The Bright Light of the Moon
Sérieusement
Les pâtisseries, les multiples desserts et autres
gourmandises à base de sucre, moi, j'adore ça. Fort heureusement
pour ma santé, je sais aussi me raisonner pour ne pas risquer d'en
être dégouter et/ou écœuré à jamais.
Avec STEVE WILSON, c'est un peu la même
chose. J'adore le plus souvent ce que l'artiste me propose depuis au moins
15 ans. Mais à force d'hyper activité dans ses multiples projets
musicaux, il est vrai que je me dirigeais inexorablement vers une certaine
lassitude le concernant. A entendre, lire ou voir son nom écrit un peu
partout dans la presse spécialisée presque tout les 3 mois, l'overdose me
guettait. D'ailleurs, je l'avoue, je ne me suis nullement précipité
sur son (déjà !) troisième album solo lorsque ce dernier fut annoncé.
D'autant que je venais une nouvelle fois de passer à la caisse pour acquérir
l'excellent DVD de sa dernière tournée, Get
All You Deserve, (promouvant son
pourtant assez éprouvant double album Grace
for Drowning (chroniqué ici même - clic).
Plus tard, j'entendais ici et là que les
influences Jazz découvertes
et initiées pour la première fois par le musicien sur Grace for Drowning s'avéraient encore plus
marquées sur ce nouvel album. Mince m'étais-je alors dit, en mon fort intérieur
! WILSON commencerait-il à se prendre de plus en plus au sérieux,
au point d'en devenir chiant et prétentieux ? Et puis moi le Jazz,
le Jazz Rock, tout ça... A priori et à la base je n'en raffole
pas plus que ça c'est vrai ! Sauf que, comme je suis plutôt quelqu'un de
nature fidèle (sur le plan de mes aspirations musicales en tout cas), j'aurai
une nouvelle fois cédé pour acquérir cette nouvelle livraison de STEVEN
"le magnifique".
Steve ne se refuse rien
En lisant le titre de ma chronique, les fins
connaisseurs auront sans doute, et instantanément, fait le
rapprochement avec l'une des œuvres musicales les plus vendues, connues et
reconnues qui soit au monde, à savoir The Dark Side
of the Moon des Pink Floyd.
Et pour cause ! Car après s'être parfois offert les services de musiciens
aussi talentueux qu'aguerri tels l'ex Genesis Steve Hackett, le
Bassiste Tony Levin (Peter Gabriel), ou encore Robert Fripp
de King Crimson, voilà que STEVE WILSON se paye le
très grand luxe de confier sa dernière réalisation à un sorcier
du son en la personne d'Alan Parsons.
Oui, vous avez bien lu ! LE Producteur qui enregistra en son temps The Dark Side of the Moon. Et si on connaissait
jusque là le talent de STEVEN pour ses propres productions, on
constatera d'évidence ici que Alan
Parsons reste encore Maître en son domaine. Son
savoir faire étant ce qu'il est, ce disque est d'hors et déjà à classer dans le
haut du panier de la discographie fournie du jeune Padawan STEVE WILSON.
The Raven that Refused to Sing (and another
Stories) en impose, rien qu'à ce niveau là.
C'est beau, c'est beau, c'est très très
beau !
Voilà qui est dit !
En seulement 6 morceaux pour quelques 50 minutes, STEVEN
WILSON et les musiciens (renversants) qui l'accompagnent ont dans
un premier temps évité de tomber dans ce que je craignais finalement le plus, à
savoir étaler leur savoir faire technique au détriment du principal : La
musicalité.
Outre la fulgurante cohésion entres les 6
hommes, ce qui s'impose ici c'est donc bien LA MUSIQUE.
Que de merveilles ! ! Que de recherches mélodiques il y a
sur cet album ! L'émotion et la beauté qui s'en dégagent ne font
en plus que s'accroitre à chaque nouvelle écoute. Nous sommes tout simplement
ici en présence d'un grand disque de musique progressive.
A bien y réfléchir, je me dis soudainement
qu'un album tel que celui ci ne doit surtout pas se détailler. Ce
serait risquer de vous gâcher le plaisir en tout point.
Alors évidemment, à ce stade de ma chronique,
beaucoup ne manqueront pas de me faire vite observer que, telles ou telles
parties, de tel ou tel morceau, leur évoquent les grandes heures de
formations progressives telles Genesis (période Hackett), ELP,
King Crimson, ou pourquoi pas l'esprit d'un Marillion
(celui de Fish bien sûr !). C'est à la fois vrai et en même temps
complètement faux. Pour moi STEVE WILSON s'est juste nourri de
quelques-unes de ces influences afin d'en faire sa propre
réinterprétation. Et quand c'est fait de cette manière, avec un tel degré
de perfection, personnellement je n'y trouve absolument rien à redire.
Le bon esprit (de groupe)
Ce brassage d'influences progressives, agrémenté de quelques
couleurs aux relents de Jazz Rock, fait également de cet album celui ou la
notion d'esprit de groupe est le plus marqué dans toute l'œuvre du musicien.
Comme si STEVE, après toutes ces années, était enfin parvenu à se
libérer de certains de ses démons intérieurs.
Ce troisième disque en solo, tout en reliefs, est
incontestablement ce que l'artiste aura écrit de plus haut en couleurs.
Même si évidemment, du côté de ses textes, les histoires qu'il continue de
nous compter ne sont toujours pas fait de fleurs des champs, ni
des chants mélodieux de quelques oiseaux aux chatoyants "cuicuis".
STEVE WILSON laissera encore, pour cette fois ci, ce genre
de thèmes à d'autres. On n'échappe pas à sa nature.
Le fait est que, en s'articulant autour de 6 histoires
bien distinctes, The Raven That Refused to Sing
est également un disque où, et pour la première fois dans l'univers si
souvent torturé du musicien, notre imagination vagabonde moins, pour ne
pas dire pas du tout. Tout repose en fait sur la seule force de chacune
de ses compositions. Aussi bien sur le plan strictement musical que pour ce qui
concerne les textes. Car oui, STEVE WILSON a aussi énormément
progressé dans ce domaine. Ses textes sont plus concis, ses mots bien plus
précis. Exercice difficile si il en est.
Allez, laissez moi encore un court instant, juste
le temps d'y inscrire ci-dessous le nom des musiciens présents
sur cet album (les mêmes que sur Grace for Drowning... mais
en mieux.).
Amateur de beau packaging, préférez lui son édition
Deluxe c'est un conseil.
Régalez vous !
Steve Wilson: Guitares, Claviers,
Mellotron, Chant.
Marco Minnemann:
Batterie.
Nick Beggs: Basse, Chœurs.
Guthrie Govan: Guitar
Lead.
Adam Holzman: Claviers Fender Rhodes,
Hammond, Minimoog, Piano.
Theo Travis: Flutes,
Saxophones, Clarinette.
Steven Wilson nous offre une musique progressive belle et intelligente.
RépondreSupprimer