La plus jolie des bonnes
sœurs
Voila comment Bob
Dylan définissait (ironiquement) Joan Baez
avec qui il avait eu une liaison dans le début des années soixante. Joan Baez, la plus connue des chanteuses folk et de
Protest Song, (j’ai eu l’honneur de la voir quatre fois sur scène et de lui serrer la main dans les locaux d’Amnesty International), c’est
surtout une voix, des combats pour la paix, contre toute sorte de racismes,
l’inégalité dans le monde et surtout dans les pays sous-développés.
Joan Baez,
c’est une carrière exceptionnelle, une légende de la musique qui croisera sur
sa route des personnalités comme Martin Luther King.
55 ans de carrière, 34 albums (Dont 10 live), 19 compilations. L’infatigable pacifiste
continue, à 72 ans, à parcourir le monde et à prêcher sa bonne et belle parole.
Un concert de Joan
Baez, c’est comme revoir une
vieille copine que l’on avait perdue de vue depuis longtemps. Fille d’un père
mexicain et d’une mère écossaise, elle est la deuxième d’une fratrie de trois
sœurs, dans son enfance, elle voyagera à travers le monde et les continents à
cause des fréquents déplacements professionnels que faisait son père, physicien
connu pour sa contribution au développement au premier microscope à rayons X.
Le
24 décembre 1980, je suis au pied de
la cathédrale Notre-Dame de Paris. C'est un noël particulier, puisque je vais voir
une icône de Woodstock. Un set de 18 morceaux, un best-of avec les titres
incontournables de la chanteuse à la voix d’or. «Amazing
grace», «Dont’ cry for me Argentina»,
le hit du moment “Children of the eighties” et un final avec «Blowind in the wind» repris par les orgues et les
cloches de Notre-Dame.
Trois ans plus tard, le lendemain de la fête
nationale, je suis sur la place de la Concorde pour revoir celle qui m’avait
charmé par sa voix et son charisme envers ses spectateurs. Un concert avec des
titres en français comme «Prendre un enfant par la
main», «A tous les enfants» sur
un texte de Boris Vian, des chansons plus
anciennes comme «Donna, donna» et des
reprises comme «Suzanne» de Léonard Cohen, «Imagine»
de John Lennon et de Barbara Steisand «The love inside».
Fin
1989, sort l’album «Speaking of dreams», une tournée est annoncée. Un
soir d’avril 1990, je suis au Palais
des Sport de Paris six ans après la Concorde. Un concert comme les autres, avec
les anciens et surtout les nouveaux morceaux comme le titre «Speaking of dreams». Mais c’est surtout sa présence
qui attire le public, mais aussi et toujours cette voix si chaude qui ne change pas avec les années.
Jeudi 2 novembre 1995,
rendez-vous au Bataclan avec la tournée «Ring Them
Bells». Un concert plus country-folk. Joan
revient à ses racines et à la musique de Pete
Seeger. Sur scène, pratiquement que des femmes. Sur le disque live est
crédité Mimi Farina, la sœur de Joan, veuve du chanteur folk Richard Farina décédé en 1966 et qui elle-même décédera en 2001 d’un cancer. Une Joan Baez avec des cheveux poivre et sel, ce
qui lui donne encore plus de charme. Elle arrive sur la petite scène du Bataclan
devant les 1400 personnes présentes. La couleur des cheveux change, sa voix de
cristal au vibrato inimitable reste intacte malgré les ans. Le morceau d’introduction
vous met tout de suite dans le bain : «Lily of the West»,
un traditionnel rythmé qui vous emmène droit au pays des cow-boys et des
indiens. Et comme d’habitude, de nouveaux morceaux et des surprises dans les
reprises comme «Sweet Sir Galahad» que Joan chanta à Woodstock. Un concert qui se
terminera a cappella par «The night they drove old
dixie down» de The Band, le groupe
qui accompagnera l’ex boyfriend de Joan, Bob Dylan.
Et une voix pour chanter
Depuis
2008, la diva du folk n’a pas sorti d’album, mais n’arrête pas de tourner
autour de la planète pour porter sont message d’amour et de paix. En 1987, elle
écrira son autobiographie «Et une voix pour chanter»
ou elle relate sa vie (Normal pour une autobiographie). Si vous aimez le personnage,
je vous conseille de la lire. Après la lecture de ce livre, je me suis beaucoup
plus attaché au personnage et à l’artiste en général. Joan Baez
est plus qu’une artiste, c'est un mythe et l’un des symboles musicaux de la révolution
culturelle américaine des années 60.
On termine par le soir du 24/12/1980 avec «Gracias
a la vida» puis la Concorde 1983 avec «Blowin in the wind»...
Cette voix... divine à un point que j'en deviendrais presque croyant !!!
RépondreSupprimerPas besoin d'être croyant pour écouter la voix des anges ! C'est une femmes remarquable par son combat contre les inégalités. Il y a cette voix et ce charisme sur scène ! Allez en trouver des lady gogo qui feront une carrière aussi longue !
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