On connaissait les Allman Brothers, il va falloir s'habituer
aux Allman & Sons… En effet le Devon Allman dont je vous parle n'est autre
que le fiston de Gregg Allman, membre
fondateur, claviériste et chanteur de l'Allman Brothers Band (ABB). Avec une telle lignée, sans oublier
Tonton Duane, un des meilleurs guitaristes de tous les temps disparu trop tôt,
Devon se devait d'entretenir la flamme familiale. Pourtant il n'a pas été élevé
par son père, mais par sa mère, ses parents s'étant séparés peu après sa
naissance, et ne fera vraiment la connaissance de son géniteur qu'à l'adolescence,
mais le courant passera très vite entre eux. Devon a appris la guitare très tôt et écumé
les scènes de Saint Louis tout en tenant un "Guitar Center" dans les
années 90, il essaye également différents styles de musiques avant de se fixer sur le blues et le rock,
atavisme familial oblige, et de fonder le groupe Honeytribe en 1999, il jouera
aussi avec le Vargas Blues Band et bien
sur l'ABB, puis créera en 2011 le "supergroupe" Royal Southern
Brotherhood avec Cyril Neville (Meters, Neville Brothers) et Mike Zito (dont je vous parlerai bientôt). Son
album préféré? Layla avec Clapton et "Uncle Duane", oncle qu'il n'a
pas connu d'ailleurs, le guitariste chevelu s'étant tué à moto en 1971, 4 ans
avant sa naissance...
Et voici son premier album solo, produit par Jim Gaines,
qu'on ne présente plus vu que son CV suffirait à remplir ce blog, et dans
lequel il s'est entouré de Yonrico Scott (drums, également Royal Southern
Brotherhood) , Myles Weeks (bass), Rick
Steff (orgue Hammond B3 sur 4 titres) plus quelques invités comme nous allons
le voir. Un album "Turquoise", pourquoi pas y'a bien un "Album
blanc", il explique dans les notes qu'avec sa girlfriend cubaine ils
aiment rien autant que passer la journée à la plage, nager dans les eaux
turquoises et bronzer au soleil, ouais ce doit être chouette, j'aurais du faire
rocker tiens…
"When I left home"qui ouvre est un titre autobiographique sur son départ de la
maison pour vivre de la musique à 17 ans, et nous montre que si Devon s'est
fait une place ce n'est pas grâce à son nom de famille mais pour son talent;
c'est un bon gros rock pêchu à la Tom Petty ou "Cougar" Mellencamp
avec une touche sudiste donnée par la slide de Luther Dickinson (North
Mississippi Allstars, Black Crowes) et une ligne entêtante, une entrée en
matière terrible. "Don't set me free", coécrit avec son pote Mike
Zito, est du même niveau, plus folk cependant et après plusieurs écoutes m'a rappelé
"Maggie May", le hit de Rod Stewart !
"Time machine" est une très belle ballade bluesy
avant une reprise de "Stop draggin my heart", signé Tom Petty pour
Stevie Nicks avec laquelle il la chanta en duo. Devon a reconstitué le duo avec
la chanteuse guitariste de blues rock Samantha Fish qui vient poser sa voix
chaude et puissante alors que Devon délivre un super solo ; un temps fort du
disque, comme le suivant "There's no time" écrit par Tyler Stokes (un
nom à suivre), un rock latino aux accents de Santana, une des influences
majeures de Devon. Jusque là c'est le sans faute, alors je regrette que la
suite fasse un peu retomber la fête car la "face B" (enfin je veux
dire les 6 derniers morceaux) m'a laissé sur ma faim. En effet le blues rock
laisse place aux ballades, comme le bluesy "Strategy", "Turn off
the world" ou un autre titre autobio sur la vie de musicien "on the
road" : "Homesick". "Into the darkness" nous permet de
savourer le sax jazzy de Ron Holloway qui outre
Gill Scott-Heron et Dizzy Gillespie a accompagné toute la galaxie Allman
Brothers (Dereck Trucks, Warren Haynes,
Susan Tedeschi, Gov't mule, ABB). Dans "Key lime pie" Devon s'essaie
à la "reverb" puis dans l'instrumental acoustique "Yadira's Lullaby"
s'inspire du jeu de "Uncle
Duane" dans "Little Martha", classique de l'ABB.
Je partage ton opinion en ce qui concerne ce "Turquoise", les derniers morceaux abaissent un petit peu le niveau global, mais cependant ça reste un excellent disque. Je te parle même pas du RSB que j'ai eu la chance de voir cet été sur scène, une p......de claque! IL faut voir la complicité entre Zito et Devon Allman, celui-ci est habité par le fantôme de son oncle défunt! Ressemblance physique, même guitare et s'il continue comme cela, musicalement il va se rapprocher rapidement de la virtuosité de Duane!
RépondreSupprimerDe la discographie de Devon Allman, c'est "Space Age of Blues" du Devon Allman 's Honeytribe que je préfère, le suivant "Torch" est pas mal non plus. Je les met avant ce "Turquoise". Amicalement
je vois JP que nous avons les mêmes écoutes, et je parlerai bientôt aussi du dernier Buddy Guy que tu as également chroniqué ..(pour le James Cotton ta remarque sur Beth Hart m'a bien fait rire et sur Devon tu as raison la pochette est pas top); dans mes cartons aussi l'album de Mike Zito qui m'a bien plu. A+
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