Après un premier essai solo réussi, Mister Paul Gilbert, enchaîne la même année dans la foulée, en 1998, avec ce second opus.
Et pourtant, malgré la date de naissance rapprochée de ses deux premières réalisations, il ne s'agit nullement d'œuvres jumelles. Beaucoup de points communs évidemment, mais déjà quelques différences qui les dissocient bien. Cet échalas souriant a du jus, des idées, du vocabulaire, une culture, un tout qui en ferait presque un puits de science musicale. Il donne désormais l'impression de n'avoir pas de limites.
D'abord, la production est moins brutale que sur le précédent.
Ensuite, le collectionneur boulimique d'Ibanez vintage, s'est quelque peu déchargé de son travail de musicien en embauchant d'autres comparses : Tony Spinner à la guitare et au chant d'accompagnement, auteur de fulgurants disques de Blues-rock incandescents et futur-accompagnateur de Toto (à partir de 1999) en concert; Bruce Bouillet aussi à la guitare, ayant déjà joué avec Paulo au sein de Racer X (ex-The Scream). Johnny Fedevich à la batterie, qui a la particularité d'avoir en parallèle une carrière d'acteur; et Mike Szuter, qui deviendra le bassiste, et chanteur d'accompagnement, attitré. Je précise qu'il n'est spécifié nulle part qui officie à la rythmique ou la Lead ou quoi que ce soit. On joue de la guitare, point barre ! Tout le monde est à la même enseigne ; ce qui laisse supposer que les pistes de guitares n'ont pas été superposées, mais bien jouées ensemble, à l'unisson, ou en duo, voire trio ! Et de la guitare, assurément, il y en a. Mais pas que cela...
Au sujet de Tony Spinner, Gilbert dira de lui que son chant possède un feeling Soul (?) bienvenu. Un plus non négligeable pour Gilbert qui aime bien surprendre son monde. D'ailleurs, dans le dernier opus en date, l'intéressant "Vibrato", Tony se taille la part du lion sur la reprise live d'AC/DC, "Go Down" .
(le dernier disque en date de Tony Spinner "Down Home Mojo")
Sinon, au niveau des compositions, bien que les deux premiers titres n'offrent pas de surprise dans le sens où ils auraient pu figurer sur le précédent, dès « Be my Wife », l'enseignant intermittent du GIT, efface son petit côté Pop pour s'immerger dans un Hard-Rock plus 80's que 70's ; celui de Michael Schenker, de Gary Moore, de Pat Travers, de Ted Nugent, de Dokken, entre autres. Avec toujours cette touche Paul Gilbert, qui donne l'impression d'un jeu en toute décontraction, décomplexé, n'hésitant pas à sortir des canons (« Tell the Truth », « Heavy Disco Trip »), ou au contraire les exploiter à l'extrême, à la limite de la parodie (« Heavy Disco Trip »). Un Hard-rock où les guitares fusent de toutes parts, où le chant se fait plus vindicatif, et où les chorus s'affrontent pour repartir de plus belle sur un riff joué collectivement. Gilbert se délecte des tics de Guitar-Heroes, les exploitant, jouant avec jusqu'à frôler parfois volontairement la caricature. Mais là où d'autres s'y casseraient les dents, donneraient une image de clown sans feeling, Gilbert lui, a la manière, ou le don, de transformer la chose en art.
Parmi ces Rock durs, se greffent des moments d'accalmie avec des chansons plus « mellow », dont une belle ballade (« Kate is a Star ») co-écrite avec Russ Parrish. Ce dernier n'est autre que Satchel, le guitariste de Steel Panther, le groupe de poseurs "Revival-Glam-Hair-Metal 80's".
Avec une reprise : "Mr Skin" de Spirit / Randy California, dans une version plombée et explosive.
Et, cette fois-ci, une mention spéciale pour l'unique instrumental, « Gilberto Concerto ». Une superbe pièce de guitares électriques, d'inspiration classique. Une franche réussite qui s'écoute avec plaisir, même pour ceux qui ne « grattent » pas.
Néanmoins, « Flying Dog » donne l'impression être un cran en dessous du précédent. Alors qu'ici tous les titres sont très bons, dans l'ensemble cela paraît pourtant moins frais, moins enivrant ou revigorant que sur le premier.
Le prochain, "Alligator Farm", sera encore plus fort, alliant un peu le style des deux premiers, et en y rajoutant d'autres saveurs, d'autres éléments, dont une reprise des Spice Girls (!), « 2 become 1 », vraiment très réussie. L'a peur de rien le Paulo... Hélas, "Alligator Farm" a toujours été difficile à dénicher.
1. | "Get It" | (Gilbert) | 2:28 |
2. | "Girl Crazy" | (Donnie Vie, Chip Z'Nuff) | 3:55 |
3. | "Be My Wife" | (Gilbert) | 5:58 |
4. | "Mr Skin" (Original enregistré par Spirit) | (Jay Ferguson) | 3:53 |
5. | "Beautiful Girls Are Insane" | (Gilbert) | 3:20 |
6. | "Midnight Maryanne" | (Gilbert) | 3:34 |
7. | "Heavy Disco Trip" | (Gilbert) | 3:20 |
8. | "Kate Is a Star" | (Gilbert, Russ Parrish) | 4:54 |
9. | "Down to Mexico" | (Gilbert) | 3:30 |
10. | "Tell the Truth" | (Gilbert) | 3:47 |
11. | "Wrong Man" | (Gilbert) | 3:53 |
12. | "Gilbert Concerto" | J.C. Bach arrangé par P. Gilbert) | 7:48 |
Total
| 50:22 |
Et pour quelques Gilberto de plus :
Paul Gilbert "King of the Club"
Paul Gilbert & Freddie Nelson "United States"
J'apprécie ce guitariste, ton avis sur mon post ?
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