Le guitariste chanteur poitevin Xavier Pillac nous revient
avec un 4eme album (chez Dixiefrog) et un nouveau band sobrement nommé "Pillac", où
l'on trouve à ses cotés à la basse son complice de longue date Antoine
Escalier, aux drums Alain Baudry et aux claviers Cédric Le Goff (Malted Milk,
Flyin' saucers Gumbo Special); plus une sacrée section de cuivres avec Sylvain
Fétis (sax, également Malted Milk et Nina Attal), Vincent Aubert (trombone) (AB sextet, Alpha Blondy) et Franck
Bouger (trompette). Pas un débutant le gars depuis une quinzaine d'années qu'il
écume les scènes de France et d'ailleurs, ayant eu l'occasion de partager les
parquets avec des pointures comme Lucky Peterson, Bernard Allison, , Ana
Popovic ou Paul Personne.
Xavier; source photos: xavierpillac.com |
Un premier morceau donne souvent le ton et "Never make
your move too soon" nous met effectivement de suite dans le bain, avec
cette intro guitare/ cuivres puis ce bon groove funky/soul qui chauffe sévère. Xavier chante en anglais, j'ai lu dans une
interview qu'il pensait que le français s'accommodait mal de ce style de
musique -en aparté notons les progrès en
ce domaine des groupes de l'hexagone, alors qu'il y a quelques temps un chant approximatif dans la langue des One
Direction* a ruiné bien des productions (*vivons avec notre temps et parlons de
références en accord avec le niveau culturel de notre époque..). C'est un
morceau des Crusaders immortalisé par leur version avec B.B. King (sur
"Midnight believer" du Roi, 1978), le King qui est incontestablement
une influence guitaristique majeure de Xavier Pillac.
La suite avec le morceau titre "Nervous breakdown"
est du même tonneau, une toujours aussi bonne cuvée aux effluves cuivrées et
une guitare qui joue sur du velours et qui confirme la parenté avec le groupe
angevin Malted Milk -dans lequel officie plusieurs des musiciens,
l'enregistrement étant assuré par Albert Milauchian qui travaille aussi avec
Malted Milk - mais aussi le Nina Attal Band ou les bordelais des Shaolin Temple Defenders.
Je dois dire que je suis assez stupéfait du niveau de ces
groupes qui n'ont rien à envier à leurs homologues anglo-saxons même si le bon
peuple l'ignore, plus intéressé par les
nichons de Nabilla et la dernière daube "staracademicienne" ou
assimilée.
Sur "I've been down" Pillac sort le dobro sur ce
beau blues qui monte en puissance après une intro "roots"; blues
toujours avec "Skipping like a stone" signé de Jeffrey Magidson (du
groupe John Doe) , un des morceaux phares, un festival même avec guitares
claviers cuivres pour un fusionnel blues- rock- soul avec un léger accent
sudiste.
Ensuite "Life is hard", blues lent créé par Fred
James et repris par un certain Johnny Winter, autre influence majeure, que de
bonnes références..
Mais retour au funk / rythm'n'blues avec "I've had enough",
qui nous ramène à la belle époque de la
STAX , des Bar-Kays ou Booker T, des "Green onions" et des "Soul
fingers"; terrible!
Si vous ne claquez pas des doigts et ne battez pas des
pieds, désolé de vous apprendre que vous êtes manchot et cul de jatte…"Givin
it up for your love" est une pièce du songwriter texan Jerry Lynn Williams
(Stevie Ray, Clapton, Bonnie Raitt..), une soul classieuse avant un final qui va
nous achever avec du Johnny Guitar
Watson "You can stay but the noise must go"; "Househkeepin'
blues" signé du bassiste du groupe Antoine Escalier, superbe blues enlevé (quelque
chose de "Sweet home Chicago") et quelle guitare subtile à la Robert
Cray / Albert ou B.B. King et enfin le bien nommé "Fonk you" de Syl
Johnson, 5 minutes de funk torride.
Clair que ca joue bien ! Mr Pillace possède un bien joli toucher de guitare. Marrant on a le même titre sur notre premier album Never Too Late, j'adore la facon dont les Crusaders ont embarqué BB King dans leur groove !
RépondreSupprimerTrès bon album.
RépondreSupprimerPour les bretons, le groupe jouera au Festival Bain de Blues le 26 avril 2014.