" This property is
condemned" (Propriété interdite) sorti en 1966 est un film de Sydney
Pollack, écrit par Francis Ford Coppola et inspiré d'une
nouvelle de Tennesse Williams, avec pour acteurs pricipaux Robert Redford et Nathalie Wood.
Sydney Pollack, un des plus grands réalisateurs américains, compte dans sa filmographie 2 de mes films préférés le très
beau "Nos plus belles
années" (1973) et l’immense et jubilatoire "Tootsie" (1982) avec Dustin Hoffman et Jessica Lange, mais aussi "Jeremiah Johnson" (1972), "Les 3 jours du Condor" (1975), "Out of Africa" (1985) ou "La firme" (1993).
Il signe ici son second film un an après "30 minutes de sursis", quant à Robert Redford (77ans ce 18 Aout, happy birthday Bob!)) il débute lui aussi, ce n'est que son 5eme rôle au ciné, révélé cette même année 1966 par "La poursuite impitoyable" d'Arthur Penn. Ce sera le début d'une riche collaboration entre les deux puisqu'ils se retrouveront sur 6 autres films et non des moindres ("Jeremiah Johnson" (ci contre), "3 jours du condor", "Out of Africa"..)
Nathalie Wood (1938-1981), elle, a commencé sa carrière très jeune, comme "actrice-enfant" dès l'age de 5 ans, avant de connaitre de grands rôles comme dans "La fureur de vivre"(1955) (ci contre avec James Dean), "La prisonnière du désert" (1956) ou "West side story" (1961); sa vie fut courte et tumultueuse (divorces, mariages, liaisons..) et sa fin tragique (noyade par accident , ou meurtre, non élucidée), une vraie star quoi..
L'histoire se déroule sur fond de Grande Dépression (1930), dans le Mississippi, à Dodson, ville touchée par la grande crise.
Owen Legate, incarné par Robert
Redford , est mandaté dans cette ville afin de licencier des cheminots. Il
rencontre la ravissante Alva Starr, incarnée par Nathalie Wood , jeune
fille coquette et rêveuse qui fait tourner la tête des hommes, mais qui vit
sous le joug d'une mère abusive et égoïste, plus soucieuse de ses intérêts que
de ceux de sa fille.
Owen va tomber sous le charme de
la ravissante Alva, entraînant la jalousie des hommes qui la convoitent, mais
surtout les foudres et la malveillance maternelle, qui voit d'un très mauvais
oeil que sa fille puisse lui échapper ainsi qu'à la vie rêvée qu'elle
espère pour elle en la "vendant" à un homme riche.
On retrouve ici toute la puissance
désespérée et les thèmes prédominants propres à l'oeuvre de Tennesse
Williams (1911-1983) : rupture et déchirure familiale, cupidité, frustration, solitude,
jalousie, sensualité à fleur de peau, personnages marginaux proches de la
fracture sociale, rappelez vous "La Chatte. sur un toit
brûlant" (1958), "Soudain, l'été dernier" (1959), "Un tramway nommé désir" (1951) ou "Baby
doll" (1956).
Le passage où Nathalie Wood se
révolte contre sa mère après avoir fait l'amour avec Robert Redford n'a pas été
sans me rappeler sa performance dans le sublime "La fièvre dans le
sang" d’Elia Kazan (1961), où elle hurlait à sa mère "je
ne veux pas être respectable ! " . Son interprétation est
bouleversante et saisissante de vérité, surtout quand on sait que pour jouer la
scène de bar où elle devait être ivre, elle fini par réellement se saouler puis
par faire une tentative de suicide sur le tournage du film le 27 novembre 1965..
Il n'y a qu'un point sur lequel
j'émets une petite réserve : la fin -que ne ne vous dévoilerai pas- m'a semblé trop expéditive et m'a laissé
une sensation d'inachevé.
Un film cependant très émouvant, avec une
très belle histoire d'amour, certes dramatique et amère, mais très intense et
magnifiée par la présence de ses interprètes.
A noter une superbe photo (James Wong Howe), la musique, signée Kenyon Hopkins ("Baby Doll", "12 hommes en colère", "L'arnaqueur"..), et la présence, pas assez exploitée à mon avis, de Charles Bronson.
A noter une superbe photo (James Wong Howe), la musique, signée Kenyon Hopkins ("Baby Doll", "12 hommes en colère", "L'arnaqueur"..), et la présence, pas assez exploitée à mon avis, de Charles Bronson.
Quoiqu'il en soit c'est un joli petit bijou du cinéma
hollywoodien assez méconnu, à découvrir...
quelques images du film:
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