Dana Fuchs (née le 10 janvier 1976 dans le New-Jersey) apprend le chant en incorporant à douze ans une chorale de Gospel. Elle débute sa carrière à 19 ans, en 1995, en
écumant les clubs New-Yorkais. La rencontre avec Jon Diamonds est déterminante
: guitariste et compositeur, Jon tombe sous le charme et lui propose ses services. Il permet à Dana de mieux se recentrer. Ce sont
les débuts du Dana Fuchs Band, avec un nouvel essor et le commencement d'une
notoriété timide mais grandissante (le collectif parvient même à jouer à guichet fermé). Lorsqu'elle est démarchée par les
réalisateurs du show « Love Janis » (inspiré du livre du même nom écrit par la sœur de Janis Joplin)
pour intégrer le rôle principal, c'est un véritable bond en avant.
Un premier album en 2003, "Lonely for a Lifetime", assez bien accueilli, puis, en 2007, une place dans la comédie-dramatique musicale de Julie Taymor ("Titus", "Frida", "La Tempête") piochant dans la musique des Beatles, « Across the Universe » où elle interprète le rôle de Sadie, une chanteuse qui a bien des allures de Joplin (décidément). Bien qu'elle n'ait qu'un rôle secondaire, ce film lui offre une plus large audience. Malgré tout, sans compter le live sorti dans l'urgence en 2008, "Live in NYC", il lui faut attendre 2011 pour pouvoir enfin proposer son second essai, "Love to Beg". Le magazine Classic Rocks l'érige meilleur disque Blues du mois.
Un premier album en 2003, "Lonely for a Lifetime", assez bien accueilli, puis, en 2007, une place dans la comédie-dramatique musicale de Julie Taymor ("Titus", "Frida", "La Tempête") piochant dans la musique des Beatles, « Across the Universe » où elle interprète le rôle de Sadie, une chanteuse qui a bien des allures de Joplin (décidément). Bien qu'elle n'ait qu'un rôle secondaire, ce film lui offre une plus large audience. Malgré tout, sans compter le live sorti dans l'urgence en 2008, "Live in NYC", il lui faut attendre 2011 pour pouvoir enfin proposer son second essai, "Love to Beg". Le magazine Classic Rocks l'érige meilleur disque Blues du mois.
Cette fois-ci, sa carrière semble avoir vraiment
décollé (grâce au dynamique label Ruf ?), même en Europe où elle a fait quelques
concerts, sans passer (on s'en doute) par la France.
« Bliss Avenue » commence très fort par
la chanson du même nom. Un blues primaire qui semble n'être qu'un faire valoir
pour mettre en valeur la puissance de la voix de Dana. Une voix qui est souvent
comparée, non sans raison, à celle de Joplin; toutefois on peut subodorer
qu'elle a fait son apprentissage en écoutant des chanteurs de Soul et de
Rhythm'n'blues tels Otis Redding ou Wilson Pickett, tant des intonations
inhérentes à ces derniers refont surface de temps à autre.
Si Dana Fuchs fait fi de tout pathos, alors qu'avec sa voix il lui aurait été aisé d'en faire des tonnes, on aurait bien aimé qu'elle retrouve de temps à autre la frénésie qui l'habite en concert. En conséquence, et en dépit de toutes les bonnes intentions, on a tout de même l'impression que ce disque essaye de ratisser large. Notamment en faisant les yeux doux à un Rock mainstream, frôlant parfois dangereusement la bonne variété Rock US. Une impression plus générée par l'orchestration, parfois trop timide, que par Dana elle-même. Finalement rien de dramatique là-dedans, si ce n'est que Dana semble davantage s'épanouir, être plus mise en valeur, sur des pièces nettement plus « roots » ou/et électriques. Néanmoins, « Bliss Avenue » est sans contexte un bon disque, agréable à l'écoute. Peut-être qu'un mixage différent, ou une prise de son autre, auraient mieux convenu pour faire ressortir les qualités de composition qui paraissent parfois ne pas dévoiler des atouts pourtant sous-jacents. Un soupçon de dynamisme, de claquant, aurait été bienvenu. Avec un orgue moins impersonnel. Il suffit parfois de peu. On imagine que certains titres pourraient facilement prendre une nouvelle dimension en concert, d'autant plus que "bouclettes" a l'habitude de se donner à fond dès qu'elle monte sur scène.
Certes, l'orchestration est faite de façon à mettre en valeur Dana, ce qui est réussit sur les pièces les plus "cool". Cependant, les titres les plus enlevés, les plus relativement durs, auraient gagné à avoir un son plus consistant, plus plein, plus riche (pas nécessairement plus dur), car la puissance de la voix de Dana donne de temps à autre l'impression d'être accompagnée par un petit orchestre, par un groupe freiné par un manque de moyens.
Cela me rappelle le petit fossé qu'il pouvait parfois y avoir entre Lynn Carey et son groupe au sein de Mama-Lion (toutes proportions gardées, car Dana paraît tout-de-même plus à l'aise avec son Band que ne l'était la plantureuse Lynn).
On retiendra, outre la chanson-titre, « How Did Things Get This Way » - qui a bien des allures de The Faces - « Baby Loves the Life » qui pourrait être une musique des Jayhawks sur laquelle on aurait greffé le chant d'une ballade propre à Foreigner, du genre de « I Want to know to love is » ; le Gospellisant « Livin' On Sunday » ; « Keep On Walkin' » où Jon Diamond se réveille en riffant tel un Keef hargneux et revêche ; « Daddy's little Girl » pas si éloigné d'un John Mellecamp (celui de « Scarecrow », de "Lonesome Jubilee" et de « Big Daddy ») ; « Vagabond Wind » où plane l'ombre de Janis, et « Long Long Came » en americana musclé (genre Eagles).
Le clou revenant à « So Hard to Move »,
excellent slow aux parfums Soul. Là, c'est du lourd, avec tous les attributs
pour être un futur classique. Superbe.
Tous les textes sont de la main de Dana Fuchs, dont quelques uns auraient été inspirés par son vécu. Certaines paroles se montrent assez intéressantes ; du moins, elles se démarquent par rapport aux banalités habituelles.
Toutefois, si Fuchs souhaite gravir les échelons, il faudra que son groupe opère sa mue (en cela, la production pourrait jouer un rôle).
- Bliss Avenue
- How Did Things Get this Way
- Handful too Many
- Livin' on Sunday
- So Hard to Move
- Daddy's Little Girl
- Rodents in the Attic
- Babys Loves the Life
- Nothin' on my Mind
- Keep on Walkin'
- Vagabond Wind
- Long Long Came
en live
Article parue sur la revue BCR
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