing Compares 2 U»
écrit en 1984 par le kid de Minneapolis, Prince. Le morceau édité en 1985,
passera complètement inaperçu. Sinead le réenregistrera et apportera le
succès mondial à cette très belle chanson de rupture. Sans oublier le clip qui
filme le visage de l’artiste sur lequel les larmes roulent. Clip filmé dans le Parc
de Saint-Cloud. Chiqué ? Non ! Elle a avoué elle-même avoir été
emportée par ses émotions en l’interprétant.
On
repart dans l’alternance entre douceur et gros son, «Jump
the River», grosse rythmique et petite voix. Mais elle va relâcher
la pression sur les trois dernier morceaux, hormis sur le final de «Last Day Of Our Acquaintance» qui, débutant
doucement en voix-guitare va monter crescendo jusqu'à réveiller la batterie à
3'23". L’album se termine par le titre éponyme “I Do Not Want What I Haven’t Got” a cappella.
Ce
soir là, mercredi 31 octobre 1990 en pleine guerre du Golf, la jolie chauve au
regard angélique prend la scène et ne lâche pas le morceau. Habillée d’une robe
noire avec des docs Martens aux pieds et guitare douze cordes en bandoulière, des
requins de studio derrière elle comme Marco Pirroni, guitariste de Siouxie, Andy
Rourke, bassiste des Smith, John Reynolds à la batterie (il était aussi le premier mari de Sinead) et au clavier et guitare
sèche, Susie Davis que l’on retrouvera derrière Mylène Farmer à Bercy
en 1996.
Un bel
éclairage de scène, pas de superflu. Un objet insolite posé sur un flat case
pour le titre «I Am Stretched On Your Grave»,
un gros magnétophone à bande qui joue toute la bande son du morceau, morceau qui se
terminera par une danse syncopée entre la traditionnelle Irlandaise et le pogo punk.
Entre les titres du dernière album et ceux du premier, quelques fois la "chauve sourit" (je ne pouvais pas le louper celui-la !). Un concert sympa avec surtout un
très bel album.
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