- M’sieur Pat, vous n’allez pas
parler de ce groupe tout de même !!!
- Et pourquoi donc ma chère Sonia ?
- Et bien j’ai écouté leurs musiques
et j’ai peur qu'avec son grand âge, M’sieur Claude fasse un arrêt cardiaque ou un VMC !
- Mais non ! Il a bien résisté à
André Rieu, alors avec les Ekseption, c’est du tous cuit. Et puis c'est AVC, pas VMC Sonia...
- Je vais quand même préparer le défibrillateur !
The Ekseption qui confirme la règle
Quand
on parle de rock progressif, on pense Genesis,
Yes, Pink Floyd,
Marillion, I.Q
et King Crimson pour la Grande Bretagne, Kansas, Trans-Siberian Orchestra aux Etats-Unis et Ange, Atoll, Gong, Mona Lisa, Zoo pour
citer quelques groupes français. Pourtant au Pays-Bas en 1969, un groupe d’allumés
notoires va sortir un disque qui finira d’arracher le peu de cheveux qui
restent sur le crâne clairsemé de Claude Toon (Eh oui ! A l’époque, il ne
portait pas encore de perruque poudrée).
Rick van der Linden |
The Ekseption
est le premier groupe de rock progressif et «progressiste» Hollandais (Il y en
a eu d’autre comme Focus et Earth and Fire). Connu pour ses interprétations
de musique classique combinées prog. et jazz. Le groupe est créé par Rick van der Linden, claviériste de formation
classique, et de talent. Un original qui réalisera tous les arrangements musicaux et la
presque totalité des compositions. Il formera aussi le groupe Trace qui sortira trois
albums entre 1974 et 1976 ou on pourra y retrouver Ian
Mosley le batteur de Marillion.
The Ekseption
va s’enfoncer dans la brèche ouverte par le groupe britannique The Nice dans les années 60 et qui
mélangeait rock psychédélique, jazz et musique classique et annonçait les
premières bases du rock progressif.
En 1969, après avoir gagné un concours de jazz
local, le groupe enregistre son premier album chez Phonogram et c’est de ce
premier disque dont je voulais vous parler.
Quand Beethoven et ses potes font du rock
«Classique in pop » : une galette qui fera date
dans la musique, avec un premier morceau qui aurait sauvé de la surdité un compositeur célébrissime. Le groupe attaque dans le bois dur avec la 5éme de Beethoven. Après une intro des plus classique, la
batterie, l’orgue et les cuivres se mettent en branle, et tout ça pendant 3 minutes
22. Le titre sera un succès et attendra la troisième place du top 40 hollandais
(J’ai encore le 45 tour dans mes vieilleries). On l’entendra même dans le film «Fantasia chez
les ploucs» de Gérard Pirès en
1971.
- M'sieur Pat, je viens de passer devant le bureau de M'sieur Toon… Il est hueuuu comme figé, statufié, les yeux écarquillés…
- Ah, oh c'est pas grave Sonia, juste l'effet de surprise, attendons la suite...
Mais
The Ekseption ne se basera pas uniquement sur
des reprises de thèmes classiques. «Dharma» reprise du groupe de Ian Anderson, Jethro
Tull, avec une flûte omniprésente et un solo
de batterie de 1minute 20. Puis un de leurs morceaux (le seul) «Little X plus» qui
tire plus sur le jazz et la musique de feuilleton américain des années 70.
Et le classique reprend ses lettres de noblesse
avec «La
danse du sabre» d’Aram Khatchaturian».
Alors attention les oreilles, en écoutant ce titre on pourrait croire que
les musiciens ont été atteints par la danse de Saint Guy. Rythme syncopé avec
une section de cuivre omniprésente et un Rick van
der Linden en transe au clavier.
- M'sieur Pat, M'sieur Claude vous fait dire que l'on va avoir Charles Aznavour et Spartacus aux trousses, pourquoi Spartacus ?
- C'est le titre d'un ballet de Khatchaturian, le musicien "national" en Arménie... Il retrouve son humour le Toon... Ouffff
Jean-Sébastien Bach
arrive à placer son Aria de la suite pour orchestre en ré majeur BWV 1068, le
tout joué pratiquement au clavier entre mélange d’orgue et de mellotron avec
une longue partie qui pourrait faire rappeler E.L.P.
Albinoni et son Adagio, pas de commentaire
dessus, ou si un seul, très long et très chiant !
Nous sommes à New York en 1924 et une clarinette
égrène les premières notes de «Rhapsodie in blues» (Que Gershwin écrivit dans un train à Boston) suivi de l’orchestre et
puis au bout de 34 secondes, on se retrouve sur la 5ème avenue et Greenwich
Village, tous bouge, tout remue et ça vous met le tournis.
Une reprise jazz pour souffler un peu : «This here»
de Bobby Timmons enregistré dans les années
60 par le jazzman. Y a pas photo, je préfère quand même l’original.
X
Bach qui ne veut
pas laisser sa part au chien, revient avec son concerto italien en fa majeur
BWV 971. Moins léger que l’original évidement, mais on peut entendre la
dextérité et le talent de Rick van der Linden avec ses différents claviers.
La conclusion de ce disque ce fera avec «Canvas»
un titre de Brian Bennet qui fut connu
comme étant le deuxième batteur des Shadows.
- M’sieur Pat, m’sieur Claude a lu votre chronique !
- Oui Sonia ? Et alors ? Quelles sont ses
réactions ? La Samu a-t-il été appelé en urgence ? Quelqu’un lui à
fait la respiration artificielle ?
- Heu… non ! Mais il a foncé dans
la réserve de M’sieur Philou, et il s’est enfilé une bouteille de scotch cul sec,
puis il s'est affalé sur le canapé de la rédaction ! Que je dois
faire ? Que dois-je dire aux autres ?
- Attendez qu’il cuve, il s’en
remettra. Pour les autres, dites qu’il réfléchit à une future chronique sur «Les
musiciens qui cherchaient l’inspiration dans l’alcool».
Une vidéo pour finir avec un morceau qui n’est pas
sur l’album, la très connue Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach
(Encore lui !)
- M'sieur Paaaaaaaat, c'était le morceau de troooooooooop !!!! M'sieur Claude est moooort…….
- Hein !! Nooooonnnn pas çaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!
- Je voulais dire mort de riiiiire……………. Ça l'a dessaoulé illico..... hihihihihi……………….
J'ai de très vagues souvenirs - parce qu'à l'époque j'étais petit, tout petit... et sage - mais je me souviens bien que les "grands" se passaient ce 33 tours à l'artwork Pop-art, l'écoutaient, le commentaient. Cette musique servait aussi parfois de fond sonore à des soirées. Les avis divergeaient, mais, apparemment, le disque eut un petit succès.
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