« The panic in Needle Park »
(Panique à Needle Park) est un film américain de Jerry Schatzberg, sorti
en 1971, adapté d’un roman de James Mills par les écrivains Joan
Didion et John Grégory Dunne. Schatzberg obtient la palme d'or à Cannes en 1973 avec "L'épouvantail" (Al Pacino, Gene Hackman). Egalement photographe, il a notamment consacré une expo à Bob Dylan.
Avec des scènes d'un réalisme inouï, Jerry Schatzberg nous
dépeint la vie d'un groupe d'héroïnomanes à New York.
le réalisateur |
Lorsque Bobby fait un séjour en
prison, Helen sombre inéluctablement dans l'enfer de la drogue et de la
prostitution.
Attention, le réalisateur ne fait
pas dans la dentelle, et met en scène des junkies pour qui aucune échappatoire
ne semble possible. Overdoses, échanges de seringues, mauvais trips,
préparation de l'héroïne et lente déchéance de ceux et celles qui touchent aux
paradis artificiels nous explosent en plein visage.
Dénué de musique, le film a des
allures de documentaire tant certains passages sont criants de vérité. D'une
simple histoire d'amour, Schatzberg nous livre un univers âpre, sans
concession, dont on ressort sens dessus dessous... La panique, (panic en
anglais) désigne dans l'argot des junkies le manque et la crise suivant une
saisie de drogue.
Chute cruelle d'un homme et d'une
femme qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre, mais encore moins sans leurs
doses quotidiennes, « Panic in Needle Park » est sans conteste un des
plus violents pamphlets contre la drogue jamais fait au cinéma, sans compter le
« Requieme for a dream » de Aronofsky (2000),
lui-même tiré d’un roman de Selby (dont je suis une fervente
lectrice : voir mes chroniques sur Le démon et Le saule ,et celle de Luc sur Last exit to Brooklyn ).
Le cinéaste ne respecte pas la
drogue mais ceux et celle qui s'y brisent les ailes. Sous l'emprise des
drogues, ils perdent le sens des réalités, se nourrissent de vaines chimères et
s'oublient bien malgré eux. Une des phrases les plus noires du film est sans
doute celle-ci : « la meilleure chose qui pourrait nous arriver c'est de
mourir »...
On ne peut que saluer la performance hors du commun de Al
Pacino (scène où il fait une overdose), car pour son premier grand rôle, on
peut dire qu'il est tout simplement stupéfiant (c'est le cas de le dire..).
A noter que Kitty Winn (d'un naturel et d'une
fragilité confondante), a obtenu pour ce film le Prix d'interprétation féminine
au Festival de Cannes en 1971, elle se fera aussi connaitre pour son rôle dans "L'exorciste" (1973).
Pour la petite anecdote, les
écrivains Didion et Dunne s’étaient rapprochés de Jim Morrisson pour
interpréter Bobby, lors de l’enregistrement de l’album « Waiting for
the sun ».
Spirale infernale qui nous laisse en état de choc, ce film
mérite d'être découvert et apprécié à sa juste valeur.
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