Cassie Taylor a
fait son apprentissage de la scène en intégrant très
jeune le groupe de son père Otis (en tant que bassiste et
choriste). Elle s'émancipe en rejoignant le concept « Girls
With Guitars » du label Ruf avec tournée et disque
à la clef. Aujourd'hui, à 25 ans, c'est la carrière
solo.
Elle confirme son
penchant pour un Rock-blues, raffiné et appliqué, assez
soft, où sa voix Soul se pose délicatement sur des
chansons qu'elle présente comme autobiographiques. Son chant
généralement susurré laisse présager une
puissance contenue.
Elle assume
pleinement sa féminité et se fait tantôt ingénue,
tantôt mutine, parfois plus sensuelle ; toujours avec
nonchalance, sans pathos, sans jamais tomber dans les travers d'une
facilité vulgaire.
Même si son
Blues est indéniablement travaillé, chiadé,
l'orchestration n'en est pas moins sans saupoudrage à
l'exception de quelques rares chœurs, ainsi que quelques plans
d'orgue sur les titres les plus lents. Un harmonica nature et
itinérant vient occasionnellement apposer des phrases
chantantes, parfois en soutien au chant, en « question-réponse ».
La production est
limpide et met en valeur tous les instruments. La guitare claque,
avec un son clair et pur, un peu à la façon d'un Tom
Principato, avec moins de fréquences graves.
Hormis « Black
Coffee », superbe slow-blues qui dépasse les cinq
minutes, toutes les pièces tournent autour des trois minutes.
Ce qui leur confère un format Pop. Même si la guitare,
aux sonorités Strat évidentes, est bien présente,
les soli sont courts, concis et rares (pourtant le gars n'est point
manchot). Un choix délibéré pour éviter
de s'éparpiller et peut-être laisser plus d'espace à
Cassie.
Des regrets ?
Deux titres (« Goodbye » et « Keys »)
qui lorgnent vers une Pop lénifiante, qui manque d'épices,
propice aux radios (mais pas mauvais pour autant). Et aussi le fait
que Cassie ne s'enflamme pas.
Il manque une pièce ou deux avec plus de mordant et de fougue ; « Make me Cry » démontre d'ailleurs que Cassie et son groupe sont tout autant à l'aise lorsqu'ils se montrent vindicatifs.
Il manque une pièce ou deux avec plus de mordant et de fougue ; « Make me Cry » démontre d'ailleurs que Cassie et son groupe sont tout autant à l'aise lorsqu'ils se montrent vindicatifs.
Toutefois, dans
son ensemble, « Blue » est un bel album.
Travaillé sans être sophistiqué. Un peu comme si
Cassie souhaitait faire le lien entre un Rythmn'n'Blues hérité
des 60's et une Pop-rock plus actuelle, sans omettre le patrimoine
Blues de son père. Plutôt que faire dans la facilité
en jouant et chantant à la manière de, ou en
interprétant un maximum de reprises, Cassie a préféré
réaliser quelque chose d'original, sans se compromettre.
A l'image de la
pochette, du Blues en tailleur et dentelles.
Otis peut être fier de sa fille.
Son prochain essai, produit par ses soins - qui doit être déjà sorti à ce jour - devrait présenter des humeurs pour rugueuses, plus rock, soit plus proche de son expérience au sein du collectif "Girls with Guitars" ; à suivre donc...
Otis peut être fier de sa fille.
Son prochain essai, produit par ses soins - qui doit être déjà sorti à ce jour - devrait présenter des humeurs pour rugueuses, plus rock, soit plus proche de son expérience au sein du collectif "Girls with Guitars" ; à suivre donc...
Cassie Taylor : chant, basse et piano
James "Rooster" Olson : guitare
Jeremy Colson : batterie
Steve Mariner : harmonica
Guest : Eric Gales, Tim Tucker, Rusty Anderson, Fat Willie.
- Memphis 2:42
- Spoken for 3:01
- black Coffee 5:10
- Goodbye 2:36
- Bought Borrowed Stolen 3:08
- Keys 2:51
- Make Me Cry 2:53
- Haunted 3:39
- Disappointment 3:02
- Waste of Time 3:17
the clip
Article paru initialement dans la revue BCR n° 29
Effectivement son dernier opus "Out of My Mind" vient de sortir. On le dit supérieur à ce "blues" qui n'est pas mauvais mais un peu irrégulier comme le souligne très bien cette chronique.
RépondreSupprimer"Out of my Mind" semble meilleur que Blues, un ou deux crans au dessus. En tout cas, il est nettement plus blues que "Blues". La production dégage un son plus organique, ça sonne plus crue.
SupprimerEntre le British-blues et Janiva Magness.