samedi 11 mai 2013

UNE CHRONIQUE QUI BAT DE L'AILE !?!? par Claude TooToon



- Cuicuiiii… Cotcotcoooot… tchiiiip tchiiip…
- Heuuu b'jour M'sieur claude, vous vous prenez pour une volière ou un poulailler c'matin ?
- Salut ma poule !!!!!!!!!! Ahhh ma p'tite Sonia, ma p'tite caille…
- M'sieur Claude ! Quand même ! Je ne suis pas bégueule, mais je vous trouve bien familier, limite vulgaire ! Mais… mais… vous avez bu ?!
- Tsss Tsss, une réunion de travail avec M'sieur Pat Slade, juste 2, 3 verres de Wild Turkey, ah ah, là où est la dinde, le dindon n'est pas loin… ah ah… hips…
- Et bien mon Dieu, ça va être chouette cette chronique sur les oiseaux et la musique (oui, chouette, si je puis dire) !


De l'alouette à l'oiseau de feu


Bon, un peu mal au crâne, mais au boulot. La variété des chants des oiseaux est telle que rien d'étonnant à ce que les musiciens se soient inspirés de toutes leurs roucoulades possibles pour nourrir leurs compositions. À se demander si ce n'est pas en les écoutant que, dès la préhistoire, l'homme a eu envie d'imiter les volatiles à travers la musique, pour les concurrencer, d'où le sujet du jour. Ça sent le sujet de thèse en zoopaléontologie (franglais). Le compositeur le plus versé dans la question était le français Olivier Messiaen, qui a passé une grande partie de sa vie à écouter, et à transcrire sur des portées, les chants d'oiseaux de tous les continents. On en parlera en dernier. Rares sont ses œuvres dans lesquelles, on ne trouve pas des citations de nos petits amis à plumes.
Commençons par les symboles et les légendes. Je ne reviens pas sur les murmures de la forêt dans Siegfried du Ring de Wagner, déjà écouté dans l'article consacré au ténor Jonas Kaufman (clic). Parlons d'une musique bien connue des petits et grands, le ballet l'oiseau de feu de Stravinsky, chorégraphié par les Ballets russes en 1910, le top départ de la célébrité d'un compositeur majeur du XXème siècle. Une histoire de princesse, de magicien option sorcier (Kachtcheï), de pommes d'or... Je vous renvoie à un site qui détaille l'intrigue. Le ballet se termine par un combat entre l'oiseau merveilleux et Kachtcheï qui sera (évidement) vaincu… Donc, on écoute cette danse infernale. Un enregistrement "diaboliquement" déchainé de Pierre Boulez au pupitre de l'orchestre de la BBC.
Et puis pour se détendre de se terrifiant final de ballet, on enchaîne avec le féérique "The Lark ascending", (l'envol de l'alouette) de Ralph Vaughan-Williams. Une pièce fétiche des violonistes, et d'une bucolique poésie. Au violon, Hilary Hahn que je ne présente plus (qui vient de rigoler ? Rockin' ? tsss tsss) accompagnée par Colin Davis qui nous a quittés récemment (clic).

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Poules et poussins



Depuis Henri IV et sa poule au pot, et sans doute depuis la nuit des temps, la poule a une fonction gastronomique et sociale sans partage. Le gallinacé à la démarche stupide a inspiré l'un des plus grands compositeurs français Jean-Philippe Rameau, dont je n'ai pas encore parlé dans les pages du Deblocnot (ça va venir…). Homme plein d'humour, il a écrit une pièce pour clavier, que l'on retrouve aussi orchestrée, décrivant les allées et venues incohérentes et fractales de la bestiole, et ironisant sur ses caquètements peu mélodieux. C'est le pianiste Ingmar Lazar qui nous la joue.
Quant à Modeste Moussorgski, il s'arrête par deux fois lors de sa visite des "Tableaux d'une exposition" du peintre Viktor Hartmann (1834-1873). Tout d'abord, devant la danse des poussins dans leurs coquilles, puis devant la maison de la sorcière russe Baba Yaga qui vit sur une maison perchée sur des pattes de poules !! Écrite pour le piano, cette suite a été orchestrée par Maurice Ravel. Et pour mettre les petits plats dans les grands (poussins et poules compris), je vous propose l'interprétation historique, magique de clarté, d'énergie et d'humour, de Fritz Reiner dirigeant l'Orchestre symphonique de Chicago en 1957. Très franchement, en aparté, je me demande si l'on a fait de meilleures prises de son depuis cette époque bénie chez RCA.

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Messiaen à l'écoute des oiseaux



Olivier Messiaen, un nom qui ne vous dit peut-être rien. C'est possible car le principal compositeur français du XXème siècle (1908-1992) reste encore à découvrir. Son langage mystique est très moderne. Plus de vingt ans après sa disparition, Messiaen demeure un musicien toujours d'avant-garde. Il aura lui aussi sa chronique en temps voulu. Bartók parcourait la campagne pour enregistrer des chants et mélodies des villageois et nourrir son inspiration de sources "ethnologiques". Messiaen, lui, en dehors de nombreux travaux sur les rythmes, la synesthésie (rapport entre les couleurs perçus et les sons, voire Scriabine (clic)), etc., s'est passionné pour le chant des oiseaux. Il a parcouru le monde et a transcrit des centaines de mélodies entendues. Il a écrit notamment un catalogue de chants d'oiseaux pour le piano, et l'on trouve, disséminés dans ses œuvres symphoniques ambitieuses, des citations de ces compositeurs à plumes. Emprunt de spiritualité, Messiaen voyait chez les chants des oiseaux, qui n'ont pas fait le conservatoire, l'expression d'une musique divine.
Coup de bol pour les amateurs, des extraits de ce catalogue sont disponibles, sous les doigts de Roger Muraro, sans doute le pianiste le plus familiarisé avec l'œuvre de Messiaen de nos jours. Successivement : Le Loriot et la Rousserolle effarvatte.

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Ottorino Respighi et les oiseaux



Pour tout savoir sur le compositeur italien Ottorino Respighi, je vous renvoie à la chronique consacrée à un double album, et comportant sa bio et des infos sur son célèbre triptyque symphonique des fontaines, pins et fêtes de Rome. (clic). Mais ce compositeur imaginatif a également écrit d'autres suites tout aussi amusantes dont "Les oiseaux" pour orchestre de chambre. L'ouvrage, présenté ici en deux vidéos, comprend un court prélude suivi de quatre portraits d'oiseaux : la colombe, la poule (encore…), le rossignol et le coucou. On notera, surtout dans le prélude, l'influence de l'admiration de Respighi pour la musique baroque.
The Atlanta Symphony Orchestra est dirigé par Louis Lane.

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AAAHHHH j'allais oublier, après ces musiques "classique", celle plus flippante de Bernard Hermann pour ……… Les oiseaux d'Alfred Hitchcock !!!!

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4 commentaires:

  1. pat slade11/5/13 10:59

    Et Saint-Saëns ? Le carnaval des animaux ? Avec "Poules et coqs" "Le coucou au fond des bois" et
    "Volière" ? D'avoir oublié ça , je devrais te voler dans les plumes ! Mais je te laisse une chance, j'attend ton prochain envol.

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  2. Saint Saêns, le premier morceaux en haut à gauche fait vraiment penser à la danse macabre justement... Et le "Lac des cygnes" ?

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  3. Et le cygne de "Tuonela" extrait de la suite de Lemimnkainen de Sibelius.... Et la pie voleuse de l'ami Rossini ou encore le coq d'or de korsakov.... Oiseaux tristes de Debussy... le chant du rossignol de Stravinski .......
    A qui de jouer ? :0)
    On le tient les gars notre article bis..

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  4. coucou les piafs, bien beau tout ça!

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