- Cuicuiiii… Cotcotcoooot…
tchiiiip tchiiip…
- Heuuu b'jour M'sieur
claude, vous vous prenez pour une volière ou un poulailler c'matin ?
- Salut ma poule
!!!!!!!!!! Ahhh ma p'tite Sonia, ma p'tite caille…
- M'sieur Claude ! Quand
même ! Je ne suis pas bégueule, mais je vous trouve bien familier, limite
vulgaire ! Mais… mais… vous avez bu ?!
- Tsss Tsss, une réunion
de travail avec M'sieur Pat Slade, juste 2, 3 verres de Wild Turkey, ah ah, là où est la
dinde, le dindon n'est pas loin… ah ah… hips…
- Et bien mon Dieu, ça va être
chouette cette chronique sur les oiseaux et la musique (oui, chouette, si je
puis dire) !
De l'alouette à l'oiseau
de feu
Bon,
un peu mal au crâne, mais au boulot. La variété des chants des oiseaux est
telle que rien d'étonnant à ce que les musiciens se soient inspirés de toutes
leurs roucoulades possibles pour nourrir leurs compositions. À se demander si ce
n'est pas en les écoutant que, dès la préhistoire, l'homme a eu envie d'imiter les
volatiles à travers la musique, pour les concurrencer, d'où le sujet du jour. Ça
sent le sujet de thèse en zoopaléontologie (franglais). Le compositeur le plus versé dans la question était le français
Olivier Messiaen, qui a passé une grande partie de sa vie à écouter, et à transcrire
sur des portées, les chants d'oiseaux de tous les continents. On en parlera en
dernier. Rares sont ses œuvres
dans lesquelles, on ne trouve pas des citations de nos petits amis à plumes.
Commençons
par les symboles et les légendes. Je ne reviens pas sur les murmures de la
forêt dans Siegfried du Ring de Wagner,
déjà écouté dans l'article consacré au ténor Jonas
Kaufman (clic). Parlons d'une musique bien connue des petits et grands, le ballet l'oiseau de feu de Stravinsky,
chorégraphié par les Ballets russes en 1910, le top départ de la
célébrité d'un compositeur majeur du XXème siècle. Une histoire de princesse,
de magicien option sorcier (Kachtcheï), de pommes d'or... Je vous renvoie à un
site qui détaille l'intrigue. Le ballet se termine par un combat entre l'oiseau
merveilleux et Kachtcheï qui sera (évidement) vaincu… Donc, on écoute cette
danse infernale. Un enregistrement "diaboliquement" déchainé de Pierre Boulez au pupitre de l'orchestre de la BBC.
Et
puis pour se détendre de se terrifiant final de ballet, on enchaîne avec le
féérique "The Lark ascending", (l'envol
de l'alouette) de Ralph Vaughan-Williams. Une
pièce fétiche des violonistes, et d'une bucolique poésie. Au violon, Hilary Hahn que je ne présente plus (qui vient de
rigoler ? Rockin' ? tsss tsss) accompagnée par Colin
Davis qui nous a quittés récemment (clic).
X
Poules et poussins
Depuis Henri IV et sa poule au pot, et sans doute depuis la nuit des temps, la
poule a une fonction gastronomique et sociale sans partage. Le gallinacé à la
démarche stupide a inspiré l'un des plus grands compositeurs français Jean-Philippe Rameau, dont je n'ai pas encore
parlé dans les pages du Deblocnot (ça va venir…). Homme plein d'humour, il a
écrit une pièce pour clavier, que l'on retrouve aussi orchestrée, décrivant les
allées et venues incohérentes et fractales de la bestiole, et ironisant sur ses caquètements
peu mélodieux. C'est le pianiste Ingmar Lazar
qui nous la joue.
Quant à Modeste
Moussorgski, il s'arrête par deux fois lors de sa visite des
"Tableaux d'une exposition"
du peintre Viktor Hartmann
(1834-1873). Tout d'abord, devant la danse des
poussins dans leurs coquilles, puis devant la maison de la
sorcière russe Baba Yaga qui vit sur
une maison perchée sur des pattes de poules !!
Écrite pour le piano, cette suite a été orchestrée par Maurice
Ravel. Et pour mettre les petits plats dans les grands (poussins
et poules compris), je vous propose l'interprétation historique, magique de
clarté, d'énergie et d'humour, de Fritz Reiner
dirigeant l'Orchestre symphonique de Chicago
en 1957. Très franchement, en aparté,
je me demande si l'on a fait de meilleures prises de son depuis cette époque
bénie chez RCA.
X X
Messiaen à l'écoute des
oiseaux
Olivier Messiaen, un nom qui ne vous dit peut-être
rien. C'est possible car le principal compositeur français du XXème
siècle (1908-1992) reste encore à découvrir. Son langage mystique est très
moderne. Plus de vingt ans après sa disparition, Messiaen demeure un musicien toujours
d'avant-garde. Il aura lui aussi sa chronique en temps voulu. Bartók parcourait la campagne pour
enregistrer des chants et mélodies des villageois et nourrir son inspiration de
sources "ethnologiques". Messiaen,
lui, en dehors de nombreux travaux sur les rythmes, la synesthésie (rapport
entre les couleurs perçus et les sons, voire Scriabine
(clic)), etc., s'est passionné pour le chant des oiseaux. Il a parcouru le
monde et a transcrit des centaines de mélodies entendues. Il a écrit notamment
un catalogue de chants d'oiseaux pour le piano,
et l'on trouve, disséminés dans ses œuvres symphoniques ambitieuses, des citations
de ces compositeurs à plumes. Emprunt de spiritualité, Messiaen
voyait chez les chants des oiseaux, qui n'ont pas fait le conservatoire, l'expression
d'une musique divine.
Coup
de bol pour les amateurs, des extraits de ce catalogue sont disponibles, sous
les doigts de Roger Muraro, sans doute le
pianiste le plus familiarisé avec l'œuvre de Messiaen de nos jours. Successivement : Le Loriot et la Rousserolle effarvatte.
X
Ottorino Respighi et les
oiseaux
Pour
tout savoir sur le compositeur italien Ottorino Respighi, je vous renvoie à la chronique
consacrée à un double album, et comportant sa bio et des infos sur son célèbre triptyque
symphonique des fontaines, pins et fêtes de Rome.
(clic). Mais ce compositeur imaginatif a également écrit d'autres suites tout
aussi amusantes dont "Les
oiseaux" pour orchestre de chambre. L'ouvrage, présenté ici
en deux vidéos, comprend un court prélude
suivi de quatre portraits d'oiseaux : la colombe,
la poule (encore…), le
rossignol et le
coucou. On notera, surtout dans le
prélude, l'influence de l'admiration de Respighi pour la musique baroque.
The
Atlanta Symphony Orchestra est dirigé par Louis Lane.
XXX
AAAHHHH
j'allais oublier, après ces musiques "classique", celle plus
flippante de Bernard Hermann pour ……… Les oiseaux d'Alfred Hitchcock !!!!
XX
Et Saint-Saëns ? Le carnaval des animaux ? Avec "Poules et coqs" "Le coucou au fond des bois" et
RépondreSupprimer"Volière" ? D'avoir oublié ça , je devrais te voler dans les plumes ! Mais je te laisse une chance, j'attend ton prochain envol.
Saint Saêns, le premier morceaux en haut à gauche fait vraiment penser à la danse macabre justement... Et le "Lac des cygnes" ?
RépondreSupprimerEt le cygne de "Tuonela" extrait de la suite de Lemimnkainen de Sibelius.... Et la pie voleuse de l'ami Rossini ou encore le coq d'or de korsakov.... Oiseaux tristes de Debussy... le chant du rossignol de Stravinski .......
RépondreSupprimerA qui de jouer ? :0)
On le tient les gars notre article bis..
coucou les piafs, bien beau tout ça!
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