AVANT PROPOS : ami(e)s aux
oreilles chastes et aux mœurs bien arrêtés, passez votre chemin. Cette
thématique risque de vous choquer. Eloignez les enfants de l’ordinateur ou
envoyez-les chez leurs grand-mères le
temps de lire cette chronique. Aujourd’hui la gauloiserie, les chansons
paillardes, gaillardes et libertines ou même à double sens vont faire monter la
sève au sein de certains lecteurs… ou lectrices et à la rédaction du Déblocnot.
Attention les oreilles
!!
Il
y a quelques mois, je vous avais parlé de Giedré,
une jeune chanteuse aux textes disons… assez osés. Et bien je récidive ! Mais
aujourd’hui nous entrons dans un autre registre, plus en dessous de la ceinture.
Mais ne vous effrayez pas, même si les paroles seront osées, la vulgarité ne
sera pas de mise.
Quand
on parle de libertinage, on pense tous de suite à la littérature érotique, à
l’anticléricalisme et à l’attaque de l’ordre établi. On pense à Diderot, au marquis de Sade ou encore à Restif
de la Bretonne, mais pour ce qui est de la chanson paillarde, les seules
traces qui soient parvenues jusqu’à nous, viendraient des chansons des
troubadours et des trouvères colportées de village en village, des scènes de la
vie de tous les jours. Voici un exemple d’un chant du XVème siècle.
Glorieuse Virge pucele (Désolé, je ne parle pas le vieux François !)
Puisque vos serviches m’est biax
Et je vous ai encoragie
Fais en sera uns cans nouviax
De moi qui chant con chieus qui pri
La
chanson paillarde eut ses lettres de «noblesse» (Si l’on peut dire !) au XVIIIème
siècle avec le «Gaudeamus
igitur» (En latin : Réjouissons-nous) (1), des chants estudiantins
en latin qui reprenaient des phrases plus ou moins explicites : «Vivant omnes
virgines» Que vivent toutes les vierges «Vivant et mulieres» Vivent les
femmes.
Le
Gaudeamus
qui dira surement quelques choses à Claude Toon, puisque que l’on va le retrouver
chez Franz Liszt ou Hector
Berlioz dans «La damnation de Faust» et le chœur d’étudiants
(2). Au sujet de l'ami Toon, dans sa chronique consacrée au Carmina Burana, du moyen-Âge à Carl Orff, Claude nous proposait la vidéo
d'un chant contant l'histoire d'une pôvre et virginale midinette victime (pas
trop déçue) des assiduités d'une bande
de rustauds… par le Clemencic Consort.
(1) xxxxxx(2)
Et si on jouait au docteur
?
La
folle épopée de la chanson paillarde continuera au début du XXème
siècle avec les chansons à boire et les chants d’apprentis.
Edité
sous le nom de Asclepios
(Dieu de la médecine dans la Grèce antique, puis chez les romains), les
chansons les plus connues apparaitront sur ces disques, citons par exemple «Le curé de
Camaret» (Oui ! Celui la même qui les c….. Qui pendent !), «La p’tite
Huguette» (1) ou «En revenant de Paris» (2). Certaines chansons
ont même pris un double sens particulièrement drôle comme «Le grand vicaire» (3). Pierre Perret fera aussi un album ou il
reprendra des titres du «Plaisir des dieux», mais ce dernier n’aura pas
le charme désuet des enregistrements originaux.
(1) (2) (3)
Quatuors paillards,
chanteurs grivois et femmes légères
Les
époques changent et des artistes dut haut de l’affiche se dévergondent dans la
gaudriole, la polissonnerie et la grivoiserie. Les Frère
Jacques, des garçons qui en avaient dans le collant, vont
commettre quelques forfais dans le domaine. Autre style, autre look, les Quatre Barbus (1938- 1969) feront aussi
dans la gauloiserie.
Mouloudji sautera de son petit coquelicot pour
pondre une jolie chanson la «Complainte de
l’obsédé». Plus récent, Pierre Vassiliu
fera une chanson à double sens avec «Ma cousine» (1). Mais Irma la Douce tapie
dans l’ombre bondit sur le genre. La grande Colette
Renard, à la voix
majestueuse, va chanter en 1963 un morceau qui va faire un joli
succès «Les nuits d’une demoiselle» (2). Cette chanson commence toute en
douceur, se mue en rengaine, avec un refrain aux métaphores argotiques les plus
imagés ! Elle ne s’arrêtera pas à un morceau puisqu’elle ne fera pas moins de 7
albums de chansons, dont un triple album de poèmes libertins du temps passé.
(1)
xxx (2)
Le double sens, ou la
gauloiserie cachée
Qui
n’a jamais écouté et compris les paroles en sous-entendus de Serge Gainsbourg «Les sucettes à l’anis» ? Hormis la toute
jeune France Gall, le double sens
de cette chanson était flagrant au commun des mortels. Gainsbourg
qui fera beaucoup dans le domaine avec «Love on the beat», «L’eau à la bouche». Les meneuses
de revue comme Joséphine
Baker ont elles aussi jouée sur les mots et les phrases avec «Voulez vous de
la canne à sucre ?» aussi Régine
avec le très «Poétique» «Ouvre la bouche, ferme les yeux» (1). Même Fernandel
et son «Félicie
aussi» enregistrera des 78 tours dans les années 30
(1) xxx (2)
Dans
le disque ci-contre, vous retrouverez en plus de Fernandel
: Arletty, Pauline
Carton, Dranem
et Félix Mayol.
Quand les jeunes se dévergondent
Quand
on parle de groupes de chanson française qui écrivent leurs propres textes,
celui qui restera dans les oreilles sera quand même Elmer
Food Beat. Les cinq Nantais, victoire de la musique du groupe de
l’année en 1991, vont pondre quelques textes pas piqué des hannetons. Le plus
célèbre reste quand même «Daniela» (Qui n’a rien à voir avec le titre
des Chaussettes Noires) (1) ; ou encore "La grosse Jocelyne", titre délicat (2). Du rythme rock 60’,
de l’humour, un groupe qui, en fin de
concert, reprend un jingle de publicité pour une marque de purée connu avec des
paroles à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Le groupe FFF fera aussi un titre «Le yaourt».
(1)
xxx (2)
J’ai
volontairement omis de ne pas parler de la soupe franchouillarde et vulgaire de
Bézu et Patrick
Sébastien.
Deux
vidéos pour finir en douceur, Elmer Food Beat
«Couroucoucou Roploplo» (avec la
participation du Loup de Tex Avery…), et Winnie l’ourson,
une bande son qui est passée un matin à une émission pour enfant, jolie double
sens !
Ce papier est joyeux ça le méritait bien ;) J'ai quelques Plaisir des Dieux, Colette Renard etc.. , mais je trouve dommage que cela finisse sur Elmer Food Beat et tout ça, c'est pas la même catégorie ni approche, à mon humble avis..
RépondreSupprimerSylvie
je partage un peu l'avis de Sylvie; c'est vrai que la frontière est mince entre le paillard et le vulgaire,et Elmer FB est clairement dans la seconde catégorie à mes oreilles. N'oublions pas les Charlots qui ont commis quelques trucs et parodies assez salés (http://www.youtube.com/watch?v=0S3w6h-0PJw ). Joli sujet en tous cas
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